dimanche 30 décembre 2012

EN ROUTE POUR… LE BAIN (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LE  BAIN

J’ai l’air de sortir d’un tableau

De Gentileschi que l’époque
Nôtre, pleine d’os en fagots
Et d’anorexiques, moque
Et oublie, battant la breloque,
Tout’ ces rondeurs
Généreuses que je défroque,
Là, sans pudeur.

Quand je vois mon reflet dans l’eau,

Loin de la plastique amerloque
De ces Barbie qui se disloquent,
Je sais : mes appas interloquent
Font qu’on débloque et qu’on colloque
Chez le boudeur
Cinoque, la fill dont on s’toque
Toute en fadeur…

Mais rond’ de corps, sans êt’ en cloque,

Et donc de cœur,
Je te plains si tout n’est que loques,
Chez Toi, Ma Sœur !

vendredi 28 décembre 2012

EN ROUTE POUR… LE KIVU (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LE  KIVU

Le Kivu bout. Le Kivu meurt.
De l’aurore prourpre à la brune,
Semeurs de morts et écumeurs
Ont teint en rouge la fortune,
En carmin la joie importune,
À l’opinel
Au fusil, sans haine ni rancune :
C’est pulsionnel !

Le Kivu roue. le Kivu meurt.
Du soir vermeil au levant prune,
Dans ses humeurs, dans ses rumeurs,
On peint de cramoisi chacune
Des cases, d’incarnat les dunes,
Au shrapnel
Ou à mains nues pour quelques thunes.
C’est du véniel !

Meurtre écarlate à l’opportune
Froid, rationnel,
Dans le silence nu des unes.
Coi. Criminel.

mercredi 26 décembre 2012

EN ROUTE POUR… LES PLUS FOLLES PROMESSES (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR… 
LES  PLUS  FOLLES  PROMESSES

Comme Roméo et Juliette

On se donne sans mot ni bruit,
Dans le soir noir et l’ombre inquiète,
On s’abandonne sous la pluie.
Sans que le temps, le lieu, autrui
Ou quoi ou qu’est-ce
Ne nous gêne, ne nous ennuie
Ni ne nous presse.

Comme Roméo et Juliette,

Aux nues nouées, couleur de suie,
On se compose cette ariette
Où l’aveu enfoui conduit,
Et le doute en miettes, s’enfuit,
Puis enfin cesse…
Hier, demain mêlent aujourd’hui
À leur kermesse.

Alors que tout finit ou fuit,

On se confesse
L’autre à l’un, aux yeux gris de la nuit,
En cent promesses…

lundi 24 décembre 2012

JONGLEUR DE LUNE (Scènes & boîtes, dimensions à mentionner, 2012)


LE  JONGLEUR  DE  LUNE 

Le ciel, trop lourd, trop noir, se lézarde
Se zèbre d’un zigzag lumineux.
La soie lisse du soir, seule, hasarde
Un espoir encore tout en hardes :
Trouée étoilée et lune en creux.
La banquise, en reflets résineux,
Ici les reçoit, là les regarde.
Je mire aux nues la balle blafarde
Qui rend l’avenir moins charbonneux
Dans mon monde pourtant farineux.
J’en joue, j’en jouis et, mieux, vous la garde.

Depuis qu’on l’a foulée, cette lune
N’enchante plus. Et, pire, rimeurs
Ne la chantent plus, même à la brune.
 Pierrot et sa plume ont fui. Fortune
Est ailleurs que dessous sa lueur…
Parfois quelques chats y sont cueilleurs
d’Amours d’un soir, les chiens d’importunes
Rimes à leurs abois,… Oui, la lune
Que l’on ne regarde plus, se meurt…
Comme le rêve, miel sur les heurts,
Qui fuit jusqu’aux étoiles. Communes…

Posé sur ma calotte qui chauffe,
En habit, pieds au sol, nez au ciel,
Je jongle avec elle, l’apostrophe
Car moi, le vieux pingouin philosophe
On m’oublie : le monde industriel,
Où tout est fiel et superficiel,
Fait de ma glace qui fond l’étoffe
D’un avenir sans glaçon, limitrophe
Du bonheur, que, boulets bien réels,
La lune et moi gênons, juste ciel !
Le progrès n'aime pas l'apostrophe !

samedi 22 décembre 2012

EN ROUTE POUR… KINGSTON (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  KINGSTON

Ici, la musique est partout.
Elle vous saoule et vous enfume,
Dans les rues, les boîtes surtout
Où traînent guitares et plumes,
Et puis quelques grosses légumes,
L’œil aux aguets :
On y compose à plein volume
Des airs reggaes

Ici, tous jouent les touches-à-tout.
Senteurs que la sueur costume,
Dans les bars, les studios surtout
Des lueurs en flash vous allument.
L’oreille, pour qui, là, écume,
Fait, las, le guet
Traquant le tube né des brumes
D’un air reggae

La nuit lourde comme une enclume
Joue du reggae
Le béton qui court le bitume
Chante reggae

jeudi 20 décembre 2012

AU PRÉ DE LA LONGUE (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)


AU  PRÉ  DE  LA  LONDE

Sur Auprès de ma blonde
 (attribué à André Joubert du Collet)

Dans l’auto de mon père
En venant de Paris
Dans l’auto de mon père
En venant de Paris
J’ai vomi à la ronde
Des trucs mal définis

Refrain : Au pré de La Londe
Qu’il est bien est bien est bien
Au pré de La Londe
C’est là qu’est son plaisir

On s’pèle, on se querelle
Dans son herbe fleurie
On s’pèle, on se querelle
Dans son herbe fleurie
Ici le soleil plombe
Et y’a des bêt’ la nuit

(au refrain)

Ici le soleil plombe
Et y’a des bêt’ la nuit
Ici le soleil plombe
Et y’a des bêt’ la nuit
On vit en espadrilles
Loin des cris et des bruits

(au refrain)

On vit en espadrilles
Loin des cris et des bruits
On vit en espadrilles
Loin des cris et des bruits
On déplie la tente
Car le coin est joli

Refrain 2 : Au pré de La Londe
Qu’il est bien, est bien, est bien
Au pré de La Londe
Qu’il voudrait acquérir

On déplie la tente
Car le coin est joli
On plante la tente
Dessus le pré joli
 « Ah, c’que la vie est belle
Loin des cris et des bruits ! »

(au refrain 2)

 « Ah, c’que la vie est belle
Loin des cris et des bruits ! »
 « Ah, c’que la vie est belle
Loin des cris et des bruits ! »
Papa aim’ cette lande
Les Normands l’ont conquis

(au refrain 2)

Papa aim’ cette lande
Les Normands l’ont conquis
Papa aim’ cette lande
Les Normands l’ont conquis
C’est l’endroit irréel
D'nos vacances pourries

Refrain 3 : Au pré de La Londe
J’suis pas bien, pas bien, pas bien
Au pré de La Londe
Je m’emmerde à périr

Pourquoi quitter flicaille,
Pollution et ciel gris
Pourquoi quitter flicaille
Pollution et ciel gris
Les potes de Paname
Pour ce foutu pays 

(au refrain 3)

Les potes de Paname
Pour ce foutu pays
Les potes de Paname
Pour ce foutu pays
Où j’vis en espadrilles
Loin des cris et des bruits

(au refrain 3)

mardi 18 décembre 2012

EN ROUTE POUR… LE CLICHÉ (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR… LE  CLICHÉ

Telle est prise qui croyait prendre.
Entre nous, une mise au point
Pour éviter de se pourfendre,
Qu'on se révèle aigres au groin,…
Tu nous cadrais, nous deux, avec soin.
Pourtant si j’ose :
C'étaient trop d’épreuves et de foin
Sur film morose.

Telle est prise qui croyait prendre.
La chambre noire, en ses recoins,
Garde trop d’images peu tendres,
Portraits surexposés, disjoints
D’un bonheur en négatif. Loin.
Aux amours closes
Restent photos et flashs, appoints
De jours peu roses.

Ton objectif : garder de nous, au moins,
Deux ou trois choses ?
Mais ces instantanés, chafouins,
N’étaient que poses !

dimanche 16 décembre 2012

LA CHASSE AU PAPILLON (Scènes & boîtes, dimensions à mentionner, 2012)


LA  CHASSE  AU  PAPILLON
En écho à Tonton Georges…

Une fillette échappée d’une cage
De la vill’ voisine, sans un frisson,
Partit courir - Mais qui donc l’encourage ?! - 
Après le vol vain d’un beau papillon…

Dans un bois, au-delà des pâturages,
Elle chasse l’azur et le vermillon
D’une aile qui luit, soleil volage, 
Traquant l’errance de son papillon.

Sait-elle que des filles de son âge,
Du temps des bottillons, des cotillons,
Avec les beaux garçons de leur village
Chassaient comme elle les beaux papillons ?!

Mais les gars d’aujourd’hui sont peu volages :
Il n’ont guère d’égards et d’attentions 
Que pour leurs écrans, pas pour les feuillages
Qui accueillent, un temps, des papillons !

L’amour y perd ses jeux, dans le sillage
Des fleurs des prés et du chant du grillon,
Qui font voir aux filles, dessous l’ombrage,
La feuilles à l’envers et des papillons !

C’est pour ça que les filles sont plus sages,
Jusqu’à ce qu’elles perdent dans les sillons
D’un amour de passage ou d’un mirage,
La belle innocence des papillons.

Dieu, que lui durent ces enfantillages,
Avant que ne viennent les “trop mignons”,
Ces marchands d’illusions ou de nuages,
Mais tout autant tueurs de papillons !

Que ne reste-t-il encor’ des bocages,
De tendres bosquets, des bois sans larrons,
Où l’on peut faire à deux, un doux voyage
Après le vol vain d’un beau papillon ?!

vendredi 14 décembre 2012

EN ROUTE POUR… SEOUL (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… SÉOUL

Prise entre robots et rétro,

La ville s’étend et s’élève,
Chante bo-bo et vit micro’,…
C’est déjà demain dans ses rêves
C’est pourtant hier dans sa sève.
Écartelée,
Elle fait d’aujourd’hui une trêve…
Vite éculée.

Dans les lambeaux des lamparos

Elle a clinquant et lueurs brêves
Qu’écrasent - Beau ? - un progrès faraud
Qui court après hier qui crève
Et avant demain, cette grève
Où des marées
D’espoirs, de folies la soulèvent,
Désamarrée…

Séoul - est-ce la peur du glaive ? -

Est sans arrêt ;
Elle vous conduit, vous enlève
Vers des après…

mercredi 12 décembre 2012

LA FILLE DU VIEUX GUERRIER (Poupée sans boîte, dimensions à mentionner, 2012)

LA  FILLLE  DU  VIEUX  GUERRIER

Toute en tresse et en collier, aux cent variations,
La fille du guerrier reste une enfant très sage,
Bien qu’elle soit parée, comme c’est de son âge,
Des  couleurs qui disent, sans mot, sa filiation,
Toute en tresse et en collier, aux cent variations.

Toujours noble et grave, on lit dessus son visage
Qu’elle est à la saison des filles à marier,
Alors elle attire et effraie, le port altier,
Tous ceux qui l’approchent, que son père envisage,
Toujours noble et grave, lui qui lit sur les visages…

Elle a reçu des fleurs, elle a brisé des cœurs,
De gars du village voulant fonder famille.
D’autres venus de loin, repartis contrariés.
Elle a reçu des fleurs. Elle a brisé des cœurs.

Fière sans vanité, elle fuit ce qui brille
Rêvant à un héros, au front ceint de lauriers,
Le seul vraiment digne d’entrer dans sa famille.
Fière sans vanité, elle fuit ceux qui brillent…

lundi 10 décembre 2012

EN ROUTE POUR… LA CAVALE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LA CAVALE

Un flingue. Quelques cris. Le fric.
Deux mots. Un coup d’feu. On se casse.
Un’ sirène. Loin. Déjà les flics.
Souffle court. L’œil guette. On trace,
On court. L’auto ? Après la place !
Oui, j’ai l’argent !
J’file. Droit devant. Mon sang s’glace :
Là, un agent !

Mon flingue. Je gueule. Pas chic.
Deux mots. Un coup d’feu. Il s’efface :
Ball’ plein’ face. Ça, c’est le hic.
Pas classe. Et cette populace !
J’m’arrête. L’auto ? Bob, dégueulasse
A fui. Rageant.
J’fonce. Un coup d’feu. Mes patt’ se lassent.
J’plonge. Plus d’gens.

J’ai pas tiré ce coup salace.
J’vois plein d'gens.
J’pars, la tête dans la mélasse,
L’corps sur l’argent.

samedi 8 décembre 2012

VOLERIE & VACHE… RIT ! (Scènes & boîtes, dimension à mentionner, 2012)

VOLERIE & VACHE… RIT !

Comique troupier du cosmique troupeau, les yeux hors les orbites, les vaisseaux dilatés et le pis en apesanteur, je suis Céleste, la vache de l’espace en combinaison tachetée de points boutonneux et de boutons pointants. La queue en antenne, les sabots spatiaux et les cornes émettrices, je reste solidement plantée dans ma pelouse de plastique toujours fleurie… et je plane sans en faire un fromage pendant que d’autres font la navette jusqu'à la station la plus proche. Tant que je suis sur ma lancée, il faudrait peut-être pas que je la fume cette herbe… à moins que je la laisse in…fuser ! L’humour sidéral c’est sidérant. Non, je ne suis pas folle : je suis native des îles de la Sonde et, surtout, le fruit d’un plan planète cogité par quelques peaux de vaches destiné, non à tuer le veau gras, mais à obtenir des satellites de lait à moindre frais… comme le dit lait qui mousse dans ce cosmos moche ! Quand tout va à vau-l'eau ou de mal en pis et que revient le temps des vaches maigres au cri de « Mort aux vaches ! », on dit ici que l’on a beau vider du vert pré, cher à Prévert, le bovin, il revient par le ciel. Car, tombée dans je ne sais quel panneau… solaire, je suis passée du dehors terreux où il pleuvait comme vache qui pisse au météore extra-terrestre où s’emploieraient des veaux chiants. Ainsi, je reste le pis en apesanteur, moi la pesante, loin de ma ferme hantée, à meuh lait caillé pendant que d’aucuns, en bas, crème des crèmes de l’Humanité, frères de lait et autres pasteurs rusés, en sont à boire du petit lait à ma santé. Ah, la vache, par leur faute me voilà O.V.N.I. (Objectivement Vachement Nue & Idiote) et veau d’or !… Même si j’en fais des tommes, il vaut mieux se traire qu’en dire trop, ma mission est un secret d’éta… ble, gros comme une vache coincée dans le vide ! Alors, le regard bovin refusant de pleurer comme un veau, je flotte et tourne - moi et non mon lait si bel et bon - dans un capharnaüm d’aluminium jamais aluni, un chaos de capsules cassées,… : une vache n’y retrouverait pas son veau ! C’est vraiment spatial comme truc et à franchement parler, sans vous paraître vache, ça ne me fait pas mon beurre ! Je donne, ça et là, des coups de pied en vache car, sans ruminer mon sort, c’est dur de faire son trou (noir) dans ce bousier depuis que m'ont lâchée ces fumiers : à chacun son orbite et les vaches seront bien gardées, comme on dit sur le plancher des vaches, par monts et par vaux. C’est la base. Non, mais on n’a pas gardé les vaches ensemble !

jeudi 6 décembre 2012

EN ROUTE POUR… PARIS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… PARIS

Paris pressé, Paris stressé,
Paris gris, ne m’a pas ri.
Paris froissé, Paris lassé,
Paris qui fuit n’m’a pas surpris
Dans ses bris, ses bruits et ses cris.
Costard pincé,
On y a peur d’être un débris,
Vite évincé.

Paris glacé, Paris gazé,
Paris m’a pris, n’m’a rien appris.
Paris la nuit, Paris sorties,
Paris pourri des sans-abri
Qui prient, qui plient, face au mépris.
Regard coincé,
On y voit pas le noir de vies
Dénuancées.

On s’fuit et on s’nuit à Paris !
Gens déplacés,
C’est cuit, il fait pluie sur Paris :
N’faites qu’passer !

mardi 4 décembre 2012

LANGUE AU CHAT ?… LANGUE DE CHAT ! (Scènes & boîtes, dimensions à mentionner, 2012)


LANGUE AU  CHAT ?… LANGUE DE CHAT !

La cour ne me fait pas mistigri :
C’est le royaume où j’aime à percher,
Un' mamie apprivoisée y nourrit
Ma majesté, les grilles dressées
M’protégeant des mal léchés.

J’y parade, velours sous la patte,
Caressant pour lui, ou celle-là.
J’y suis escogriffe,
Visiteur de poubelle et fatras,
Voleur de ruelle, crocs et griffes,
Mais, en roi de l’épat’ - Poil au pattes ! -
Je m’fais le minet des ouvrières,
Le matou qui, venu des gouttières,
Violera leur chatière.

Tout en crocs et griffes,
Pour moi cette vie est belle
Et, vrai, je la kiffe.
Mêm’ par temps de chien, Ma Belle !
Quand j’escarcelle,
Pas un cri, pas un libelle.
Sous l’arbre harassé,
Moi, je dors sans me miner,
Ni même jamais chouiner.
Il n’peut rien s’passer !

Chaque matin, la vie, me sourit.
Pas chienne, elle me fait pacha
Sans courir les rats ni les souris :
Frottement par-ci, miaul’ment par-là,
Voilà que vient le repas !

Queue en hiéroplyphe
Et la moustache rebelle
Je suis le Calife
Du coin d’ce quartier, Ma Belle !
En catimini, je gabelle,
Charivarie de plus belle,
Pille sans me lasser,…
Personne pour m’débiner,
Me chasser, me champouiner,
Dès les grill’ passées !

Nonchalant, mais tout plein de rouerie,
Je règne sur la rue et m’amuse
À en chasser intrus, vieux pourris,…
Et sais qu’j’abuse, couvrant l’intruse,
Par autorité ou par ruse.

On me croit gentil et bonne pâte,
Abandonné, affamé et las,…
J’suis un escogriffe,
Le grand prince errant des patatras,
Celui qui sa tendresse tarife,
En roi de l’épate - Poil au pattes ! -
En minou insensible aux prières,
J’suis la craint’ des serpillères,
Des mémées-théières,…

Chaque matin, la vie, me sourit.
Pas chienne, elle me fait pacha
Sans courir les rats ni les souris :
Frottement par-ci, miaul’ment par-là,
Voilà que vient le repas !
En majesté, les grilles dressées
M’protégent des mal léchés,…
Je sais qu’j’abuse, couvrant l’intruse,
Par autorité ou par ruse.

dimanche 2 décembre 2012

EN ROUTE… POUR LA BOÎTE DE NUIT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LA BOÎTE  DE  NUIT

Assis, seul, saoul, dans l’ombre, Arsène
Suit une scène, ici. Salé,
Le sensuel s’y fait obscène.
Entre une splendeur hâlée
Et lui, le vice a installé,
Dans l’opaline
Des spots, ses rets serrés scellés.
Ah, la géline !

Elle suit les sons, sente malsaine,
Sans rien celer, ni remballer,
Elle effeuille pour ce mécène,
Face à la salle dessalée,
Sentiers et secrets dévoilés,
La moue maline,
Elle insinue et fait aller,
Sa main câline…

Les yeux las, à ras la vallée
Et les collines,
Il la boit et veut l’avaler
Comme Ogre dîne.

mardi 30 octobre 2012

DANS L'EAU DE L'AUBE (Acrylique sur bois, 22x15 cm, 2000)

 
DANS  L’EAU  DE  L’AUBE
Cycle pyrénéen
Jusque dans ses recoins les plus noirs, les plus sombres,
Doublure d’étoiles et col d’aurore écrue,
La nuit réduit peu à peu ses voiles, vaincue,
Délaçant, sans plus se lasser, sa cape d’ombres.
Le lac lape la lumière du levant, crue
Et nue, qui mourra sans avoir vraiment vécu.
Prise dans la valse des vents de la pénombre.
La rosée des rêves ensemence, recrue,
Les brumes du réveil du rougeoyant écu
Qui forgera, sans hâte, au four du jour, bon nombre
D’heures heureuses, mais aussi de doulours crues,
Que le temps, qui passe comme vent, évacue.
À cette heure, sur le calice de cent fleurs,
Grain à grain, des perles de pluie  perdues s’égouttent.
Tombés des nues dès lors dévêtues, tous ces pleurs
Abreuvent l’horizon des rimeurs sans valeur.
Las, dans la poussée du jour, moi aussi je goûte
Aux fleuves d’effluves nés d’un jour sans chaleur
Quand, le rose au joues, les larmes de Nyx s’ajoutent
Aux rus où le roseau joue, le plumet trembleur.