jeudi 30 janvier 2014

BALLADE HOLLYWOODIENNE (Collages, 43x34, 2013)


BALLADE HOLLYWOODIENNE

Je vais, le pied sur les étoiles,
Le long de Hollywood Boulevard.
Je viens de me faire une toile,
Un film de ces temps pas bavards,
Sans effets spéciaux et sans squale,
Où on hissait haut la grand voile
Pour conquérir des paradis
N’existant que dans les histoires
Mêlant comédies, tragédie,
Rêves plus grands que nos déboires,…

Je vais, le pied sur les étoiles,
Le long de Hollywood Boulevard.
J’erre, le vent guidant mes voiles.
Ma tête est un papier buvard
Qui absorbe, à l’ancre des toiles,
Le sang, la substantifique moelle
De récits morts en Absurdie.
Ils vont être réquisitoires,
Drôleries valant deux radis,
Rêves plus grands que nos déboires,…

Je vais, le pied sur les étoiles,
Le long de Hollywood Boulevard.
Déjà, la haut, le ciel s’étoile
Et je m’étiole entre crevards
Et louvards qui, méchants, se poilent
Croyant nous passer à la poêle.
Ici, la vie est perfidies,
Distribuant rôle et pourboires,
Offrant parodies, prosodie,
Rêves plus grands que nos déboires,…

Frères, pas de salmigondis !
Souffrir nous est obligatoire :
La vie n’est pas Arcadie,
Rêves plus grands que nos déboires.

mardi 28 janvier 2014

BALLADE D'HIER (Collages, 43x34, 2013)


BALLADE  D'HIER

Hier, les rues étaient plus sûres
Les citadins plus patelins,
Et nos demains de bon augure,
Tout en tunes et fifrelins,
Même au rural chemisé de lin.
Hier, si tu étais habile,
T’avais le boulot, le boulin
Et, au calme, une vie tranquille.

Hier avait autre allure.

Même sans filet ni filin,
On se faisait bonne figure :
Les filles vous rendaient câlins,
Les gars faisaient pas de vilain.
Les Vieux vidaient, déja, leur bile :
« Hier, coit et quiet, Colin
On se rêvait l’automobile
Et, au calme, une vie tranquille ! »

Hier est comme une blessure

Faite à nos vies par margoulins
Jasant « C’était bien ! » et tonsures
Ayant « C’était mieux ! » pour moulin.
Hier dont on est orphelins
C’étaient masses à la sébile,
Des saints, des savoirs sybillins,
Et, au calme, une vie tranquille.

Mes Amis, velours ou velin,
Hier vous rend tous immobiles ;
Offrez-vous des jours figulins
Et, au calme, une vie tranquille !

dimanche 26 janvier 2014

LES ORS DE MARC (Construction, 2012-2013) - Collection personnelle


LES  ORS  DE  MARC
D'après Les eaux de mars (A. C. Jobim / G. Moustaki)

Du blanc, du noir, de l’ocre,

Deux triangles serrés,
Des perles affairées,…
C’est rien de médiocre.
C’est la douceur du vair ;
C’est un dé, une boule,… ;
C’est un point qu’est maboule ;
C’est un reflet bleu-vert,
Un éclat de lumière
Qui habille le bois ;
C’est une patte d’oie ;
C’est du verre fait pierre ;
C’est un truc qu’on oublie ;
C’est dur, froid, chaud ou rond
C’est plat, gros et marron,
La vie sur établi…

C’est la fuite du temps

Et nos jours qui badinent ;
C’est l’histoire anodine
D’une fille ou d’un taon ;
C’est la lune en son arc ;
C’est le vent qui traverse
La pluie froide qui verse,
Ce sont les ors de Marc…

C’est tout un assemblage

De brins blancs, de coins noirs,
De motifs au pochoir,…
C’est un précieux montage ;
C’est des tiges ocres,
Deux triangles serrés,
Des perles affairées,… 
C’est rien de médiocre ;
C’est du verre fait pierre,
Du verre mis en carreaux,
En tas et sur barreaux,
Le dessin bleu d’un lierre,
Des éclats et des bouts,… ;
C’est des morceaux qu’on coupe,
Mis en groupe et en troupe ;
C’est un peu de tout :

Une maison, un monde,…

C’est l’univers géant ;
C’est tout sauf du néant :
C’est une folle ronde ;
C’est rêves et désirs,
Du soi inavouable,
Des riens impitoyables,
La vague du plaisir,…

C’est un lambeau de nuit,

L’horizon qui se noie
Dans la coque des noix ;
C’est le bruit, tous les bruits,…
Un carré ou un rond,
Une ombre qui ondule,…
C’est un bris, un bidule ;
C’est un vieux fanfaron ;
C’est Thémis rétablie ;
C’est des choses à deux marks ;
Ce sont les ors de Marc
La vie sur établi :
Un caillou, un jouet,…
C’est le jour qui s’endort
Au bout du corridor,
La belle à son rouet,…

Du blanc, du noir, de l’ocre,

Deux triangles serrés,
Des perles affairées,…
C’est rien de médiocre !

C’est le décor d’un parc,

La vie du tâcheron,…
C’est dur, froid, chaud ou rond
Ce sont les ors de Marc.
C’est gros, plat et marron,
La vie sur établi ;
Ce sont les ors de Marc,
L’abstrait jamais faibli…

Du blanc, du noir, de l’ocre,

Deux triangles serrés,
Des perles affairées,…
C’est rien de médiocre,
Du blanc, du noir, de l’ocre,
Deux triangles serrés,
Des perles affairées,…
C’est rien de médiocre…

vendredi 24 janvier 2014

EN ROUTE POUR… UN MONDE DE DESSEINS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UN  MONDE  DE  DESSEINS

C'est la rencontre des mondes,

Le choc des Hommes et du temps
Le heurt des mœurs et de leur ronde,
Des traditions depuis longtemps
Sur leur vieux manège entêtant.
On s'y questionne,
On s'y tolère en s'invitant,
S'y débâillonne,…

C'est la découverte féconde

D'un autre pas si irritant,
Le rendez-vous jamais immonde
Entre étrangers pas inquiétants,
D'un voisin, d'un cousin tentant.
On papillonne
En confrontations hors du temps,
Pas tatillonnes.

Ce tête-à-tête à contretemps

Nous aiguillonne,
Se croisant, se connaissant tant
Que tout rayonne !

mercredi 22 janvier 2014

UNE FERME AFRICAINE (Scènes & boîtes, dimensions à déterminer, 2013)


UNE FERME AFRICAINE

J’avais une ferme en Afrique…
Sûr, ce n’était pas l’Amérique :
Deux poules dans une basse cour,
Une case aux murs de poussière,
La brousse pour champs et parcours,
La pluie pour question tracassière.

J’avais une ferme en Afrique…
Ça n’avait rien de féérique,
Et pesait peu dans les discours
Que cette bâtisse grossière
Et son fermier vivant au jour
Le jour, ses poules, ses prières,…

J’avais une ferme en Afrique,
Pas de chèvre ni de bourrique,
Mais terre aride et fort concours
De criquets aux faims carnassières
Et, pour mieux m’aider, le secours
De mon pays… fait poudrière.

J’avais une ferme en Afrique,
Un ciel de feu, un sol de brique,…
Et peinais, sans autre recours,
Sur mes cultures vivrières
Pour vivre, ici, un peu moins court.
Puis vint la guerre… meurtrière.

J’avais une ferme en Afrique…

lundi 20 janvier 2014

EN ROUTE POUR… L'AFRIQUE DU SUD (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  L'AFRIQUE  DU  SUD

Dans une ville à fleur de ciel,

Se promène, le nez en l'air,
L'homme au perroquet vert et miel.
Il a le temps pour ça. C'est clair.
Penseur pansu avec gros blair,
L'a des pépettes
Mais pour se fringuer, pas de flair,
Poèt' carpette !

Moi, je suis moins superficiel :

Pour les Blancs, Chocolat Koeller
N'a qu'un p'tit rôle artificiel,
Connaît-il Shelley et Malher.
Poète arpète
Au pays du peuple arc-en-ciel,
J'ai pris perpéte !

Mots, hiers, scats,… pour l'essentiel

Qui se répètent,
Il est poète.
Maus, demain, slam et logiciels
Pour que ça pète,
Je suis poète !

samedi 18 janvier 2014

DANS LE PETIT HALL DU GRAND HÔTEL (Poupée sans boîte, dimensions à déterminer, 2013) - Collection particulière


DANS  LE  PETIT  HALL  DU  GRAND  HÔTEL

Dans le petit hall du Grand Hôtel,

Elle est là : chapeau, gants et dentelles.
C’est bien la plus belle du cheptel,
Éclipsant toute la clientèle
En robe aux froufrous couleur pastel.
On lui voue une passion mortelle,
Un sentiment fort, accidentel,…

Avec du champagne ou bien du listel,

Dansant la valse ou la tarentelle,
Dans le petit hall du Grand Hôtel,
Cette si gracieuse sitelle
On l’imagine à quelque cocktail,
Ses cheveux bouclant en cascatelles,
Dans un vieux castel de Neufchâtel.

Dans le petit hall du Grand Hôtel,

La légère demoiselle Estelle
N’a vraiment rien des Madames Untel
On envie le vieux qui, sous tutelle,
La conduira, lui, jusqu’à l’autel.
On lui promet la pierre et la stèle,
Oui, déjà, à ce simple mortel.

Nous ses galants formant un cartel

D’amants, portant cravate et bretelles,
Dans le petit hall du Grand Hôtel,
On ne vient pas pour la bagatelle
Mais pour parler d’amour immortel
Et… défaire, un soir, ses jarretelles
Dans un motel perdu de Vittel.

jeudi 16 janvier 2014

EN ROUTE POUR… UN « AFTER » (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… UN « AFTER »


Les projecteurs se sont éteints
Sur le tombé du rideau rouge.
Après le tumulte, lointain,
D’un public parti, on se bouge
En coulisse : glace sans tain
Et douce lumière satin,…
On démaquille
Face grimée, cœur enfantin
Puis c’est le corps, sans baratin,
Qu’on déshabille.

L’acteur est nu, menu fretin

Sculpté par son art, à la gouge ;
L’acteur a perdu son latin,
Ses répliques faites vouges,…
Sans éclat, étain éteint,
Jusqu’au prochain petit matin,
Il est coquille
Vide et, lourd comme un lamantin,
Vous paraîtrait un peu crétin,
Une escarbille,…

Mais avec Gotha et « gratin »,
- C’est sa famille ! -
En vaines soirées, vins hautains,
Encore il brille…

mardi 14 janvier 2014

L'AQUARIUM (Scènes & boîtes, dimensions à déterminer, 2013)


L'AQUARIUM
Librement inspiré par Aquarius (G. MacDermot, G. Ragni & J. Rado)

Pour les poissons et les coraux

Le Grand Bleu n’est que blues et larmes :
Le courant, continu, désarme
 Des décors sans sel, minéraux…

Face aux mers qui font rêver l’Homme

Toutes baignées de césium,
L’aquarium
Devient royaume !

Dans les profondeurs, ça rayonne,

Ça bouillonne et, mêm’, court bouillonne :
La friture, hier, frétillante
Est grésillante ; plus brillante,
Est la crevette, pétillante
La moule jadis méfiante,…
Potassium,
Radon, axiomes,…
L’aquarium
Devient royaume !

Des abysses aux littoraux

Le silence est loose et alarme ;
Son monde est radieux et, charme,
Les algues jouent les lamparos !

Quand l’océan, qu’aime tant l’Homme,

Doit nager dans l’uranium,
L’aquarium
Devient royaume !

dimanche 12 janvier 2014

EN ROUTE POUR… UN AUTRE URBANISME (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012-2013)


EN  ROUTE  POUR…  UN  AUTRE  URBANISME

« Pensons donc la ville autrement.

Autrement qu'elle n'est pour l'heure.
Qu'elle soit lieu d'embarquements
Pour plus d'épanouissement
Et non celui d'assèchement
Du cœur, de l'âme,
Marécage ou embourbement
Pour homme et femme.

- La ville doit absolument,

C'est là, mon ami, la gageure,
Fuir l'indifférence. - Et comment !
- Elle doit être plus que demeures,
Endroits, travail, raccordements
Ou bien rues sans encombrements,…
- Boutique à dames ?!
- Pensons au ravitaillement
Dans notre trame,…

- Aux parcs décorés joliment,…
- Au tram en rames…
- Et aux gens ! - Non, certainement :
Pas d'amalgame ! »

vendredi 10 janvier 2014

LA SORCIÈRE (poupée sans boîte, Dimensions à déterminer, 2013)


LA  SORCIÈRE

Elle aurait du être chambrière,
Chevrière ou bien même ouvrière
Mais trop entière et altière 
Grossière et, pis, tracassière,
Cœur de pierre chu en l’ornière,
Elle, elle s’est faite sorcière
Et pire : elle en est fière !

Désormais, elle est gibecière
En bandoulière et jambières.
Guerrière, elle est l’héritière
D’une grande lignée princière
- Ses lanières sont bannière -
Et elle s’est faite sorcière,
Toute en mâles manières.

Elle aurait pu être caissière,
Tenancière, boutiquière,
Mais cavalière, outrancière,
Meurtrière et, pis, carnassière
Rosière aux yeux d’épervière,
Elle, elle s’est faite sorcière,
Malgré toutes nos prières !

Nous, on la savait couturière,
Cuisinière et nourricière,…
La chaumière de poussière,
Sa tanière à la rivière,
En clairière, est souricière,
Car elle s’est faite sorcière,
Et, arrière, manœuvrière !

Elle aurait voulu la carrière
D’épicière ou de crémière
Qu’importe !… Mais trop rancunière,
Grimacière et ordurière,
Humeur et cheveux en crinière,
Elle, elle s’est faite sorcière.
La chose est singulière !

Sa pauvre mère est batelière
Et toutes ses sœurs lavandières…
Mais, elle, elle est la première,
Ce, malgré nos mœurs coutumières,
À rester derrière, en lisière,…
À être devenue sorcière…
Elle est particulière !

mercredi 8 janvier 2014

EN ROUTE POUR… VOIR LE NOUVEL HOMME (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…
VOIR  LE  NOUVEL  HOMME

Corps musclé, huilé,… mieux : parfait.

C'est donc cela, le « nouvel homme » !
Jeune athlète, fort satisfait
De soi, digne statue de Rome,
Mais tendre, doux et pas contrefait.
Cela gâcherait tout effet.
Rien dans la tête,
« Tout sur le cœur », il est bienfaits,
Ce riche esthète !

C’est pas un intello’ défait,

Bonhomme et un peu getilhomme,
Aimant buffets et du Dubuffet.
Toujours fat, jamais faible en somme,
Le « nouvel homme » sait surfer :
Le Net ou la vague est son faix.
Ce qui l’entête :
La coke ; et, son seul méfait :
Sa bière, il tète !

Notre homme nouveau est un fait,

- Prise de tête ? -
Un peu pédale, un brin surfait,…
Mais ça s’étête !

lundi 6 janvier 2014

JEUX RIMAILLEURS (Scènes et boîtes, dimensions à déterminer, 2013)


JEUX  RIMAILLEURS

Il est cinq heures, un dino’ sort,
Brachiosaure ou plésiosaure,
Qu’importe, ça manque de ressort
Et a le cerveau d’un hareng saur :
Au milieu des sores,
Ça cause pas massore,
Plésiosaure et brachiossaure !

Aux Açores, c’est de vrais trésors
Tous ces dino’, dino’, dinosaur’ !

 Il est cinq heures, coquin de sort,
Un autre dino’, gros dinosaure,
C’est un mastoc, un pair, un consort !
Il ne connaîtra non plus d’essor,
Au milieu des sores,
Que la pluie essore,
Cet autre dino’, gros dinosaure !

Aux Açores, c’est de vrais trésors
Tous ces dino’, dino’, dinosaur’ !

Il est cinq heures, joie de sponsors
- Plésiosaure ou brachiosaure ? -
 Habillés des lueurs de tussors,
Contresorts, ces stars de réassort
Pallient les maux d’ores,
La douleur d’éclore,
Au Museum. Ah, les dinosaures !

Aux Açores, c’est de vrais trésors
Tous ces dino’, dino’, dinosaur’ !

samedi 4 janvier 2014

EN ROUTE POUR… UN UNIVERS DE PETITE FILLE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UN  UNIVERS  DE  PETITE  FILLE


Ma chambre est celle d'une enfant,
Moi, l'adulte célibataire,
J'attends, peureuse comme un faon,
Celui qu'est pas dans l'annuaire,
Mon prince Charmant, triomphant,
Mon bel amant, ébouriffant,
Celui des rêves,
Avec épée et olifant,
Sans peur ni trève.

Dans ma chambre, celle d'une enfant,

Viendra-t-il ce retardataire,
Lui, que j'espère en étouffant,
Restant lasse, là, à me taire
Au milieu de ces mousquetaires,
Sans art ni sève,
Moi, qu'ai le cœur comme un cratère
Qui fait la grève.

Ma chambre perdue sur la terre,

Où je m'élève,
Est son royaume héréditaire…
Seule, j'y crève !

jeudi 2 janvier 2014

ON EST AVEC… (poupée sans boîte, dimensions à déterminer, 2013)


ON EST AVEC…

De Québec jusqu'à Lübeck,

Elle aime les mecs :
Des bouffeurs d’bifteck, les peq’,…
- Même les Ouzbeks ! -
À qui elle fait des becs,
Parfum de bonbecs.

Sois-tu métèques ou bien Tchèque,

Tu joues le remake
De la première fois, quèque,
Et tout hypothèque.

Oui, elle en fait la collec’,

Sans jamais d’échec,
Du pêcheur d’varech au cheikh,
Sans parler des Grecs
Qui, pour elle, sont le nec,
Sans salamalecs.

Elle convie aux obsèques

Du deuil, ses pastèques,
Les vieux anthropopithèques
Mangeurs de pancanke !

Sans vouloir un seul copeck,

Qu’ils soient bien impec’
Ou qu’ils sentent le fennec,
Elle aime les mecs,
Et elle en fait la collec’,
Des blancs-becs, des secs,…

Si jamais tu fais un chèque,

Elle se rebèque ;
Entre vous, point de sapèque :
L’Amour est sa Mecque.