lundi 10 août 2015

MA CARAVANE (Collage, 2015)


MA  CARAVANE

C'est mon chez-moi, mon home à moi, ma caravane.

Donc je vis en été même au cœur de l'hiver,
Au froid, au vent, au chaud, aux fous,… je suis ouvert !
Ma misère me fait pauvre en tout, sauf en vannes !

Verrue à vos villes, privé d'automobile,

Je reste planté là, tout au long de l'année,
Honni, privé de tout, sans que cela vous bile.

Ces tôles c'est mon toit. On m'y a condamné,

Je suis un voyageur damné, un immobile,
Un indésirable, affamé, enboucanné,…

Je rêve de soleil et d'ailleurs, La Havane

Ou Saint-Tropez, d'ailleurs moins lointains mais plus verts
Que vos prisons de verre et vos vies sans nul vair,
Dans mon chez-moi, mon home à moi, ma caravane.

jeudi 6 août 2015

Y'A DU MONDE ! (Collage 2015)


Y'A  DU  MONDE !

Y'a du monde qui attend
Qui courait partout, juste avant,
Aussi rapide que le vent.
Ils s'agglutinent pas longtemps,
'Vont filer dans quelques instants,
Attendre plus loin. C'est… savant !
Y'a du monde !

C'est notre sort, fort peu tentant,
Qui ferait qu'on se sent vivants,
« Dans le vent ». Mais c'est éprouvant !…
Pardon, je n'ai que peu de temps :
Y'a du monde !

mardi 28 juillet 2015

NUITS DE FOLIE (Collage, 2015)


NUITS DE FOLIE

Matin et soir, la ville dort.

Étouffées par la canicule,
Les rues se traînent, minuscules
Dans leur ombre. On clôt les sabords
Des murs surchauffés, de prime abord
Blanchis jusqu'au jour qui bascule.
Matin et soir…

La nuit on vit, on bruit, on sort,

On pétarade, en ridicules
Parades  pour qu'on nous calcule,
Puis, harassés, on rentre et dort
Matin et soir !

lundi 20 juillet 2015

JUSQU'À LA NUIT (Collage, 2015)

JUSQU'À  LA  NUIT

Jusqu'à la nuit, on attend là.
Dociles, en rang et patients,
Pour rien, à bon escient,
Ici, ailleurs, grands échalas
Gais, tristes, en forme ou à plat,
Du premier jours aux moins brillants,
Jusqu'à la nuit…

La vie s'est réfugiée là :
En files au pas insouciant,
Ou même en queue de suppliants,
Espérant, calmes koalas,
Jusqu'à la nuit…

mardi 14 juillet 2015

MON DOMAINE (Collages, 2015)


MON  DOMAINE

C'était mon chez moi, mon parc, mon domaine,…
Avant que la ville ne vienne ici
Ne grignote le fil de mois, des semaines,
Arbres et parterres qui s'émacient.
Je n'avais que l'horizon jusqu'ici
À mes fenêtres et nul énergumène
Pour bon voisin ni aucun beauf rassis.
C'était mon chez moi, mon parc, mon domaine,…
Des murs mats ont mangé mon œkoumène !
La nature était ma reine, en lacis,
En bosquets et fourrés à taille humaine,
Avant que la ville ne vienne ici.
Rues et façades sont décor assis.
Désormais, mes beaux jours elles mènent
Au tombeau sans qu'Espoir, parti aussi,
Ne grignote le fil de mois, des semaines.
Des Grues, de gros nuages gris s'amènent,
Les grognants moteurs, rognant mon glacis,
Chassent loin les chant d'oiseaux et malmènent
Arbres et parterres qui s'émacient.
La vie près de votre ville est ainsi :
Elle avale, curieux phénomène,
Tout ce qui est beau, éternelle scie
D'un monde prisonnier de vous. Ici,
C'était mon chez moi…

vendredi 10 juillet 2015

DANS LA ROSEUR DU SOIR (Collage, 2015)


DANS LA ROSEUR DU SOIR

La couleur chaude

Du soir est sur le froid des rues.
S'y baguenaudent
Des gaz écrus dans leur décrue.
Respirer est chose incongrue
Dans cette cité là, ventrue
De couleurs chaudes.

jeudi 2 juillet 2015

QU'EST-CE QUE JE FICHE LÀ ? (Collage, 2015)


QU'EST-CE QUE JE FICHE LÀ ?

Dieu, qu'est-ce que je fiche là,
Dans ce décor surréaliste
Où trône une lune égoïste
Régnant sur de toits toujours las ?
Des maisons toute en falbalas
Et des façades passéistes,

Dieu, qu'est-ce que je fiche là,
Dans ce décor surréaliste ?
Ma friche sur le qui-va-là,
Tours et clocher au béton triste
Ignorés de vrais vitraillistes,
Barres lambda aux murs à plat,


Dieu, qu'est-ce que je fiche là ?

lundi 16 mars 2015

C'EST DÉMODÉ ! (collage, 2015)


C'EST  DÉMODÉ  !

C'est démodé, quand on y pense :
Aurait-on du temps en dépense ?
Donc des « deux-pattes », on se dispense,
Et l'on vient à s'accommoder
De filer, foncer sans rôder.
Flânerie, auto à essence,
C'est démodé !

Prendre son temps quelle indécence !
Quand court sans frauder, ni broder,
Notre monde plus qu'érodé.
S'en inquiéter ?… impertinence :
C'est démodé !

mardi 10 mars 2015

COIN DE RUE (collages, 2015)


COIN  DE  RUE

En coin de rue, qui donc l'eût cru ?,

Juste aux abords du vieux restau',
Je me suis faite Méphisto,
Collant une bise incongrue,
Baiser d'enfant, tout nu, tout cru,
À mon amie comme un costaud
De coins de rue.

Soudain, le soleil brilla haut.

Ont disparu tous les intrus
Qui avaient, bourrus, parcouru
Le trottoir en bons aristo'
De coins de rue.

lundi 2 mars 2015

NAÎTRE À LA NUIT (collages, 2015)


NAÎTRE  À  LA  NUIT


Naître à la nuit, et tout en bruits,
Sortir du ventre de ville
Pour n'en être plus servile.
S'en expulser comme on s'enfuit,
Et refuser d'être son fruit.
Parcourir la vie hors voies viles.
Naître à la nuit.

Conduite et vitesse inciviles :
Foncer plein phares dans l'ennui,
Vers demain, loin d'un aujourd'hui
De bidonville ou vaudeville.
Naître à la nuit.

dimanche 8 février 2015

LE JOUR S'AGITE (collage, 2014)


LE  JOUR  S'AGITE

Le jour s'agite et, las, se meut

En tous sens là où je gîte,
Moi qui suis tout en flémingite,
L'oeil rivé au ciel qui m'émeut,
Les idées noyées de brumeux,
Le pas lourd et lent, je cogite.
Le jour s'agite.

Dans cet univers bitumeux,

Bétonné, qui nous ingurgite
Et montre qu'il me régurgite
Je vous cherche sous l'écumeux.
Le jour s'agite…

vendredi 6 février 2015

TOUT N'EST QUE POUSSIÈRE (collage, 2014)


TOUT  N'EST  QUE  POUSSIÈRE

Tout n'est que poussière en notre ère :
Le ciel, le sol, les toits et moi…
Tout se grise sans plus d'émoi,
Nous fait hère ou bien nous fait taire
Au fil d'heures, de jours, de mois
Ternissant des ego faits moye…
Tout n'est que poussière !

On vit en mode « excusez-moi »,
Affadis dans une poudrière
Où on circule avec œillères
Et chacun sur son quant-à-moi.
Tout n'est que poussière !

mercredi 4 février 2015

FAUT QUE ÇA ROULE (collage, 2014)


FAUT  QUE  ÇA  ROULE

Il faut que ça roule, ma poule
Sur le trottoir et dans la rue,
Pas marcher ni fair' le pied d'grue.
Avant que tout cela s'écroule,
Que la marée d'hommes soit crue,
Puisqu' c'est trop lent quand c'est couru,
Faut que ça roule.

Il faut qu'aussitôt apparus,
On ait tout parcouru, maboules,
Sans avoir jamais l'âme soûle,
Puis qu'on ait vite disparu.
Faut que ça roule…

lundi 2 février 2015

À LA LUMIÈRE (collage, 2014)


À  LA  LUMIÈRE


À la lumière du soleil,
La route et la rue se réchauffent,
Allument les vies, les échauffent :
La ville sort de son sommeil,
Lourd d'une nuit au tons vermeils
Des lampadaires qui se chauffent…
À la lumière.

Couleurs et rires en éveil,
Mot et moteurs sont en surchauffe,
Quand l'aube vous prend à sa bauffe.
L'urbain au Sud est sans pareil,
À la lumière…