mercredi 30 mai 2012

EN ROUTE POUR… HOLLYWOOD (Carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)



EN  ROUTE  POUR…  HOLLYWOOD

Même les vieux films noirs d’antan
Sont colorisés par les popes
Du marketing, plan après plan.
Pénombres filtrées, interlopes,…
Aujourd’hui, c’est magnétoscope
Pour un polar,
Ordinateurs et camescope
Dans le mitard.

Coup de balai en noir et blanc,
Sur ma vie en cinémascope,
De films soûlants en films suintants,
Aux scénaris riches en clopes,
Pour des scènes où chacun écope,
Coups ou pétard,
Dingues à flingue ou blancs cyclopes
Morts sans costard.

Des révélations en syncope,
Et sur le tard,
Un dénouement pour philanthrope,
Sans vrai nectar !

lundi 28 mai 2012

EN ROUTE POUR… LE DÉSÉQUILIBRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN  ROUTE  POUR…   LE  DÉSÉQUILIBRE

Le vide et des lignes de faille,
Tectonique en pleins, en creux.
Je me sens épié, cobaye
D’un architecte aventureux
Qui joue déséquilibre ocreux,
Incertitude,
Et repères lépreux, véreux
De solitude.

Au bord du gouffre, je tressaille ;
Trop de cendreux, de jeux ombreux.
Il ne faut pas que je défaille,
Que je m’oriente au ciel cuivreux
Loin du foireux du ténébreux.
Belle attitude
Au pied de ces murs salpétreux
De turpitudes.

Entre poreux et vaporeux,
J’ai l’habitude
De cet univers dangereux,
Sans latitude.

samedi 26 mai 2012

EN ROUTE POUR… LÀ-BAS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LÀ-BAS

Sous des nuées ensauvagées,
Un rire d’enfant illumine
L’île. Elle n’est pas ombragée
De modernité qu’achemine
Ce Grand Voisin qui, tout, domine.
Ah, la saveur
Épicée de cette gamine
À l’air rêveur !

Pas de nature encagée,
Ni de culture faite mine
À inculte aimant voyager
Là où le soleil parchemine
La pauvreté, l’enlumine
À la faveur
D’un carnaval qui contamine
De sa ferveur.

Mais le fric aisé, ici, mine
De ses faveurs :
Le luxe tapageur lamine
Fête et viveurs !

jeudi 24 mai 2012

EN ROUTE POUR… LES RUES D'ICI (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LES RUES D’ICI

Planté au milieu de nulle part
À mi-chemin d’une nuit blanche,
Entre un hier déjà épars
Et un demain qui, déjà, flanche
Avant de montrer patte blanche,
J’erre au désert
Urbain que la nuit rend étanche
Même au masers.

Je suis toujours sur le départ
Pour un autre ailleurs où s’épanche
Une vie d’envies sans rempart.
Mais l’ombre et le noir ne s’épanchent
Pas pour nous faire des dimanches
Tout en geysers.
Mais cachent des flics qui t’emmanchent.
Balle ou taser ?

Sous les néons en avalanche
Et les lasers,
Je finirai entre des planches
Pas plus disert.

mardi 22 mai 2012

EN ROUTE POUR… LA NOUVELLE-ORLÉANS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LA NOUVELLE-ORLÉANS

Là, une ville reconstruite
Et une trompette au lointain
Qui s’ébuite, sert une suite
Qui sort en fuite, après cuite.
Le regard éteint
Blues du Black oubliant encore,
Ville grand tain
Et quartiers tout neufs qu’on décore.

Là, Bourbon street où, éconduite,
La musique aux accents hautains
Remplace les notes fortuites
D’un bœuf aux rythmes incertains
Qu'un sacristain
Trop noir pour les blanches pécores,
En portée, teint
En jazz que le fric édulcore.

Bateau ivre, soir et matin
Ville aux accores,
Tu sombres dans un baratin.
Qui, jà, t’écore…

dimanche 20 mai 2012

EN ROUTE POUR… LA FRIME (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LA FRIME

Lunettes de soleil et bronzage,
Il joue l’habitué du bar.
Jeune con vieilli, il se targue,
Là et las, d'être une vrai star
Roulant en jaguar.
Lui, il traque, en roi de la drague,
Quelque cougar,
Tout en fringues, bagues et blagues.

À l’aurore, enfin, il dégage,
Plus gris à force de cafard,
Revenu de tout, l'oeil au vague.
Dans un froid sec qui vous élague,
Un matin hagard,
Il cause aux poubelles du vague-
À-l’âme, d’art,
De l’amour qui est une dague,…

Dans une nuit de feux, de fards,
Où il zigzague
Extravagant, sûr de son art,
seul, Il divague…

vendredi 18 mai 2012

EN ROUTE POUR… LAS VEGAS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)



EN ROUTE POUR… LAS  VEGAS

De monuments en carton-pâte
En hôtels au luxe choquant,
L’oasis perdue vous appâte,
Dans les cliquetis du clinquant
Pour les croquants,
Foule des gogos, de touristes,
Se rêvant Khans,
De chanceux que leur sort attriste,…

Mets piquants, filles diplomates,
Décors et sons s’entrechoquant,
- Air sec, soif de l’or déshydratent -
Vous convient, en trinquant,
Joueur craquant
Qui désespère en humoriste,
- T'arrêtes quand ? -
Et traque le sort, les yeux tristes,…


Babylone aux désirs piquants
Et futuristes,
Ni faux ni farce ne manquant,
Mirage en piste !

mercredi 16 mai 2012

EN ROUTE POUR… VENISE (carte postale, 11,5 x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… VENISE

La cité est carte postale
Pour les béotiens qui, colons,
En cent foules sentimentales,
Viennent voir masques de salon
Et leurs dominos à galons,
Les musiciens
En loups de soie et de perlon,
Des magiciens,…

Cette face blanche est vestale
D’un soir qui ne sera plus long.
Près des gondoles qui s’étalent
Au mur d’humides moellons,
La nuit noircit un pont félon,
Qu’elle fait sien.
La jeunesse est, ici, filon.
Pas les Anciens.

Seuls, baroques violons
Et Le Titien,
Comme d’aucuns virus ou blonds,
Sont vénitiens !

lundi 14 mai 2012

EN ROUTE POUR… NEW YORK (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  NEW-YORK

Balcons. Escaliers d’incendie.
Foules marchant moins qu’elles ne courent
Entre des autos qu’on maudit.
Des tours et des lignes concourent
À l’agitation que parcourent
Des sensations
De chasse à l’homme et laisser-courre.
Folle impression.

Soudain, blessé, il bondit
D’une arrière-cour où discourent
Les pas pressés de dégourdies
Sans qu’aucune ne le secoure.
Que fuit-il ?… Où faut-il qu’il coure ?
Exaltation.
Frisson. Peur. Et quoi qu’il encoure,
Pas d’compassion.

Témoin d’images qui accourent
- Stress et pression -
Ces visions, en rien, ne secourent
Spleen, dépressions,…

samedi 12 mai 2012

EN ROUTE POUR… POUR LA ROUTE 66 (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LA ROUTE 66

Road mythique d'un « Pays neuf »
Pour des voitures improbables,
Loin d'un monde plein comme un oeuf,
Longée de bars, d'hôtels, semblables,
Désuets, que le temps accable.
Chemin bavard,
Où l'espoir rend l'air respirable
Pour les crevards.

Voie des « sans voix » fuyant le bluff,
Sans homme, pleine de minables
Oubliés et de rêveurs veufs
D'espoir, tous ces insupportables
En quête d'un ailleurs vivable.
C'est le javart
D'un' terre où tout est monnayable
Et boulevard.

C'est un chemin interminable
Où le bouvard,
Par peur de finir misérable,
Se fait louvart…

jeudi 10 mai 2012

EN ROUTE POUR… LA NUIT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LA NUIT

Dans l’obscurité obombrée
Se noient, plus noires, en silhouette,
Deux formes qui semblent sombrer.
Sur eux pleut, danse et pirouette
Un halo de néon, couette
Tout en lueurs,
À l’heure où frappent la chouette
Et les tueurs…

Rues de ténèbres encombrées.
Un ilôt : bière et cacahouettes.
La cité dort sans dénombrer
Ces passants d’un soir, ces mouettes
Muettes dont les pas fouettent,
Souffles rueurs,
Un silence de girouette,
Calme et rueur.

Au soir, quand se tait l’alouette,
Soupirs, sueurs,
La ville a, plus qu’elle ne souhaite,
Sombres tueurs.

mardi 8 mai 2012

EN ROUTE POUR… CHICAGO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… CHICAGO

Sous un ciel d’orage, grosse caisse
Et cymbales, dans Chinatown,
On complote, trafique, encaisse,…
Ici, il n’y a pas d’avorton,
On est entre gens à veston,
Imperméables,
Et chapeau mou de feuilleton.
Invulnérables.

On négocie, compte et rabaisse ;
Filles, jeux, dope, alcool,… Fiston !
Murs de briques et sueur épaisse,
Pour faire un poker à tâtons ;
Tu laisses ou tu t’prends un jeton !
Mecs Minables
Et types à tuer, Tonton ;
C’est immuable !

Nuits blanches pour les plantons,
Ville invivable
Où flics ripous, en peloton,
Sont fréquentables !

dimanche 6 mai 2012

LES PARASOLS (Pastel à l'huile, 22x30 cm, 2006)


LES  PARASOLS

Roue blanche aux stries d’azur, cercle au motif floral,
Coupole or et sang ou corolle émeraude,
La plage s’habille de couleurs en maraude
Dont les ombres tachent sa peau d’un jaune astral.

Des champignons poussent sur tout le littoral,
À collerette, halo ou raies, à couleurs chaudes,
Griffés, avec anneaux,… qu’importe. Ils baguenaudent
Et couvrent un sable, hier, en nu intégral.

L’été nous ramène d’encombrants accessoires,
Pour tous ces vacanciers qui, à la rôtissoire
D’un soleil sans pitié abandonnent leur peau.

Sous ces frêles toiles que le ciel brûlant plombe,
On fuit la société, avec tout le troupeau,
On oublie la tombe qu’on creuse à vivre en trombe.

 Car sous ces toits tissés et chamarrés, chapeau
Oublié, on dore et on dort ou on se livre
Au livre qui élève, au rêve qui délivre…

vendredi 4 mai 2012

EN ROUTE POUR… GROZNY (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… GROZNY


Partout, la misère et la faim,
Aux relents de génocide,
Horreur d'un massacre sans fin
Dans une indifférence lucide.
C'est à Moscou que l'on décide
La mort d'enfants,
Qui ne serait qu'un « raticide »
Pour qui l'défend !


Partout, snippers et aigrefins,

Peur homicide et pleurs acides,
Partout, de fiers et forts biffins
Paradant, vainqueurs et placides.
Qui les pourfend
Disparaît soudain, se suicide,
Perd l'olifant,…

Monde transparent ?… Translucide
Et étouffant !
Ici, il n'y  pas d'ethnocide :

On se défend !

mercredi 2 mai 2012

C'EST BIEN, UNE VILLE, LA NUIT ! (Acrylique sur bois, dimensions à mentionner, 2007)


C’EST  BIEN,  UNE  VILLE  LA  NUIT  !

La ville, sans lanterner, l’a mise en veilleuse avec l’arrivée de l’obscurité mielleuse mais elle s’allume comme pour braver l’inévitable. Ainsi, le long d’allées illuminées, des serpents de lueurs en file et filaments sillonnent la pénombre, scarifient de lampes une nuit ample où les points des feux tricolores illuminent, signal plus que fanal, des coins de rues enveloppés de luminosité à défaut de clarté. Ils découpent, ici, des silhouettes enamourées, bistres et brunes, qui auraient préféré le doux fanal des étoiles ou bien, là, des ombres, enveloppées de jais, presséees, qui regrettent sûrement, à en broyer du noir, que l’éclairage ne troue pas plus l’obscurité que ces becs de gaz. Rais en traits, un vrombissement traverse l’aire crépusculaire jusqu’à un tunnel qui les avale goulûment pour les recracher sans vergogne, hors de sa noirceur, qui fait taire ces bruits d’ennui un instant. Au milieu d’ombres assombries, les fenêtres closes, grâce à l’halogène de l’indigène, clignent leurs yeux grands ouverts dans les ténèbres puis s’endorment une à une. La pénombre grignote la cité endormie, sans lustre ni éclat, où, malgré le couvre-feu, le noir n’est jamais aussi profond que le sommeil des foules baladeuses, dedans comme dehors. Les lumières sans luminosité des réverbères jouent à cache-cache, en couronne ou en auréole, avec le feuillage d’arbres charbonneux, cernées des brandons des néons qui font aux frondaisons des auras en traînées. Éternels lampions d’une fête inachevée, demain recommencée. Points disjoints, des filets de phares traversent l’ère crépusculaire. Ici en contours nus et noirs sous une lune sans feu, un îlot sans halo. Un jardin public, sans doute, assoupi dans des souvenirs clairs de rires d’enfants enclos par ces moteurs criards qui éclipsent la vie mieux que la nuit et ses lamparos. Le jour viendra moucher ces projecteurs en faisceau qui tuent le clair-obscur discret. Il naît des nuits de ces cités toute en cécité, ces ampoules, ces spots et ces lampes qui, en jet ou en rayon fixent un sol de goudron où résonnent des pas perdus en écho obscur de béton sous des lampadaires falots ou palots et des tubes criards aux couleurs primaires et crues dans le brouillard.