lundi 30 septembre 2013

EN ROUTE POUR… MON PALIER (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  MON PALIER

Ma ville est comme une prison,

Où on se côtoie mais nul ne cause,
Sauf bien sûr, comme de raison, 
Par téléphone, cette chose
Qui, jusqu'à ce que la nuit éclose,
Me tient debout,
Et le sommeil prenant sa pause,
M'occupe un bout.

Mon voisin en combinaison

De travail bleue n'est qu'une chose.
Sa vie et son seul horizon :
Le téléphone à haute dose.
Il les installe, les dépose
Et ceux à bout
Les répare sans autre clause,
Le sang qui bout.

Lui parler ?!… Non vraiment je  n'ose :

C'est un grigou
Sans téléphone, cette chose,
Chez lui, taboue !


samedi 28 septembre 2013

L'ÂME BLEUE COMME L'EAU (Construction, 2012)

L'ÂME  BLEUE  COMME  L'EAU 


          À la fontaine du parc, l'eau s'est figée en gouttes et en grain indigos, en bulles faites ballons qu'aucun filet ne retient mais qui refusent de se fondre dans l'azur ciel où ils flottent. Diamant en suspension, chute arrêtée, écume remuée en remous remontants,… tout n'est que flot figé sans gel et sans glace, noyé de silence. Quelle mauvaise onde a pu faire ça ?
     Oui, l'eau vive n'a plus cours : elle est au bois dormante, stagnante. Elle n'irrigue plus de sensations s'insinuant au fil de nos sentiments que l'on soit submergé de tristesse ou inondé de bonheur.
     Plus de cascade bleutée chantant à la source, plus de pluie ruisselante pour accompagner la sueur du soir ou la rosée de l'aurore. Finie l'averse qui verse, jailli sans geindre du geyser géant, se mêlant à la bruine qui chouine pour se couler à l'ondée bleutée débondée. Tout va à vau-l'eau, désormais.
     On ne verra plus le crachin craché par les tritons de pierre, la chute qui choit, torrentielle et tonitruante, auprès du bassin baigné de soleil avec des effluves de fleuve. Tout devient amer et vague !
     L'orage aura beau faire rage, plus d'écho ténu dans le parc, de saucée exaucée par les cieux sur les naïades à baignade. Le temps péri sous l'intempérie !
     Le déluge et sa flotte c'est de la brouillasse tout au plus  et la giboulée pressée, pipi de chat !

jeudi 26 septembre 2013

EN ROUTE POUR… MA CAHUTE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  MA  CAHUTE

J'habite là avec les miens ;
Moins mon père qui n'est qu'une ombre.
Ça fait un peu Rom, Bohémien,…
Ma vie, mon toit sont des décombres,
Et je m'habille de pénombre
Sous un ciel noir.
Comment veux-tu que je ne sombre
Pas quand vient l'soir ?

Je survis, moi le viêtnamien,
Mais l'étranger fait masse et nombre,
Haï et traité en simien.
Pas assez clair ou bien trop sombre,
Je vois bien que je vous encombre
à n'rien valoir.
Pourquoi veux-tu que je ne sombre
Pas quand vient l'soir ?

Faut-il, quand l'oubli vous obombre,
Perdre l'espoir ?
Faut-il, parce qu'on fait  surnombre,
Choir et déchoir ?

mardi 24 septembre 2013

EN ROUTE POUR… LA NOSTALGIE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN  ROUTE  POUR…  LA  NOSTALGIE

C'était mieux hier, je te dis
Au temps du charbon, des pradelles,
Des labours avec haridelles,…
Je n'avais pas, dès le lundi,
Les soucis avec les crédits,
Les aléas, la maladie,
Creusant, Ma Belle,
Mes doux traits, non sans perfidie,
Et ma tombelle.

C'était mieux hier : pour midi
La soupe ; le soir aux chandelles.
Cette époque où, sans comédie,
Au retour de nos hirondelles,
 L’hiver était vraiment maudit,
Tristesse et doutes interdits.
Peu de rebelles
Aux traditions, quelques on-dit,…
Pas de libelles,…

C'était mieux, pas le paradis
Mais mieux, Ma Belle,
Parce que moi j'étais, pardi,
Plus jeune… et belle !

dimanche 22 septembre 2013

C'EST NOËL ! (Construction, 2013) - Collection particulière


C'EST  NOËL !


           C'est Noël pour les corps !
     Bientôt, monteront aux nues, faisant oublier les hans du labeur, des bans le long de la colonne d'âpre fumée à l'âcre fumet sortant des cheminées. Elle guidera, dans l'autre sens, vers les enfants, le gros bonhomme rouge à gants blancs dont on devine le train et dont on fête en ville le jour.
     C'est Noël pour les cœurs !
     Tous ces jeunes faons bien sages placés, ici ou là, en rangs sur leurs bancs, ou à côté de ceux-ci, dans un décor décoloré, l'attendent déjà alors que le jour n'est pas encore tombé, que la nuit ne se lève pas encore. Ils se rongent les sangs - Va-t-il passer ?… Qu'en penses-tu ? - de savoir ce que leur amènera ce soir soyeux et joyeux dont la ville résonne au loin, en échos. Ça rend bien, on le sent. Ce n'est toujours qu'une fois l'an, on ne sait jamais quand ni comment mais il vient !… Au fait, où t'es M'man ?
     C'est Noël au ciel où des guirlandes d'étoiles, sans prendre des gants de nuages, clignent de l'œil au calme des champs nimbés d'une pellicule de lumière immaculée que ne balaie aucun vent, même lent, laissant le froid sur les dents. La lune frileuse qui monte et ment, à pas lents, fête de sa rotondité, boule unique et presque rouge, ce temps de l'an qui réjouit tant les gens, partout. Par cent. Par mille.
     C'est Noël au sol quand des projecteurs s'allument, flammes fixes de chandelles posées sur le sapin de constructions à pans coupés, où s'entassent ces chaussures que les enfants délacent, lasses comme eux, usées comme leur vie, avant  avant d'aller se doucher car il est l'heure d'enfin se coucher.
     C'est Noël dans le camp…

vendredi 20 septembre 2013

EN ROUTE POUR… LA LASSITUDE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  LASSITUDE

Non, jamais je ne me prélasse

Même si, assise, j''attends ;
Jamais non plus ne me délasse.
J'ai été vaincue par le temps
Celui qu'il fait, vous rend mollasse,
Celui qui passe, vous enlace,
Arrête tout
Même vous, surtout vous, sur place,
Toujours à bout.

Non, jamais je ne me prélasse

Car l'envie, à pas hésitants,
M'a quittée, me laissant de glace,
Dans mon silence végétant,
Face à vous, à votre mélasse.
Toujours. Partout.
Non, ça ne donne pas la classe,
Ça vous tatoue !

Du matin au soir, je suis lasse.

Triste surtout.
J'attends que la Mort se déplace.
Et c'est bien tout !

mercredi 18 septembre 2013

EN ROUTE POUR… UN ART NOUVEAU (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE…  POUR  UN  ART  NOUVEAU

Couleurs pastels, formes pures,

Lignes brisées, cercles savants
Pour que le mouvement perdure.
Un espace ouvert, clair, vivant,
Des formes nettes presque dures,
Dessin confinant à l'épure.
Net est le trait,
La composition sans soudure,
Rien n'est soustrait.

Douceur des regards, des figures,

Mouvement suggérant un vent,
Des oppositions sans rupture
Tout en contrastes, captivant
Ces instants qui jamais ne durent,
Les capturant. Pas de guipure,
Décor abstrait
Tout en chaleur, tout en froidure
Presque en retrait.

Le précis est sans procédure

Dans ces portraits
Et le fond se fond sans tachure,…
Tout est attrait !

lundi 16 septembre 2013

EN ROUTE POUR… SAINT-DOMINGUE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE … POUR  SAINT-DOMINGUE

On est nombreux et on a peu.
Ce peu est déjà quelque chose.
Plus loin, c’est le sauve-qui-peut :
Maladies et faim en surdose,
Catastrophes en overdose,…
Tel est leur lot.
Nous, on sourit. Eh oui, on ose :
Demain s’ra beau !

On a des poulets adipeux
Qui n’font pas régner la psychose
Et des politiques pompeux
Qui ne sont pas virtuoses
Mais nos portes ne sont pas closes.
La peur, Ballot,
On la laisse, sans autre glose,
A plus falots !

Saint-Domingue, sans ecchymose
Et sans mélo,
Est paradis, en moins grandiose :
C’est un îlot !

samedi 14 septembre 2013

SENS DESSUS DESSOUS (Construction, 2012)


SENS  DESSUS-DESSOUS


          Notre vie n'a pas deux sens… mais un seul, quoique secouée en tous sens. Celui qu'indique les pas qu'on nous fait faire dans le sens de la marche, ce non-sens de l'esprit, ce contre-sens du cœur. C'est le bon sens des autres, pas le nôtre, nous qui censurons nos cinq sens à le suivre par par peur des sens interdits, ceux qu'on dit indécents voire opposés. Ce sens contraire, caché parfois, qui nous fait peur parce qu'il n'est pas commun. Même frappé au coin du bon sens, ces jours que nous ne caressons pas toujours dans le sens du poil, n'élèvent pas notre sens moral, route à double sens parfois, à la hauteur de ce nous aimerions être. Ah le dépit du bon sens qu'on connaît alors !
     Vivons en sens inverse, sens devant derrière, pour trouver un sens à la vie sans qu'on ait à la tourner dans tous les sens, sans tourner dans un sens qui ne serait qu'un giratoire qui nous ferait tomber sous le sens. En tout cas, progressons en ce sens… et peut-être trouverons-nous, alors que tant de gens le perdre, un sens nouveau à tout ça, celui de l'humour ou de l'orientation ne nous y guère aider jusque là !
      C'est peut-être cela, bien que tout paraisse vide de sens, que l'on appelle avoir « le sens pratique » et qui flatte les sens de notre existence… celle qui précède les sens et prétend faire sens, plutôt que les exciter au sens le plus large. Ça tombe sous le sens, le propre bien sûr pas le figuré, qui n'est pas si strict que ça surtout s'il est le sixième !

jeudi 12 septembre 2013

EN ROUTE POUR… ARRÊTER UNE VOLEUSE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR… 
ARRÊTER  UNE  VOLEUSE

Ce rat d’hôtel, j’en suis surpris

M’a tout l’air, si je ne m’abuse,
D’être, en tous points, une souris.
De celles qui vous arquebusent
Comme un vrai bandit des Abruzzes
Et vous razzie
Suites, chambres ou bien cambuses
Jusqu’en Asie.

Chose ou objet, tout à un prix :

Le collier d’une vieille buse
Ou le tableau d’un bel esprit.
Si cette chatte fait l’intruse
C’est par défi, jamais confuse,
Qu’elle choisit
Elle ou lui ; elle n’est que ruse
Et fantaisies.

En noir, en arme, elle méduse

La bourgeoisie
Qui l’envie et, pire, l’excuse
Et s’extasie.

mardi 10 septembre 2013

EN ROUTE POUR… VOIR LE DOUANIER ROUSSEAU (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…
VOIR  LE  DOUANIER  ROUSSEAU

Un monde où on se baguenaude

De fouillis de fleurs pour cueilleurs
En fatras de feuilles émeraude
Habillant des nus pas voyeurs,
Cachant des lieux sans batailleurs,
Douanier Rousseau invite,
Cachottier ou bien orpailleur,
À vivre… mais pas vite.

Un trait naïf, des couleurs chaudes,

Des animaux venus d’ailleurs
Nous incitant à la maraude,
Aux rêves fous, jamais railleurs,
Aux voyages pour le meilleur
Douanier Rousseau invite,
D’un pinceau fin et gouailleur,
À voir sans faire vite…

Loin des barbouilleurs si brailleurs,

Douanier Rousseau évite
De heurter flâneurs et bâilleurs
D’un monde allant trop vite !

dimanche 8 septembre 2013

EN ROUTE POUR… L'ENFER (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  L’ENFER

Feu qui rougeoie, fumées qui noient
Le décor, je vis dans la ville
Qui avale et broie le benoît
Comme sa voiture incivile
Et vomit ses vapeurs si viles.
Tous mes rêves
Volent dans ma tête servile,
Me font joies brèves.

Jours sans joie pour gagner des noix,
Je travaille dans cette ville
Loin des bourgeois et des minois
Qui cavalent et vaudevillent
En foule folle au centre-ville.
Ces gens sans sève
Valent ceux de mon incivile
Banlieue qui crève.

L’enfer est dans mon bidonville
Qui, là, se lève
Se soulève, effraie cette ville,
Où rien n’élève.

vendredi 6 septembre 2013

COMICS UNIVERSE (Scène, 2013)


COMICS  UNIVERSE


          Frangins, fanzines, j’habite un monde urbain et jeune - ne nous le mettons pas ados ! - en quadrichromie ou l’onomatopée et l’idéogramme règnent en maîtres. Ici, personne, même pendant le récitatif, ne coince la bulle, au risque d’être victime d’un découpage sauvage, et si certains ont une case de vide c’est pour mieux faire la planche. C’est un univers crayonné d’images arrêtées et de contrastes, comptant quelques incrustations pas toujours sans lien ni appendice, en bleu et bosses. C’est, autant le dire en insert, le paradis en cartoon pâte des coloristes les mieux encrés !
     Les personnes qui peuplent en bande cette planète manga-lactique, sont autant de personnages, pas vraiment lettrés, travaillant sous couverture et jamais à court de lettrages étranges ni de sombres calculs. Quoique particulièrement hauts en couleurs, eux que l’on croit super - héros ou vilains - sont parfois animés de noirs desseins quand ils nous font leur strip pas toujours si comics que ça. Sans suivre une ligne toujours claire, ils usent et abusent de cartouches car pour eux l’inaction est inconcevable et la vengeance se décline en vignettes. Ça explose et album en gros plan à tout bout de page car si le trait est pur leurs intentions ne le sont pas toujours : la B.D., mec, c’est pas pour les bébés !

mercredi 4 septembre 2013

EN ROUTE POUR… LE PAYS DES PÉLICANS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…
LE  PAYS  DES  PÉLICANS

Finis les cancans ricanants,

Balancés visons, astrakan,
Et fuis délinquants et manants.
Ici, la vie a du craquant,
Et même, j’avoue, son piquant
N’est pas pareil :
Dans le pays des pélicans,
Tout est soleil…

À moi le choquant, le planant,

Dires, actes inconséquents,
Farniente fréquent - permanent ? -
Ici, la vie n’est pas carcan :
Shopping, cocktails, jeunes bacchants
Tout en éveil,…
Dans le pays des pélicans,
Rien ne se paye !

Même si c’est pas des pélicans

Vivre est vermeil
Ici, de douceur en clinquant,
Rêv’ sans réveil…

lundi 2 septembre 2013

EN ROUTE POUR… VIVRE MA JEUNESSE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  VIVRE  MA   JEUNESSE

J’ai seize ans et veux être libre :

Je fume et je bois, roule en break,
Toujours limite, en équilibre
Entre le trop, l’excès ; sans déc’
Jamais de loose ni d’échec !
Et mieux je baise
Sans amour ni salamalecs,
Jamais ne biaise.

Dans mon genre, j’suis un calibre,

Une fille de gens impecs
Qu’aime les gars pas les félibres,
Ni les intellos ou les pecs.
Je pique bijoux et kopecks,
Sans qu’ça me lèse
Tant pis pour qui ne s’offre, sec,
Pas même un dièse !

Allez vous fair’ voir chez les Grecs,

Je vis à l’aise
Et j’vous emmerde, pauvres mecs,
Z’êt’ que fadaises !