dimanche 17 juillet 2016

EN ROUTE POUR… NOTRE BANC (Carte postale, 2016)


EN  ROUTE  POUR…  NOTRE  BANC


C'est un reposoir d'oiseaux las,
Et le meilleur observatoire
Du monde et de ses tralalas.
On y vient seul, l'œil en pétoire,
Causer, en veux-tu, en voilà,
Comme au prétoire,
Des inconnus passant par là, 
Pour l'auditoire.

On leur invente des histoires,
Aux vieux, aux jeunes, aux échalas,…
Venant sur notre territoire,
Et pour ça jamais raplaplas,
On les envoie au purgatoire
D'un mot qu'est glas,
D'une phrase jaculatoire…
Com' des prélats !

Sur le banc, pour tous, c'est notoire,
C'est tous les jours, soir de gala,
Des blablas fort jubilatoires 
Pour ces smalas !

mercredi 6 juillet 2016

JONGLEUR DE LUNE (Scène revisitée, 2016)



LE  JONGLEUR  DE  LUNE 

Le ciel, trop lourd, trop noir, se lézarde
Se zèbre d’un zigzag lumineux.
La soie lisse du soir, seule, hasarde
Un espoir encore tout en hardes :
Trouée étoilée et lune en creux.
La banquise, en reflets résineux,
Ici les reçoit, là les regarde.
Je mire aux nues la balle blafarde
Qui rend l’avenir moins charbonneux
Dans mon monde pourtant farineux.
J’en joue, j’en jouis et, mieux, vous la garde.

Depuis qu’on l’a foulée, cette lune
N’enchante plus. Et, pire, rimeurs
Ne la chantent plus, même à la brune.
 Pierrot et sa plume ont fui. Fortune
Est ailleurs que dessous sa lueur…
Parfois quelques chats y sont cueilleurs
d’Amours d’un soir, les chiens d’importunes
Rimes à leurs abois,… Oui, la lune
Que l’on ne regarde plus, se meurt…
Comme le rêve, miel sur les heurts,
Qui fuit jusqu’aux étoiles. Communes…

Posé sur ma calotte qui chauffe,
En habit, pieds au sol, nez au ciel,
Je jongle avec elle, l’apostrophe
Car moi, le vieux pingouin philosophe
On m’oublie : le monde industriel,
Où tout est fiel et superficiel,
Fait de ma glace qui fond l’étoffe
D’un avenir sans glaçon, limitrophe
Du bonheur, que, boulets bien réels,
La lune et moi gênons, juste ciel !
Le progrès n'aime pas l'apostrophe !