mardi 30 juillet 2013

AU CIRQUE (Construction, 2012-2013)


AU CIRQUE


Sciure, fards, abois,…
Quand l’cirque vient à moi
Et joue, dessous son ciel de toile,
Tout frisson, tout émoi,
Avec la peur, la joie,
Je redeviens enfant
Dans le strass, les volées d’étoiles,…
Au cri des éléphants,
Je vis la voile au vent,
En marge de l’instant.

Jongleur, lions, cobra,…
Quand l’cirque ouvre ses bras,
Pour semer sous son ciel de toile,
Des soirs de rêves, d’effroi,
De magie, de hourras,…
Dans de grands rires d’enfants
Aux yeux plus grands, aux yeux moins pâles.
Plus rien n’est important,
Je frémis comme antan,
Sans stress me tourmentant.

Flonflons, clowns, lamas,…
Quand l’cirque vient à moi
Et me remue jusqu’à la moelle,
Sous des soleils de soie,
J’entends soudain des voix,
Des rir’ de grands enfants
Pendus au rideau qui s’emballe.
J’oublie les mots blessants
Lassants, bouffant, bluffant
Et tous les maux passant.

Fil et fer, sauts et pas,…
Quand l’cirque ouvre ses bras
Son cœur, et sa piste, aux étoiles,
Bravos et houlalas
Me renvoient, tout là-bas,
Au pays de mes huit ans,
Sans hier ni demain dans mes malles.
Lun’ de lumière et faons,
Je me perds, triomphant,
Aux plis d’un autre temps.


dimanche 28 juillet 2013

EN ROUTE POUR… UNE CERTAINE ANGLETERRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…
UNE  CERTAINE  ANGLETERRE

Chez nous pas de gaz ni d’autos.

L’écologie n’y est pour rien.
On n’a plus les moyens, Toto !
“La Crise” nous a fait vauriens.
Nous étions tous prolétariens,
Vieux et jeunes,
Nous voilà moins que galériens,
Contraints au jeûne…

Certains nous mènent en bateau :

Promesses qui ne coûtent rien !
Ils nous paient de mots, vibratos
Dans la voix… Tous des propres-à-rien,
Qui sont… et restent épicuriens !
Vieux et jeunes
Nous voilà tous végétariens,
Contraints au jeûne

“La Crise” a bon dos, Prétoriens,

Vieux et jeunes,
Feront de vous d’autres terriens
Contraints au jeûne !

vendredi 26 juillet 2013

EN ROUTE POUR… UN COIN D'AMAZONIE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR…  UN  COIN  D’AMAZONIE

On ne s’entend plus tant ça crie,
Piaille, s’abat, bruit et s’agite.
Sépulveda nous a décrit
Une forêt qui  était gîte
À la bête ou à l’homme en fuite
D’ici où là.
Ses restes gisent où gîtent 
Bouts de bois las.

La civilisation se meut, s’inscrit
Partout en bâtisses fortuites,
En autos, en escroqueries,… 
La selva se meurt, déconstruite.
Elle est, par nature éconduite,
Sans tralala,
Chaque jour un peu plus réduite,
Âme et callas,

La selva inutile et gratuite
Prise aux lacs
Du progrès, d’un demain sans suite.
Fin du gala !

mercredi 24 juillet 2013

PRINTEMPS FLEURI (Construction, 2013)


PRINTEMPS FLEURI

  Au pré, quand vient le temps du printemps, fleurs bleues et papillons communient et se communiquent, en faveurs, en saveurs, jusqu’à ce qu’un rien, n’était l’été, ne les sépale. Malgré les limaces baveuses, dans des tons indigo, carmin et bruns qui s’étonnent jusqu’à l’automne, de ne pas détonner, dans des formes que déforment des couleurs sans douleurs, l’amour au pré est auprès de rus qui murmurent à nouveau. En cercles ou en lignes, en vol ou fort sage, la terre bourgeonne d’ombres carmin sous la sombre ramée qui embourbe les nues nues de dentelles en ailes d’azur verdoyantes. Le beau mai embaumé s’enrichit d’indigo, d’amarante et de sienne en touches corail, en couches bleutées, là où le soleil tente de teinter ciel et sol, herbe et arbre.
  Au printemps qui vous vient quand l’hiver va, on voit la vie dans la délicatesse de pétales que le sang, comme vin pas vain, ravive à vue, dans la merveille du vermeil qui, on le sent dans le vitrail d’un feuillage encore inabouti, réveillant et teintant les feuilles, donnant bonne étamine à chacun, à chacune. Ce bon temps est le plus beau de l’année, la sève montant dans les tiges, la rosée perlant sur les pelouses. Pistil durer ainsi, faisant déraisonner des saisons assaisonnées  aux sentiments les plus doux… et les plus fous !

lundi 22 juillet 2013

EN ROUTE POUR… LA NUIT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  NUIT

Si, la nuit, tous les chats sont gris,

Elle garde, en couleurs, tous nos rêves,
Tout en non-sens et dinguerie :
Un séraphin joue, pour dix fèves,
D’un fruit frais dont il sait la sève
Et la saveur ;
Un pierrot lunaire t’élève
Plein de faveurs,…

Quand le soleil, lassé, aigri,

A fini sa journée, en crève,…
De vieilles idées rabougries,
Des êtres, des ciels et des grèves,
En foule, font des folies brèves
À tout rêveur
Qui a la conscience sous glaive,
L'esprit graveur.

La nuit, en dédale ou en drève,

Sage ou viveur,
Se vivra, pour un temps de trêve,
Héros sauveur !

samedi 20 juillet 2013

EN ROUTE POUR… L'INDIFFÉRENCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  L’INDIFFÉRENCE

L’indifférence, ici, fait rage
Chacun la voit de son regard,…
Ne rien voir serait du courage,
Et ne rien savoir un égard
À l’intimité des hangars
Et des chaumines ;
Se soucier de l’autre est ringard,
Suspect, Vermine !

On est discret. Pas d’ commérages !
On n’est pas flic… et pas bangard !
On a du respect pour tout âge,
Pour les grands cerfs et les dagards :
Chacun son chemin, cher Edgard,
Et sa famine.
Pour le reste il faut que l’on marche
Droit d’vant, Gamine !

L’indifférence rend hagard
Et, pis, nous mine.
Aux vieux beaux, tout comme aux couguars,
Elle est hermine !

jeudi 18 juillet 2013

J’AI RENDEZ-VOUS DESSOUS LA LUNE (Boîte, 2013)


J’AI  RENDEZ-VOUS  DESSOUS  LA  LUNE

Une étoile paresse au-dessus des cents toits,

Puis d’autres paraissent, là… Ici.
C’est un code, un signal, de l’amour le patois,
Du nôtre, oui du nôtre, en tous cas,
Que l’on cache au manteau brodé de maux grivois
De ces soirs où les autres s’ennuient,
Que l’on niche au rideau des soirs que la nuit boit
Où les astres s’enfuient par là-bas…

Je cours à un rendez-vous dessous la lune,

Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Car les toits et les tours ici m’importunent
Là c’est un nuag’, sal’ temps !
Elle n’est plus là, la revoilà…
La lune par là, mais c’est pas là que vont mes pas
Faut repartir, voilà l’ennui,
Voilà l’ennui,
à travers la nuit d’une ville qui partout luit.
Je cours à un rendez-vous dessous la lune,
Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Et me perds. Et vl’à la pluie !

J’erre et je m’égare dans la pluie, dans le vent

Cherchant la lun’ partout à la ronde 
Comme on cherche fortune au loin du décevant
De jours sans hier ni avant.
Je cours après le temps qui s’enfuit, en rageant,
Craignant un retard que toi, ma Blonde,
Tu prendrais illico, in petto, en plein cœur
Comme un désaveu, un’ fuite, une peur,…

Je cours à un rendez-vous dessous la lune,

Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Car les toits et les tours ici m’importunent
Là c’est un nuag’, sal’ temps !
Elle n’est plus là, la revoilà…
La lune par là, mais c’est pas là que vont mes pas
Faut repartir, voilà l’ennui,
Voilà l’ennui,
à travers la nuit d’une ville qui partout luit.
Je cours à un rendez-vous dessous la lune,
Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Et me perds. Encor’ la pluie !

Mon amour, j’ai peur que tu n’ crois mon cœur voyou

De perdre l’ droit de voir ton visage,
Je suis déjà perdu, on me prend pour fou
À courir, avec mes fleurs, partout
Ces avenues et rues, je n’en vois pas le bout,
Et cett’ lune, cett’ lune volage
Qui vient et qui repart, qui luit, s’enfuit, s’en fout
Que je perde mon amour, du coup…

Je cours à un rendez-vous dessous la lune,

Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Car les toits et les tours ici m’importunent
Là c’est un nuag’, sal’ temps !
Elle n’est plus là, la revoilà…
La lune par là, mais c’est pas là que vont mes pas
Faut repartir, voilà l’ennui,
Voilà l’ennui,
à travers la nuit d’une ville qui partout luit.
Je cours à un rendez-vous dessous la lune,
Mais la lune j’la vois pas, sauf de temps en temps,
Et me perds. Toujours la pluie !

mardi 16 juillet 2013

EN ROUTE POUR… UN' P'TITE DISCUSSION (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR… UN’  P’TITE  DISCUSSION

Dis donc, mon gars, t’as pas cent balles ?

Et dix ?… Sois pas rapiat, mon vieux.
J’suis artiste, un enfant d’la balle,
Un peu bohème, un peu odieux,…
D’accord, j’suis pas beau comme un Dieu,
Mais, dans ma tête,
Du génie, ce qui est bien mieux :
Un vrai esthète !

Allez, fais tinter la timbale.

Pour l’art, la création, pardieu !
Et si la vie me brinquebale
Aujourd’hui, demain sera mieux :
Ils s’amèneront de cent lieues,
Les pique-assiettes,
Car j’serai riche et dispendieux ;
Finie la diète !

Allez Gars, sois pas orgueilleux,

Quelqu’ cacahuètes.
Et Dieu, qui n’est pas pouilleux
T’l’rendra, t’inquiète !

dimanche 14 juillet 2013

EN ROUTE POUR… LA HORDE SAUVAGE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…
POUR  LA  HORDE  SAUVAGE

Nous, on est des hommes, des vrais.

Bottes, cuir, Ray ban et cigare,
Nous on est bikers. Givrés.
Entre deux bièr' et trois bagarres,
On fume des choses bizarres,
Des trucs de mecs,
Et bouff’ du bitume, en fanfare,
Pas d’break au trek.

Nous, on est des hommes, des vrais.

Bars, parkings, motels, halls de gare,…
Tout nous est bon pour nous livrer
À nos noc’ et ripaill’ barbares
Qu’on se retrouv’, qu’on se sépare,…
Pour nous, c’est l’nec
Quand ça fait un tapage hilare
Et peur aux pecs.

Pas de fill’ avec nous, Ignare,

- Ça gueule sec ! -
Et on vit simple : steak tartare,
Fumet d’fennec,…

vendredi 12 juillet 2013

LA FIANCÉE (Poupée sans boîte, 2013)



LA  FIANCÉE


     Elle est chouette celle sur qui le choix échoit. Chapeau, elle ne sera pas un châtiment pour qui, chasseur chevronné et châtié côté châtaignes, a su l’acheter chèrement - vingt chevreaux et un ou deux chevaux. De bons chiffres. Moins que pour un bon chenil !
Chineuse chantournée et chantonnante, elle a été choisie pour sa charpente chiadée, son parfum chimique de chèvrefeuille et sa démarche chaloupée. Chiche en chiffons chamarrés et châles de chanvre, des cheveux aux chevilles, cette chamelle qui chiale sera bonne au charroi, championne aux champs, au châlit et au chaudron si elle ne change pas. Rien à voir avec ces charognes à chaperon qui vous cherchent parfois, vous font des chinoiseries voire vous chapitrent jusqu’aux chiottes, et qu’une chiquenaude réduit en charpie au moindre coup de chaud ou au premier schisme. 
Par chance, pas besoin de charte ici, la parole seule chemine,. Pas à se chamailler avec le chaman qui chipote toujours, non plus, c’est sa fille - à moins que ce ne soit celle du chef chuintant qui chique ! -  on ne peut mieux choir pour s’enchaîner, sans plus de chantage quand comme moi on est chancre champêtre et, vu comme plaît mon châssis à tout  une chacune, chacal du côté des chausses…

mercredi 10 juillet 2013

EN ROUTE POUR… UNE VIE DE COUPLE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  VIE  DE  COUPLE

Les jours se suivent, se ressemblent,

Ils ne sont qu'habitudes et train-train.
D'accord, on est toujours ensemble
Mais côte-à-côte, comme astreints
À poursuivre un chemin contraint :
Le mariage…
Je l’attends au quai, sans entrain
Tout le voyage.

Ce n’est plus pour moi que sa voix tremble,

Et nos dialogues sont restreints.
Vacances, enfants nous rassemblent.
Son boulot, pénible pétrin,
L’éloigne du temps des quatrains
De not’ bel âge.
Mais s’il est resté boute-en-train,
C’est d’l’habillage.

Me voilà, comm’ disent les lutrins,

Femm’ de ménage
Et bonn’ d’enfants par amour, train
Sans aiguillage…

lundi 8 juillet 2013

EN ROUTE POUR… LE MIDDLE WEST (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LE  MIDDLE  WEST

Ça te dirait rien où j’habite !
C’est au milieu de nulle part,
C’est perdu : hors de toute orbite !
N’y vienn’ que gens sur le départ :
C’est un lieu d’où toujours on part !
La solitude
Y est poison. Pour la plupart,
Une habitude.

C’est si paumé, là où j’habite
Mêm’ la route, de part en part, 
Ne fait qu’y passer. Et très vite.
N’y vivent que des clans épars,
Quelques vieillards et poupards
Par lassitude,
Les autres ont fui, sans faire-part,
Ses platitudes.

J’ferai comme ces salopards,
En toute quiétude.
Pourquoi ? Regarde donc, Gaspard ;
Pas b’soin d’étude !

samedi 6 juillet 2013

L'AMIE ASHANTIE (Poupée sans boîte, 2013)


L'AMIE ASHANTIE


           Mon amie ashantie, charnue et chaste, chipie quoique sans chichi dans sa chemise chatoyante, chante dans la chapelle à faire chavirer. Par choix des siens, est native de Châlons, ayant pour point de chute un chalet chérot à Cholet : chez elle, chaque jour, c’est choux et chorizo, châlit et chandelles,…
     Elle chante de ces choses qui choquent quand on les comprend. Qui choquent ceux qui la trouvent trop chocolat et n’entendent dans son chant charnel et éternel que charabia, les chopeurs chauves de chopines, chics et chocs,  qui chuchotent sur ces chimpanzés chahuteurs qui chôment, choyés par l’État, chouchoutés par les ASSEDICs,… Les chéries chétives de ces chiens chafouins, chochottes à chignons et chouchous, chicons à chicots dorés que la chirurgie a charcuté en faisant chauffer le chéquier, disent que chlingue ce choucas ; elles rêvent de chiourme à schlague ou à chicote pour ces chiures qui chipent, chapardent, se chicorent et chouravent. Tous disent qu’il faut chasser ce chiendent charbon fauteur de chienlit et de chambard. Chimères à chicane de charançons chevrotant, charitables quoique… chagrins !
     Peut lui chaut à mon amie ashantie ce cheptel de chiffes chenues  au faciès chiffonné qui aime à chansonner. Elle, la chanteuse tout en charme et chaleur, sans chatterie ni chaussure, fait chanceler le chaland à chapelet sur sa chaise, fait battre la chamade aux cœurs sincères, bref chamboule les êtres de chair qui lui sont chers, de l’autel à la chaire : chantre chatouilleux, chanoine chaponné, chemineau sans chaumine, chérubin chabraque, châtelain chasseur, charlatan sans cheveu, Chimène à châle chargé,….

jeudi 4 juillet 2013

EN ROUTE POUR… UNE RUE PASSANTE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR… UNE  RUE  PASSANTE

Detroit est ma ville fantôme,
Sans auto sur voie donc sans vie,
Où errent encore quelques hommes
À qui la Crise a pris, ravi, 
Leur boulot, leur toit, leurs envies,…
Et leur famille
Chacun est ombre qui survit.
Vide coquille.

Detroit n’est plus home sweet home,
Sans auto et donc asservie
À un rythme plus économe,
Où chaque jour vous est servi
Sans boulot, sans toit, sans envie,…
Tout s’dégoupille.
Chacun fait nombre, va, suivi,…
Rien n’y fourmille.

Detroit, désormais, est sans vie :
Portes ou grilles
Disent que la Crise a sévit,
Vous fait pupille…

mardi 2 juillet 2013

EN ROUTE POUR… LE PARC (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LE  PARC

« J’aime à me reposer ici,

Poser mes yeux et mon derrière
Pour voir et bavarder aussi
Avec de charmantes douairières
Ou des rosières de barrière,
Très à mon goût.
Je leur cause d’moi et d’ma carrière,
Tout en bagout.

- On aime s’reposer ici

Mais il y a toujours, derrière, 
ACe lourdingue mal dégrossi
Qui t’ennuie causant d’sa carrière,…
Bref de lui, la mine guerrière ;
Il veut, dégoût,
Plaire, ce lierre au cœur de pierre,
Au cul d’égout ! »

Au parc, la vie s’voit en verrière :

C’est un ragoût,
- Belles de Mai, rat de fourrière,… -
Très à mon goût !