vendredi 30 décembre 2011

COMBIEN DE TEMPS… ? (Collages, 43x33 cm, 2011)

COMBIEN DE TEMPS… ?

Combien de temps faut-il attendre
Celui qu’on croit prince charmant,
Celui qui sera plus qu’amant,
Époux dévoué, mari tendre ?

Où est celui, doux et aimant,
Qui voudra ma folie comprendre
Et, telle que je suis, me prendre,
Apaisant mes peurs, mes tourments ?

Combien de temps faut-il attendre
Jouer les Belles au bois dormant,
Avant que l’on puisse m’entendre ?

Mon esprit vit, va, m’enfermant
Et n’est pas là pour me défendre,
Me déprimant et m’opprimant.

Prostrée ici ou là, à fendre
L’âme, je geins, tout doucement…
Combien de temps faut-il attendre ?

mercredi 28 décembre 2011

SENSATIONS DE PRINTEMPS (Acrylique sur bois, 21x17 cm, 2006)

SENSATIONS  DE PRINTEMPS

Dans la fraîcheur au levant
D’un lointain noyé de brumes,
Le fer raisonne l’enclume,
Rompt un silence éprouvant.

Là, un à un se dessinent
Les tons comme les couleurs
Qui, calmement, assassinent
La nuit qui meurt sans douleur.

Passant à portée de vent,
Des parfums, ici, s’allument
Et là, déjà, se consument,
Dans la fraîcheur, au Levant.

Fuient des ombres abyssines
À fleur d’un ciel sans chaleur.
Au sol froidi s’enracinent
Des contours, fins ciseleurs.

Ce val dans l’air si mouvant
De bon matin me fascine ;
Et son réveil hallucine
Tous mes sens soudain vivants
Dans la fraîcheur, au Levant.

lundi 26 décembre 2011

LE VIEUX GUERRIER (Poupée sans boîte, dimensions à mentionner, 2011)

LE  VIEUX  GUERRIER

Tout en cicatrices et en scarifications,
Le vieux guerrier trônait au milieu du village,
Mutilé mais caché par les lances sans âge
Qu’il brisa en luttant pour sauver sa Nation
Toute en cicatrices et en scarifications.


Toujours noble et grave, on lisait sur son visage
Le lent et long combat contre les négriers.
Il portait des chaînes, partout les charriait ;
Pour le rappeler, conjurer les présages,
Toujours noble et grave. On lisait sur son visage…


Il brisa des lances, sans se faire prier,
Pour défendre sa peau, celle de sa famille.
Pour que plus personne ne soit expatrié,
Il brisa des lances, sans se faire prier.


Grand, mais sans vanité, en fuyant ce qui brille,
C’est un héros d’ici, au front ceint de lauriers
Qui voulait que les siens soient loin des fers, des grilles,
Grands, mais sans vanité, en fuyant ce qui brille.

samedi 24 décembre 2011

PAUSE DÉJEUNER (Pastel à l'huile, 16x24 cm, 2006)

 PAUSE  DÉJEÛNER


J’ai la paresse et le jeu pour emblèmes :
L’Anglais c’est comme du chinois
Et les maths ça me pose des problèmes ;
Quant au Français, pouah, c’est sournois :

La grammaire elle a encore ses règles,
L’orthographe est pas du texto,…
Alors comme je ne suis pas un aigle
Sauf en sport où je suis costaud

Et moi, en dehors des récrés, c’est la cantine
Que j’aime le plus au bahut.
Certes, on n’y mange bien que nos tartines

Mais les profs, en plus du chahut,
Doivent bouffer la même m… que nous
Et ça, ça les met à genoux !

jeudi 22 décembre 2011

L'AMERICAN CAFE (Collages, 43x33 cm, 2011)

L'AMERICAN CAFE


Un vrai parking. Monumental.
Passé les lettres en devanture,
Règnent plastiques et métal,
Des odeurs rances de friture,
Un décor africain, créatures
Peintes au mur et, pour bluffer,
De fausses plantes en clôture,
C’est bien l’American cafe !

Certes, le hot dog est frugal
Mais, pour qui aime l’aventure,
Le hamburger fait un quintal.
On y trouve, dès l’ouverture,
Un auteur fumeux qui rature.
Au soleil de néons chauffés,
Il fume. Lecture. Écriture.
C’est bien l’American cafe !

Apple piescocas à l’étal
Et rock jusqu’à la fermeture
Ici, on est ailleurs, futal
En jeans et pin-ups en pâture.
La bonne pomme qu’est nature,
Comme un poisson hors de l’eau, fait
Tâche, voire caricature.
C’est bien l’American cafe !

Ketchup, moutarde en garniture,
Ami, viens rêver et bouffer :
Nos sauces sont multi-cultures.
C’est bien l’American cafe !

dimanche 18 décembre 2011

BAL GASCON (Dessin à l'encre & aquarelle, 16,5x10,5 cm, 2011) - Collection particulière

BAL  GASCON
À Cécile & à son parpalhon de Roland

L’est pas toujours chiche la chance !
Visez l’affiche les gars : con,
Ce soir, dans ce coin de la France,
On te ferait un « bal gascon ».

Entre rondeau, branle et scotishes
Se va aimar, beire, cantar,
Et fair’ danser, mêm’ les potiches,
Bourrées et andros jusqu’à tard
Et se les remuer les miches,
Avec des sauts pour les fêtards.
La soirée sera longue et riche :
À épuiser tous les vantards !

On peut y’aller de confiance,
Qu’on soit hâlé, qu’on soit chicon,
Car y’a toujours de l’ambiance,
Pitchoun, dans un vrai bal gascon.

Après la suée de la crabe,
Les menuts comme les râblés,
Iront d’arin arin en rabe
Et en fandangos endiablés.
« Le carnaval de Lans », sans gabe,
Emportera quelque tablée
Qu’un de nos cercles, pas souabe,
Mais circassien, a accablée.

Pour chanter et faire bombance,
On est sorti de nos cocons :
Quand la musique est d’abondance,
On s’amuse et on fait les cons.

Certains veul’ « La Marianne »
Et puis c’est une mazurka.
Qu’importe ! On est jamais en panne
De rond du Quercy en youchka,
En passant c’est vrai, gens et Jeanne,
Par la Cochinchine, y’ qu’à
Puiser, sans fin, dans cette manne
Qu’est le patrimoine… Et Polka !

Que nos pas soient en résonance !
Parons nos verres, nos flacons,
Trinquons à toute circonstance,
Sans fanfare ni hélicon.

Buvons aux chants et à la danse,
Au marin congo et aux ris,
Au cascarot qui met en transe
Et que l’on ignore à Paris.
Les sept sauts nous remuent la panse
 Un anderdros pas bien compris,
Tant pis goujats, on s’en balance !
Passons aux « Grandes poteries » !

Ce soir, c’était un jour de chance,
Sur les parquet et au balcon,
Aïci, dia, dans ce coin de France,
On t’a fait un vrai bal, Gascons !
Un bal gascon…

vendredi 16 décembre 2011

MONTAGNE À L'ORÉE DE L'AURORE (Acrylique sur bois, 22x15 cm, 2000)

MONTAGNES  À  L’ORÉE  DE  L’AURORE
Cycle pyrénéen

Le crêpe élimé du crépuscule pâlit…
Puis, soudain, l’eau du ciel qui se trouble, s’enflamme.
Dans l’air clair et frissonnant où il fait son lit,
Le vent lent attise la lumière et l’accroche
Des pics aux rochers dont elle affûte les lames,
Répand son onde féconde sur chaque roche
En lueurs micacées, à demi-cassées d’or,
Dont la pénombre, encore, veut étouffer l’âme.
Alors que la lune harassée au loin s’endort
Le manteau nuageux de la nuit s’effiloche.
Fil à fil, le temps lent lui détisse la trame
Mais il résiste, ici, en coins, là, en poches.

Dans l’ombre lasse qui déchire ses haillons,
Le gave paillette les cailloux qui s’éveillent
Et puis sur l’eau, que n’a fait taire aucun bâillon,
La lumière timide avec l’ombre tenace.
Le champ d’étoiles qui, depuis hier, nous veille
S’étiole, l’aube les surprenant dans sa nasse
Sans que ne s’éclaire la vallée assombrie
Qui sommeille au pied de ces monts qui la surveillent
Et la protègent des éclats qui la menacent.
Tout à l’heure, on y découvrira les merveilles
Qui font de cet Olympe un vrai petit Parnasse…

mercredi 14 décembre 2011

BRUME À LA BRUNE (Pastel à l'huile, 15x21 cm, 2005)


BRUME  À  LA  BRUNE

Même plongé au cœur de l’été
Le vent dolent a mis ses habits de brume
Pour noyer les nues tourmentées,
Couvrir enfin la vague nue d’une écume
Pudique et virginale, lactée…

Au seuil du soir qui, déjà, déploie sa soie,
Éclabousse les blanches dentelles.
Pendues au ciel, en sursis, elles sursoient
Au deuil, au noir qui, las, cascatellent.
Oui, on dirait un paysage anversois !

La houle, échouée, se couche sur le sable
Insensible, et sa sourde rumeur,
Là, nous rappelle qu’encore insaisissables
Le creux se meut, la crête se meurt,…
Car seule reste cette scie inlassable.

lundi 12 décembre 2011

LA TRENDRE INCLINATION (Acrylique sur toile, 41x33 cm, 2006)

LA  TENDRE  INCLINATION

Qu’il est difficile d’aimer quand on fait rire
On ne croit pas à vos soupirs ni à vos mots
Votre bille de clown fait de vous un marmot
Vous un galant avec un cœur ça fait sourire
Qu’il est difficile d’aimer quand on fait rire

Si on ne peut dire qu’on est épris écrire
Pourrait être meilleur on cherche un bon mot
On traque le double-sens on voit le jeu de mots
Ou le moindre clin d’œil il faut tout réécrire
Qu’il est difficile d’aimer quand on fait rire

Simplement capable de penser sans enjeu
Vous allez d’ironie en pitrerie que Dame
On croira toujours que vous êtes dans le jeu
Simplement capable de penser sans enjeu

Le comédien cache aux siens son drôle de drame
La bouche grimace aux ciels soudain nuageux
L’œil éteint la larme née d’un beau bleu à l’âme
Le comédien cache aux siens son drôle de drame

samedi 10 décembre 2011

AVRIL SUR MARS (acrylique sur bois, 83x67 cm, 2006)

AVRIL  SUR  MARS


Pour qui aime juin, Avril sur Mars est beau
Car on sait rester vert sur la planète rouge :
À tout heure, il faut que ça saute et que ça bouge ;
Faire la bombe, du berceau jusqu’au tombeau.

Bille corbeau et les yeux comme des flambeaux
Ou bien bleu nuit au regard couleur fleur de courge,
Quand l’habitant s’éclate, il ne fait pas son bourge’ :
Le décor n’est vite que haillons et lambeaux !

Du spectacle plomb et poussières, qui s’insurge,
Fait des procès verbaux ? Pas besoin d’escabeau
Non plus pour gagner son ciel à grands coups de murges !

Oui, à côté de ces beaux-là, on baille aux Baux !…
Eh, face de purge, abandonne tout ça urge :
Les dégâts sont globaux, les règlements tribaux !

Pour qui aime juin, avril sur Mars est beau…

jeudi 8 décembre 2011

HEURE EXQUISE (Pastel à l'huile, 22x30 cm, 2006)

 
HEURES  EXQUISES
Parodie de “Heure exquise” de la Veuve Joyeuse
(Franz Léhar, V. Léon & L. Stein / R. de Flers & G.-A. de Caillavet)

Heure exquise
Quand nous bise
Tout ce vent,
Sans tendresse,
Ni mollesse,
Tout le temps…

Bourrasque qui éreinte,
Yeux pleurant, vue floue,…
Tout dit : Casse-toi
C’est un vrai temps de fou.

S’envolent les ballons,
La serviette au bouillon,
Le parasol, filou,
S’enfuit prou, roule aux cailloux,…

On va rentrer au trou
Celui qu’on loue en ce mois d’août
Qui n’a, non, rien de doux : Je plains mes sous !

Bourrasque qui éreinte,
Yeux pleurant, vue floue,…
Tout dit : Casse-toi
C’est un vrai temps de fous.