mardi 30 avril 2013

EN ROUTE POUR… LES HISTOIRES DE NOTRE ENFANCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR…  LES  HISTOIRES
DE  NOTRE  ENFANCE

Fabulettes et historiettes

Ont bercé nos jours et nos nuits,
Faisant des arias, des gloriettes
D’un rêve qui jusqu’à minuit
Tient éveillé et ne nuit :
Cette faïence
Mettait en vitrail les ennuis
De notre enfance.

Contes en sable et paillettes

Ont forgé, en coupe-circuit,
Nos esprits où le temps émiette
En souvenirs las chevillettes,
Loups, princes, nains et caillettes :
L’insignifiance
Mettait des couleurs sur l’ennui
De notre enfance.

Que nous reste-t-il, aujourd’hui,

De l’insouciance
D’histoires oubliées depuis ?
Notre inconscience !

dimanche 28 avril 2013

L'ÉCHIQUIER (Construction, 2012)


L’ÉCHIQUIER


          La vie à peine éclose s’avère faite d’heures encloses, boules imparfaites et inégales enfilées sur un squelette de jours thé, étai effilé, qu’on tait qui sont autant de traits sans attrait… même ceux d’été. Et, nous, pauvres morpions devenus pions inquiets de l’échiquier, on y joue, tour à tour, le chéquier de nos jours avec le cruel banquier du destin : le Blanc en douar ose, parfois, offrir une pause au Noir ambiant. Dans notre rôle de pas grand’chose, bons parfois à quelque chose, à condition de ne pas prendre de pose, on y glane d’aventure une passerose sous un toit de lauzes… bref, bien peu de choses. Mais cette primerose métamorphose notre sinistrose, celle qui nous conduit comme sous hypnose à enfiler un jour quiet de plus sur une case plus loin, un temps sans vraie psychose mais sans ecchymose non plus… Ce n’est faute d’avoir reçu tant et tant de coups, pourtant !
     Pour nous, sombres ayant-cause qu’un rien sclérose, simples Petits Choses qui ne seront jamais virtuoses, les diagonales de ce jeu sont trop longues mais closes : elles nous emprisonnent sur un carré de jeu trop petit, à force de clauses qui nous nécrosent et dont on a notre dose. On y est fait fou. Ou on le devient, plein de couperose, jusqu’à la névrose, quoiqu’on veuille ou quoi qu’il y paresse et paraisse… et ce jusqu’à la dépose : Dame, la déchéance étant la plus sûre de nos échéances, aussi cavalier cela puisse être. Car prendre la reine dans l’arène, grandiose apothéose !, ne nous fait pas roi pour autant : Quelque façon dont on en cause ou qu’on en glose, effets et causes, notre vie en (bois de) rose, sévère en prose comme en ses vers, ce n’est pas plus de choses… mais ça conduit à l’overdose ou la thrombose, sans gnose !

vendredi 26 avril 2013

EN ROUTE POUR… L'ARBRE À PALABRES (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  L’ARBRE  À  PALABRES

Planté au milieu du village,
Son ombre, tous, nous rassurait,
Car trop jeunes et vieux sans âge
Face à tout ce qui vient sauraient
Agir en bien : pour restaurer,
D’un simple exorde,
La paix, et sans se chicorer,
Notre concorde.

Perdu au milieu du village,
Son ombre, à tous, nous assurait
Une écoute et un arbitrage,
Des droits que rien ne cèlerait,
Que personne n’empêcherait,
Que nulle horde,
Fut-il tronçonné, n’abattrait
Tant il accorde.

L’arbre est mort. Entre les murets,
On s’encorde
Mais chacun reste à murmurer.
Miséricorde !

mercredi 24 avril 2013

EN ROUTE POUR… LA CLASSE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LA CLASSE

Sans peur des clics et des déclics,
Toute amollie, je me prélasse.
Ma vie est poix et poids sans pic :
Du matin au soir, je suis lasse,
Affectant de rester de glace,
C’est bien plus chic :
Les émotions font populace
Qui lit Public.

Loin des syndics et des trafics,
Toute alanguie, je me délasse.
Centrée sur mon seul ombilic,
Dans des robes que d’autres lacent,
Je fuis cette plèbe salace,
Manants, loustics
Et gueux formant tant de sous-classes
Qu’épient les flics.

Mais pour avoir autant de classe,
C’est bien le hic,
Pour avoir mon style et ma place,
Il faut du fric…

lundi 22 avril 2013

L'ARBRE À BONBONS (Construction, 2012)


L’ARBRE  À  BONBONS


          Angélique, je veux revenir au temps des douceurs signées Hansel & Gretel, retrouver l’âge des bonbecs qui collent au bec, des sucres d’orge qui adoucissent la gorge et des sucreries - on en rit ! - pas naturelles pour deux sous. Je veux me reperdre dans un monde de confiseries, tapissé d’herbes couleur sirop menthe, au milieu de troncs de caramel, calcinés à la réglisse, aux fruits berlingots et fraises acidulées. Des oiseaux en pâte d’amande, jamais à court de bêtises, aux plumes de friandises, aux queues de papillotes y chantaient des mélodies sucrées aussi vite envolées qu’entendues. Où sont-il tous partis ? Mystère et boule de gomme !… Ces douceurs, ma Candy, étaient pourtant de bonnes pâtes… de fruits !
     Je veux, (dé)confit et gélifié, tant pis pour le côté guimauve ou cucul-la-praline, retrouver ce chemin de chatteries couleur macarons brisés : j’y avais semé de petites dragées blanches pour retrouver la maison qui s’y nichait, toute en massepain, disparue elle aussi. Le temps et les heures me l’ont fait quitter contre mon gré, trop tôt, trop vite, les nougats en compote de trop marcher mais de lacets de bottine jamais lassés. En ce temps-là, gourmandises obligent, j’avais des lèvres où brillaient le péché de gâteries, des dents blanches sous lesquelles craquaient et croquaient des pastilles de plaisir qui faisaient que c’était bon la vie… de môme. Je veux ainsi, aussi, je l’avoue à toi, à lui, à vous, fuir celle des Grands, qui se croient des malabars, partant si vite en sucette : souvent chocolats, ils ont tôt fait, le chewing-gum pour seul souvenir de l'époque des cachous, mon chou, de se retrouver en calisson pour un oui ou pour un non !

samedi 20 avril 2013

EN ROUTE POUR… UNE SOIRÉE ARROSÉE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  SOIRÉE  ARROSÉE

Je bois… pour tout, pour rien, pour moi,
Pour briller, pour qu’on me regarde,
Pour oublier je sais trop quoi…
Je bois à cette vie vacharde,
À ma femme, écharde criarde,
À ce gamin
Qu’elle dit mien, cette jobarde
D’seconde main.

Je bois… partout, par lien, par mois,
Pour exister, pour faire barde,
Pour croire être un autre parfois…
Je bois, en garde ou par mégarde,
À ma pocharde qui se farde,
Qu’aujourd’hui, demain,
Se feront, ah la gaillarde !,
Firmin, Germain,…

Je bois aux lumières blafardes
De jours communs
Je bois à ces nuits qui flemmardent
Sur mon chemin.

jeudi 18 avril 2013

EN ROUTE POUR… SAINT GERMAIN-D'APRÈS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


 EN ROUTE POUR… St GERMAIN D'APRÈS


À la terrasse, un stylo noir court,
Libéré, existentialiste,
Sur des feuillets toujours trop courts
Pour exprimer, maux pointillistes,
Les truismes des casuistes,
Des tondeurs d’œufs,
Des philosophes altruistes,…
Entre deux « bœufs ».

Au café, l’étudiant fait cours
Plus que court, tous ses mots s’envolent
Pour s’écraser en vingt discours,
Il finira vain essayiste,
Ou bien, romancier dadaïste,
Fera du neuf
Remettant en cause, acméiste,
Quatre-vingt neuf…

Autour des tables passéistes,
Bla-bla et bluff :
St Germain pond des maoïstes,
Futurs crân’ d’œufs,…

mardi 16 avril 2013

FROTTONS L'ART ENSEMBLE (Construction, 2012)


  
FROTTONS  L’ART  ENSEMBLE


          L’art fait de la couenne mais pas aux artistes qui font de l’art. Cette activité est malade de son temps, un temps où rentrer dans l’art des autres, hommelets sans l’art, prouve que vous, vous avez du talent… et pas celui d’Achille.
     Mais l’art n’est pas de Cochin ! Bien que l’on rentre dans l’art comme dans les ordres; par vocation. Car l’art maigre, celui sans déclamation - Au diable, l’art de poitrine ! - est un tout que certains, bardés et lardés, ayant trop fumé l’art et humé l’air de la mode, se pensant à la tête de l’art, voudraient émincer en tranches, découper en dés ou débiter en morceaux.
     Gros ou petit l’art fait partie de ces choses qui sont une et indivisible. La vie est entière ; et l’art ça l’est aussi !

dimanche 14 avril 2013

EN ROUTE POUR… St GERMAIN-DES-PRÉS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  St GERMAIN-DES-PRÉS


Sidney semait ses p’tites fleurs
Dans les cheveux de la Gréco
Sublimant le noir, la douleur,…
Et Vian, à tous les échos
Y allait, go, de son écot,
Chantant Prévert
Jouant Louis, Count, Duke and Co
Entre deux vers…

Éluard oubliait sa douleur
Et Aragon ses bons cocos ;
Picasso rêvait en couleurs
Avec Jean, la clope aux chicots,
Songeant à son Jean, son loco.
On cause, ouverts
À Camus, à Freud, à Charcot,…
Avers, revers.

En cave, aux cafés, caracos,
Jeans et pull-overs,
Autour d’un drink ou d’un fricot,
Refont l’hiver…

vendredi 12 avril 2013

EN ROUTE POUR… UNE CERTAINE INTELLIGENCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… UNE  CERTAINE  INTELLIGENCE

Dans un monde bouleversé,
Un vieux monde en guerre imminente,
Que des illusions ont bercé :
La prospérité apaisante,
Une liberté étonnante,…
Agent secret
C’est l’aventure permanente
Mais job discret.

Sur une terre traversée
De querelles assassinantes
Bernée d’espoirs recommencés,
Privée de justice immanente,
Il faut, pour l’élite éminente,
Les indiscrets,
Des officines espionnantes,
C’est plus concret.

Contre les gueux et les manantes,
Juste un décret ;
Contre l’idée contaminante
L’agent secret !

mercredi 10 avril 2013

PLAIDEUR SPATIAL SPÉCIAL : POUR UNE ESPÈCE D’ESPACE (Construction, 2012)


PLAIDEUR  SPATIAL  SPÉCIAL :
POUR  UNE  ESPÈCE  D’ESPACE 

          Au nom de votre espèce en voie d’extension, voyager dans l'espace pour trouver, découvrir et conquérir de nouveaux espaces cela est primordial. Les gens de votre espèce, qui n’est pourtant pas en péril, s’en traceraient un bien à eux, rural ou urbain, mais vital et s’y mouvraient pour y œuvrer, le parcourir pour l’explorer, pour le surveiller. En l’espèce, vous vous créeriez votre espace, perdu au milieu de l’Espace, en sortant de celui que vous connaissez, où vous vous orientez, celui où vous êtes confinés, si grand pour votre œil et pourtant trop petit pour vos ambitions. Qu’on vous laisse, en l’espèce, un espace payable en espèces !
   Oui, se déplacer dans l’espace, évoluer à travers celui-ci, pour revendiquer sans vergogne un autre espace qui vous soit réservé à préserver votre espèce, en sus du vôtre est mon travail, moi le plaideur spatial spécial. Vous continuerez à y faire n’importe quoi, n’importe comment mais, cette fois n’importe où. Vous le rempliriez, cas d’espèce, de votre Humanité, le réduiriez à celle-ci sans le partager avec quiconque. Vous l’organiseriez, l’occuperiez sans le mesurer ni le louer… et encore moins le limiter. Aux sous-espèces, les sous-espaces ! 
     Vous le feriez entrer dans notre espace, dans celui de votre espèce quitte à empiéter sur l’espace d’autres espèces qu’on pourrait y croiser… à le déblayer de ces intrus. Cela s’est déjà vu et fait et cela ne vous a pas gêné car ça n’a aucun importance : vous en manquez et vous en consommez tellement, vous, de l’espace, qu’il vous faut tout l’espace ! Et vous saurez le combler et le défendre, avec mon aide peut-être, en tout ou en portion, cet espace-là - créé, défini, clos, aménagé et réglementé - pour sauvegarder votre espèce : Pas d’espace commun, il faut protéger votre espèce si redoutée, espèce d’idiots !

lundi 8 avril 2013

EN ROUTE POUR… LA DÉCHÉANCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  DÉCHÉANCE

Je suis sorti des statistiques :

Plus chômeur et pas suicidé.
Je vis donc c’est pas dramatique,
Mais seul, sans droit et sans idées,
Sans un lieu où résider,
Même ascétique,
Et trop de gens pour dévider
Que je suis tique.

Je suis un souci politique : 

Mort socialement, liquidé,
Mais vivant donc problématique.
Partout, je gêne, intimidé :
On prie pour moi, pauvre ridé,
À plein cantiques.
Mais suis l’objet à éluder,
Fors les critiques.

Ma route est errance inguidée,

Sans un viatique,
Où je suis proie des canidés.
Anecdotique !

samedi 6 avril 2013

EN ROUTE POUR… L'ANGEL BAR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  L’ANGEL  BAR

Ancienne putain ?!… C’est pas certain !

Mais un cœur d’or, et sur la main,
Pour les sages ou les libertins,
Ceux qui ont les yeux sur demain,
Ou pensent que le mieux, Firmin,
C’était bien hier
Quand y’avait pas tous ces Roumains
Si fats, si fiers !

Entre bar et glace sans tain, 

Elle accueille, lèvres carmin,
Saintes, sottes et catins,
Les paumés cherchant leur chemin,
Les écriveurs de parchemins,
Les gars en pier’
Fuyant la nuée, les gamins
Et tous les tiers.

C’est notre ange, fleur de jasmin

Qu’un cœur conquiert.
C’est notre ange, plats au cumin
À plein’ cuiller’.

jeudi 4 avril 2013

QUEL ENGIN ! (Construction, 2012)


QUEL  ENGIN !


          Échin nain échoué en pays maraîchin, j’ai une roue trouée qui geint et, quoique plus sain que saint, une couleur pruneau d’Agen roué que l’on appelle « daim » chez certains. Je suis un engin cloué sans tain, un truc grand teint éboué, un machin à Malin floué dont le baragouin, souvent vain, est proche du Salishen quand il sagit de coucouer en plein. Quelque chose d’indéterminé à la fonction tout aussi indistincte et à l’utilité relative. Bref, moins un jouet qu’une créature de la Création, frangin de vagin d’un pingouin pas plus gros qu’un doguin. Votre prochain. Format nain.
     Sous le brouet d’un crachin au goût sauvagin, dans une brouée sans trouée, je suis né du béguin d’un chercheur sanguin adoué à un sagouin qu’attirait l’appât du gain, un Espingouin aimant s’ébrouer dans des liens consanguins comme tous les margoulins et autres mange-sans-faim entre deux bains. À l’époque du regain, ce surdoué libertin, que l’on louait, fut rabroué comme un importun puis écroué pour s’être renfloué en maints lieux, et autant de mois, autrement qu’à houer… métier opportun qui brise les reins et ne rapporte guère que pain dur comme travertin et chemises de lin.

mardi 2 avril 2013

EN ROUTE POUR… MANHATTAN (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  MANHATTAN

Dans la cité aux cent détours,

Un souffle adoucit cet automne
Qui chauffe les plus hautes tours.
Elles brillent, en font des tonnes
Le flot des autos autochtones
Qui se démembre
En klaxons et gaz d’acétone…
C’est bien septembre !

La ciel est écrin et contour.

Dans ce décor l’homme détonne :
Au téléphone, aller-retour
Sur l’avenue,  il s’y étonne
Il s’y exclame ou bien il tonne
De tous ses membres.
L’île n’a rien de monotone :
C'est bien, septembre !

Le beau temps égaille longtemps

Bureaux et chambres.
Puis un avion ombre, un instant,
Le soleil d’ambre.