lundi 30 juillet 2012

EN ROUTE POUR… MIAMI (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  MIAMI

Douleur du troupeau pris de peur,
Flots avides et ciel acide,
Valeurs en copeau, ris d'acteur,
On marche dans la foule avide,
D'yeux cupides, de Gras du bide,
Ami-ami
De touristes à tête vide,
À Miami…

Chaud chapeau ou ciel en sueur,
Cette ville est fluide et perfide,
Couleurs en peau et gris au cœur.
On se mêle d'un pas rapide
Aux métis placides qui nous guident 
À Miami
Où on ne fait,  chemise humide,
Rien à demi

Coffret vide en verre limpide,
C'est Miami,
Qui préside des Caraïbes
Tant endormies…

samedi 28 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LE CARNAVAL (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LE  CARNAVAL

Venise a soudain plus de charme.
Il ne doit rien à son heureux
Passé qui, toujours, vous désarme
Ni au regard des amoureux
Parmi les pigeons langoureux.
La ville est fête,
Théâtre à ciel ouvert, ombreux,
Qui vous entête.

La Cité des Doges a des armes :
Dentelles et masques poudreux,
Soie parme et joie sans vacarme
Sous l'oeil de quelques ténébreux
Gondoliers, canotiers ocreux.
C'est une quête
De factice et de faste creux
Qui vous hébète.

Instant hors du temps, onéreux,
Sous les voilettes ;
Moment désuet, généreux
Tout en toilettes…

jeudi 26 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LA PEUR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR…  LA PEUR

La terreur est un labyrinthe,
Comme un dédale ombreux de peurs,
Où le cœur et le corps s'éreintent ;
Il sèche la gorge et les pleurs,
Noie votre esprit dans la torpeur
Et la panique.
Le pas se fait, brume et vapeur,
Moins mécanique.

La terreur marque d'une empreinte
D'illusions et de sons trompeurs
Une nuit qui se fait étreinte,
Qui vous enlace sans chaleur
Dans la crainte du kidnappeur.
Mirage inique,
Dans nos tête, un esprit frappeur
Rit, sardonique.

Éteinte, la ville fait peur
Et c'est chronique :
Plainte et vide, hauteur ou stupeur,
Sens uniques,…

mardi 24 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LE REJOINDRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN  ROUTE  POUR…  LE  REJOINDRE

Pour sûr, il faut avoir la foi
Pendu, tout’ la sainte journée,
À cette foutue croix de bois
À recevoir, c’est ma tournée,
Des plaintes, des pleurs par fournées.
Pas un radis.
Je l’ai gagné sans ristourner
Mon paradis !

Oui, presqu’à poil sur ma paroi,
J’entends, dans l’air trop froid, tourner
Et des comment ? et des pourquoi ?
Pas un rire pour chantourner
Ma douleur jamais ajournée.
Parfois, hardis,
Des mercis viennent séjourner,
Des pardis,…

Larmes de lumières détournées,
Habiles saïs,
Vous me rappelez, en journée,
Tant mon pays…

dimanche 22 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LE PAYS NDEBELE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… LE PAYS NDEBELE

Ils sont venus pour voir les fauves,
Les gazelles et les éléphants pas les hommes.
Ils sont là pour voir la guimauve
Du dévelopement, voir comme
On consomme, nos tours à la gomme,…
Juste un regard,
Pour nos murs et nos huis colorés
Mais sans égard.

Ils photographient les ciels mauves,
Aiment un folklore bonhomme 
- Colliers, toiles, poupées,… - qui sauve
Tout un peuple fier que l’on somme
D’évoluer pour quelques pommes.
S’ils voient, hagards,
Nos femmes, « girafes » ils les nomment
Mais sans égard.

Ombres que le soleil assomme,
Stocks au hangar,
On vous joue les bêtes de somme ;
Qui est le ringard ?

vendredi 20 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LA FAIM (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  FAIM

La faim est une fleur qui pousse
Bien par chez nous, comme chez vous
Fleurit l'indifférence ou glousse,
Pour nos brousses, qui se dévoue
Entre deux mousses ou rendez-vous.
Tu trouves étrange
Notre sort et le désavoues,
Mais toi tu manges.

Ce fléau que rien ne repousse,
Nous fout la frousse, je l'avoue
Tant on perd, malgré aide et trousses,
Nos fils qui meurent loin de vous
Sans l'espoir d'autres rendez-vous…
On te dérange
Car, là, nos frimousses t'avouent
Que rien ne change.

Qui vient à la rescouss' d’chez vous
Fait plus qu'un ange ;
Qui comprend nos secouss', j’avoue,
Peu nous arrange…

mercredi 18 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LA SCHIZOPHRÉNIE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  SCHIZOPHRÉNIE

Où est le vrai ? Où est le faux ?
Quand fait-il jour ? Quand fait-il nuit ?
Le jeu prend-il tout en défaut
Ou est-ce le réel qui m'induit
En erreur. J'accours mais te fuis
Ma Venise
Où la bêtise me conduit
Et m'humanise…

Ombre ou chair ? Colombe ou gerfaut ?
Masque qui montre et qui construit,
Au grand risque de l'échafaud
Ou visage nu qui détruit
Mais cache ce qui, en lui, luit
Et  harmonise ?
Une perdition quand tout, ici, bruit,
Ça s'organise…

Dans la ville où tout se produit
Ou carbonise ;
Mon esprit, mon âme éconduit,
Désynchronise…

lundi 16 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LA PIÉTÉ (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LA PIÉTÉ

Dans la nuit où l'Humanité
S'est plongée à coups d'égoïsmes,
D'iniquités, d'inanité
Reste-t-il quelque étoile en prisme
À faire fleurir sans sophisme ?
Fleur de cœur,
Au parfum d'âme et d'humanisme
Enfin vainqueurs.

D'éternité, sans dignité,
La Vérité, drapée de truismes,
Erre au jardin des virginités
De l'esprit, quête impunité,
Cherchant dans la divinité,
Sans haut-le-cœur,
Euphémismes ou héroïsmes
Venus du chœur.

Aux racines de dualismes
En rais de cœur,
Nous cherchons tous un utopisme
Qui soit liqueur…

samedi 14 juillet 2012

EN ROUTE POUR… MES PENSÉES (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… MES PENSÉES

Appuyé au bar, tout en tares,
Je vois images cadencées
Et j’entends des sons qui m’effarent,
En accéléré, condensés,…
Quelques bouts d’idées dépensées
Mais déjà rances
À peine formulées, lancées
En abondance,…

Adossé au soir, je m’égare,
Absorbé à tout recenser,
N’espérant plus ni quai, ni gare…
Mon cœur ne sait se dispenser,
Comme mon esprit insensé,
D’être en vacance,
Embrumé d’alcools, offensé
D’intempérances…

Pendu au fil de mes pensés
Tout seul, j’avance ;
Perdu dans leur dédale ansé,
Je me balance…

jeudi 12 juillet 2012

DES THRACES EN GRÈVE (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)


  DES THRACES EN GRÈVE

               Des Thraces en grève, des invités de Marc, laissant des sillons par millions, des empreintes en traînées que nos regards entraînés empruntent, des cachets que le souffle du vent qui maroufle un sable insaisissable et l'écume en voile de plumes couleurs de brume policeront : l'estampille d'espadrilles qui s'éparpillent, le sceau d'un seau, la griffe d'un râteau et la cicatrice d'un coup de pelle,… Autant de stigmates éphémères d'un été sensible qu'a peaufiné un soleil insubmersible et raffiné.
     Ces sillages sont autant de mirages et de maquillages en cours de déchiffrage, signatures sans lendemain qui n'étaient pas là hier, des impressions plus fugaces que des sensations, des indices qui plissent, complices, le sablon blond. Le soir, vorace, qui ondule de ridules les ilunera, entre ombres et aura. Le matin, rapace, régénérera les plus tenaces de ces traces loquaces et sans grâce.
     Ces traits imparfaits qui raturent un littoral hébété d'être autant embêté, sont l'épure impure d'une parure fugitive, vêture hâtive toute en vergetures, qui trahit à chaque pli et dans tous ses replis, la marque de l'accouchement forcé d'une saison laissant sur l'arène aride, des rides en symétrie et des stries torrides. Ils sont à l'image de notre vie gagnée par la marée montante de l'oubli, sauvée par le reflux des souvenirs. Et nos hauts faits comme nos bienfaits ne sont pas mieux traités quand s'esquisse la fin de nos jours d'été qui est une nuit à sa façon. Une nuit n'ayant pas de lendemain pour rançon.

mardi 10 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LAGOS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LAGOS

Si on se bat au nom de Dieu,
Pour le pétrole ou pour des terres,
Tu ne le lis pas dans nos yeux.
Chaque jour, nous, on fait taire
Dans nos regards secs et austères,
La faim d'enfants
Vivant à terre, grabataires
Toujours piaffant…

Si le soleil règne en nos cieux,
Sur des beautés que rien n'altère,
Tu ne le vois pas dans nos yeux.
Chaque pas nous est un mystère,
Notre vie est dépositaire
De fin d'enfants
Venus souffrir sur cette Terre,
En étouffant.

Le rebelle ou le militaire,
Tuant, bouffant,…
Que peut faire l'Humanitaire,
Ce pauvre faon ?

dimanche 8 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LUANDA (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LUANDA

… Cette ville chère et féconde,
Dans un pays d'or, de diamants,
Qui perd son âme à prix immondes,
Pourtant elle allait, s'abîmant,
D'une guerre désopprimant
Tout un monde
En guerrillas écumant
Tout à la ronde.

… Ce lieu où l'art est une fronde,
Où Afrique, Europe, un moment
Se rencontrent et vagabondent,
Métissées sans tiraillement,
Sous un soleil assommant
Qui tout inonde
- Rues agités, taudis dormants,… -
Dans sa faconde.

La cité est un tournoiement
Qui, sans peur, fonde
Un Demain sans atermoiement
Auprès de l'onde…

vendredi 6 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LE CAP (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LE  CAP

Derrière les façades roses,
Et propres des townships repeints,
La misère noire qu'on n'ose
Pas voir sauf en cas de pépin.
Dans cette ville de rupins,
Ce qui séduit,
C'est le rire des galopins
Qui rompt la nuit…

Derrière le parc machin-chose,
Où jouent quelques blancs turlupins
Ne voulant pas que l'on compose,
La douleur, la faim de clampins
Venus quêter leur gagne-pain.
Ce qui fait bruit,
C'est le regard de ces poupins
Qui rompt l'ennui…

Dans les rues et sur les lopins
Ce qu'on construit,
En mêlant mômes et taupins,
N'est pas détruit…

mercredi 4 juillet 2012

EN ROUTE POUR… KHARTOUM (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… KHARTOUM

Au-delà des oasis d'Isis,
De cactées en palmiers gracieux,
Loin du parfum des myosotis
Sous des cieux aux souffles ocieux,
Sur le sentier, des Audacieux
En blanc, avancent,
Deux enfants à l'air malicieux,
Bras en balance.

Entre cassis et anis,
Le destin, un brin capricieux,
N'a pas écrit son synopsis
Pour ces deux gosses insoucieux
Qui sourient à l'avenir spécieux.
Ils nous devancent
Sur le chemin creux, capricieux,
Tout en mouvances.

Couleurs dans la voix, facétieux,
Fiers, ils avancent,
Senteurs d'orange et pas gracieux
Ils nous devancent.

lundi 2 juillet 2012

EN ROUTE POUR… LES RIVES DU NIL (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LES  RIVES  DU  NIL


Où est le Nil dont j'ai rêvé ?
Ce miroir des cieux bien tranquille,
Que caressait l'ombre élevée
De ces palmiers au tronc d'argile,
Est devenu par trop docile.
Ont disparu
Boues fertiles, voiles graciles
Aux tons écrus,…

Quel est ce vieux fleuve achevé ?
Sous le soleil, le temps fossile
N'engrosse plus, à en crever,
Des greniers ventrus et n'empile
Plus, aux marchés, de fruits en file.
Sont apparues
Voies fébriles, béton stérile,
Citées courues,…

Aux cahots d'une époque hostile,
Est né, a cru,
Le chaos d'un progrès stérile,
Des rues en crue,…