samedi 10 juin 2017

CHIENNE DE VIE (“Polaroïd”, 2017)

CHIENNE  DE  VIE

Est-ce que je vaudrais moins qu'un chien
Pour qu'on m'oublie, seule, dans ces décombres ?
Ma vie et mon image vous encombrent
Car elles vous rappellent trop bien
Qu'on peut survivre ici-bas sans rien
Dans les ruines d'un pays où, comme ombres
Dans la pénombre, on cherche les moyens
De fuir la misère, nous, plébéiens
Destinés à périr parce qu'au nombre
De tous ceux que l'on prétend en surnombre…

dimanche 4 juin 2017

L'INCONGRU (“Polaroïd”, 2017)

L'INCONGRU

Je suis pour vous un spectacle vivant
Un hurluberlu qui vit dans la rue
Au vu et au su des yeux, du vent,
Tombant des nues qui me sont un auvent.
J'y vis, lis, dors et mange cru,
Animal parmi les Hommes, crevant
De solitude comme un malotru
Qu'on a trop vu et que, dès lors, souvent
On ne voit plus. Je suis un survivant
Dans ce temps où tout, d'avance, est couru…

dimanche 28 mai 2017

EN BUTÉE SUR LE BITUME (“Polaroïd”, 2017)

EN  BUTÉE  SUR  LE  BITUME

Couché dans un  monde qui vit debout,
Je ne plus suis rien ou si peu de choses
Au regard de ces hommes sans tabous
Qui voient dans cet état où je m'ankylose
Une âme à bout, des habits en gribou,…

Visage d'Apollon sur un corps de boue,
Ma vie est sans but, mes heures sans cause,
Je suis un oiseau de nuit, un hibou
Qui effraierait princes et marabouts,
Moi qui viens d'un pays de boubous.

samedi 20 mai 2017

LES PLEUREUSES (“Polaroïd”, 2017)

LES   PLEUREUSES

Défilé de femmes aux bien sombres âmes,
Cortège de larmes, douleurs et drames.
La jeune veuve, toute en blanc, bonne âme,
Attend, là, sans alarme qu'on la blâme
De n'être pas morte, comme une dame,
Dans le bûcher qui répand feu et flammes
Avec son époux décédé, un infâme
Joueur de coup de poings et de lame.
Cette mort, les us d'ici la réclament,
Noir sur blanc, au fil encré des calames…

dimanche 14 mai 2017

ERRANCE ? (“Polaroïd”, 2017)

ERRANCE  ?

Que fais-je là et qu'est-ce que j'attends ?
À cette heure je ne saurais le dire…
J'espère que passe un bus ou le temps,
J'veux voir venir sans rien m'interdire.
Quoi ?… Qui ?… Je ne sais pas plus à vrai dire !
Peut-être qui ma gigolette attend
Arpentant elle aussi, t'as à redire ?,
Ce bout de bitume en excitant
Le badaud, le chaland que vont maudire
Les vertueuses aimant à médire.

lundi 8 mai 2017

L'ALCOOL (“Polaroïd“, 2017)

L'ALCOOL

L'alcool, verre à verre, m'allume la tête :
Il me fait oublier tous mes défauts,
Mes faiblesses et les autres casse-tête
Il me fait parler vrai et penser faux,
Ne voir en toi, saoule, que con et tettes
Jetant honte et pudeur aux oubliettes.

L'alcool, verre à verre, m'embrume la tête
Je marche comme allant à l'échafaud,
Zombie toujours à court d'un épithète,
La parole plus tranchante que faux,
Aimant comme le pitre des esthètes,
Agissant avec toi comme un zétète.

jeudi 4 mai 2017

SONGEUSE (“Polaroïd”, 2017)

SONGEUSE

Comment, au soir, ne pas rester songeuse
Quand la ville qui ne dort ni se tait
Rend l'esprit gourd et l'âme courageuse
À qui ne vit qu'heures détricotées
Au fil de ces jours où il faut trotter.
Comment, au soir, ne pas rester songeuse
Quand certains ont le bitume pour taie,
Les néons pour couverture fangeuse
Et que je vais le haut talon flûtet,
Le tailleur ras, né de haute futaie.

vendredi 28 avril 2017

QU'Y PUIS-JE ? (“Polaroïd”, 2017)

QUE PUIS-JE…

« Que puis-je, Monsieur, pour votre service ? »
Je suis toujours dévoué, diligent,
À la terrasse où des écrevisses
Reluquent, nue tête, au soleil, les gens
Comme en salle où des hosties sans calice,
Commensales, m'prennent pour un novice,
Moi, qui suis un robot intelligent…
Que puis-je faire sans craindre sévices
Car l'homme est un animal affligeant
Qui ne voit toujours en l'autre que vices…

jeudi 20 avril 2017

CHAMANE (“Polaroïd”, 2017)

CHAMANE

Partout, je danse avec les esprits
Pour conjurer le sort et la misère
Dont je connais par trop, ici, le prix.
Je chante pour vous les mots de Césaire
Et je scande un sacrilège rosaire,
Malgré votre regard plein de mépris
Quand la transe me prends, là, dans ses serres
Sans charivari et sans tromperie.
Le Vaudou est ma croyance sincère, 
Et ce n'est pas une foi de faussaire.

vendredi 14 avril 2017

PHOTO VOLÉE ("Polaroïd", 2017)

PHOTO VOLÉE

Une vie en noir et blanc est vie triste !
Mettons-y quelques grains de la fantaisie
Et un brin de folie, en égoïstes,
Pour tous les les nôtres soyons ambroisie,
Déraison, inattendu, poésie,…
Tant pis pour les clichés des portraitistes
Faisons une pose de moments choisis,
D'instantanés pris, là, à l'improviste,
De passagère folie douce saisis
Pour faire sourire… Gouzi-gouzi !…

mardi 4 avril 2017

BESTIALITÉ (“Polaroïd”, 2017)

BESTIALITÉ

Pour eux, hélas, je n'étais plus un homme.
On m'a parqué, séparé des miens, 
Dans un wagon, dans le camp pour les gnomes
Fait par d'autres, dont il reste rien.
Pour nous garder, jour et nuit, des guillaumes
En vert kaki n'agissant plus en hommes :
Ils m'ont traité comme leur chien
Pour marcher, pour manger et pour mes sommes
Mais lui, parfois, ils le traitait bien…
Pestilence et mort avaient leur royaume
Dans ce temps d'hier, pas si ancien,
Où l'horreur m'a pris dans ses liens.

vendredi 24 mars 2017

SILENCE (“Polaroïd”, 2017)

SILENCE

Chut, sous les nues des rues, faisons silence !
La ville n'est que bris et bruits, lueur
Qui luit et mille ombres de circonstances.
Dans les rues nues, le ciel est en sueur
Et l'air sombre est d'intimité tueur.
Les néons rivalisent d'insolence
Et les feux clignent de l'œil, remueurs
D'humeurs qui ne sont pas à la dolente.
Chut, on se meurt dans les gaz pollueurs.
Dans cette ville qui bruit de lueurs.

mercredi 22 mars 2017

CARNAVAL EST ARRIVÉ ("Polaroïd", 2017)

CARNAVAL EST ARRIVÉ

Joies et jeux, Carnaval est arrivé !
On rit, on chante ou joue tout est liesse.
Dans les rues pas moyen de l'esquiver :
On crie, on danse ou on ploie dans la presse,
Défilés, charivari n'ont de cesse…

Joies et jeux, Carnaval est arrivé !
Masques, travestis et jets de pièces
Sur tous les pavés vont récidiver
Adieu maux, soucis et vieillesse
La ville n'est que folies, joliesse…

mardi 14 mars 2017

DE FORTES TÊTES (“Polaroïd”, 2017)

DE  FORTES  TÊTES

Courir toujours, à en perdre la tête
Après ces choses à faire, l'agenda,…
On ne sait plus où donner de la tête,
C'est à devenir bonnement fada
Si on veut encore garder sa tête
Sur les épaules et, à tout, tenir tête…

Ce monde-là va cul par-dessus tête ;
On y est des "on",  des sauve-qui-peut,
D'anonymes passants se creusant la tête
Pour exister un brin ou être un peu,
Des silhouettes se cognant la tête
Contre tous les murs et qui, las, s'entêtent…

dimanche 12 mars 2017

LES ROIS DE LA ROUTE (“Polaroïd”, 2017)

LES  ROIS  DE  LA  ROUTE

Nous sommes, amis, les rois de la route.
Des jaunes gens qui travaillons pour vous,
Que vous croisez matin sans voir, sans doute,
Et qui retardons tous vos rendez-vous,
Des quilles toujours au garde-à-vous
Que vous voudriez, d'un petit coup d'aile,
Jeter à bas car, là, on vous l'avoue
On les enverrait bien hors les ridelles
Nous aussi, ces rois chiants, voyez-vous,
Quand on roule sur la route avec vous.

samedi 4 mars 2017

L'AFFAISSÉ DU TROTTOIR ("Polaroïd”, 2017)

L'AFFAISSÉ  DU  TROTTOIR

Affalé là, je me tape la cloche ;
Je clabaude avec mon vieux clébard
Comme un cave qu'aurait un' quinte floche,
Heureux à trainer, faire des crobars
Des gens courant après leurs propres bobards.
Je n'ai même pas aux pieds de galoches.
Qu'importe : je ne suis pas un snobard.
La preuve ?… J'ai un gros sac pour valoche !
Je vous fais peur mais on a rien de loubards,
De galabards, de jobards ou de tubards…

mardi 28 février 2017

EN AVANT, LES INSTRUMENTS À VENT ! (Acrylique sur bois, 2002)

EN  AVANT,  LES  INSTRUMENTS  À  VENT !

Sous un soleil d’automne pâle,
Au kiosque vert de Bel Air
Toutes les aspirations
de l’harmonie municipale
Ne manquent pas, sur ma foi, d’air
Mais plutôt d’inspiration.

Des airs connus dont tout le monde
Avait oublié le nom sont
Joués, un peu à bout de souffle,
Pour la foule de ce beau monde,
Endimanchée qui, grand frisson,
N’était pas venue. Qué’ mistoufle !

Alors on a mis en avant,
C’est un vœu du chef tout gonflé,
Fissa-fissa, sur l’avant-scène
Les filles aux instruments à vent :
Les cuivres qu’on fait ronfler
Et les bois aux accents obscènes.

Lâchant sa grosse caisse, Émile
Se ventile les feuilles au son
De ces becs si bien embouchés,
Comme le chaland - mis dans l’mille ! -
Qui là s’arrête à l’unisson
Et sur les filles vient loucher.

Et le passant qui  ne passe plus
S’aère l’esprit jusqu’à prendre
Un vent d’épouse époustouflée.
On applaudit, on bisse et plus,
À perdre haleine ou, las, à rendre
L’âme, l’cœur désemmitouflé…

Et tout ça avant que n’expire
Le son des instruments à vent
Que le chef tout essoufflé,
Sentant bien arrivé le pire,
Avait mis, ce jour, en avant…
La musique, quel camouflet !

vendredi 24 février 2017

AUPRÈS DE MA PLUME (Carte de vœux, janvier 2017, collection particulière)

AUPRÈS DE MA PLUME
D’après Auprès de mon arbre (G. Brassens)

J’ai jeté mon encre
Dans l’eau des ruisseaux,
Mon amie, mon ancre,
Dans un soubresaut.
Elle était ma vie, ma voix,
Un peu caustique, un peu brute,
Pour vous dir’ n’importe quoi
Mêm’ « casse-toi », « merde » ou… « flûte » !
J’suis maint’nant un cancre
Qui a perdu ses mots ;
Un idiot, un chancre,
Pire qu’un marmot
Depuis je n’écris plus rien,
Pas un vers, plus une ligne,
Une phrase de bien
Ni même un p’tit signe !

Auprès de ma plume,
Je vivais heureux :
J'aurais jamais dû reposer ma plume…

Auprès de ma plume,
J’étais bien, au mieux.
J'aurais jamais dû la quitter pour mieux…

J’suis plus poète,
Je n’ai pas le choix ;
Je suis Lisboète
Et bouffeur d’anchois.
Tout ça parce qu’ça a marché,
Qu’je leur ai pondu un livre
Que l’on s’est arraché
Qui me permet d’bien vivre !
J’vis comme un riche
Sans compter mes ronds.
J’ai la tête en friche,
Je suis un baron, 
J’ai perdu mon style et ma foi,
J’ai plus de cœur ni de tripes,
J’ai même plus les foies,
Je suis un pauv’ type !

Auprès de ma plume,
Je vivais heureux.
J'aurais jamais dû reposer ma plume…

Auprès de ma plume,
J’étais comme aux cieux ;
J'aurais jamais dû la quitter, Tudieu…

J’ai viré ma femme,
Ça c’est élégant
En vendant mon âme
À un mec fringant
Qui m’édit’ depuis un’ année
Plus qu’il médite, c’est sûr,
Et qui m’a banané
Comme un porteur de tonsur’.
Privé de compagne,
Mais perclus d’amies,
Bourré au champagne,
Et plus au demi,
J’vais de cocktails en soirées
Pour montrer, me fendr’ la gueule
Et puis pour me la beurrer
Com’ tous les singles !

Auprès de ma plume,
Je vivais heureux,
J'aurais jamais dû reposer ma plume…

Auprès de ma plume,
J’étais insoucieux ;
J'aurais jamais dû la quitter des yeux…

J’attends qu’la Camarde
Vienne à tout moment
Me r’tirer la garde
De tous mes diamants.
La solitude est un puits
Où, dans l’illusion d’ la course,
Je noie mes jours et mes nuits,
De l’aval jusqu’à la source.
J’attends la Camarde,
Et je n’en peux mais.
J’veux pas qu’elle musarde
Jusqu’au mois de mai,
Pour qu’on m’encens’ comme un dieu,
Moi qu’est con comme la lune :
Tu finis mal quand tu d’viens vieux
Avec tout’ ma thune !

Auprès de ma plume,
J’étais laborieux,
J'aurais jamais dû reposer ma plume…

Auprès de ma plume,
Je vivais heureux,
J'aurais jamais dû la quitter, Pardieu !…

samedi 18 février 2017

RÉCITAL CHOPIN (Acrylique sur bois, 2002)

RÉCITAL  CHOPIN

Sonates guimauves ?
Les touches jouent, se nouent,…
Les doigts se font fauves
Et nous séduisent, nous,
Tombant juste et bien,
Invisibles liens
Dans l’air électrique
Qui vont adieu-va,
Strass et canevas…
Ainsi court le musique !

Sonates guimauves,
Sans pitié, ni tabou,
Les doigts saut’, se sauvent
Sur l’clavier, de bout en bout,
Tombent juste et bien,
Invincibles biens,
Trésors éclectiques
Que ces airs sans fin,
Jouant j’squ’à plus faim.
Et voilà qu’ils y repiquent…

Sonates guimauves,
Concertos à contre-temps,
Dans des halos mauves
Et des rais d’argent.
On joue du Chopin
Pour des bourgeois, des clampins,
Qu’ont payé d’avance
Le droit d’se montrer
Sans goûter aux traits
Et sons, tous  pleurs et souffrances.

Sonates guimauves ?
Les touches jouent, dénouent
Des doigts qui s’font fauves,
Cailloux, hiboux, genoux,…
Tombant juste et bien,
Habiles amphibiens.
Ils sont la musique
Qui réjouit le cœur
Et apaise les rancœurs,
Nous y rend amnésiques.

Sonates guimauves,
Nocturnes sans à-coups,…
Les doigts qu’étaient fauves
S’adoucissent d’un coup,
Tombent juste et bien,
Fissonn’ ô combien,
Et sur nos cœurs glissent,
Déglaçant la nuit.
Alors le temps s’enfuit,
Nos âmes en sont calices…

mercredi 8 février 2017

C'EST DU JAZZ ! (Carte de voeux, janvier 2017, collection personnelle)

C'EST  DU  JAZZ  !

Le silence, soudain noir,
Enrôle un tempo où trottent
Des pinceaux qui frôlent, frottent
Des peaux tendues dans le soir.
Puis la basse, grasse et classe,
En notes lasses prend place.
La rythmique se fait voir…

Ces deux-là sont potes,

Sans fric et sans dot,
Des fils de gargotes
Qui la jouent cool boat,
Détachant les notes.
Mais on a du jazz
En base qui gaze…
Oui, on a du jazz,
Sortant de sa case,
Sous nos becs de gaz.

Un piano jaillit du soir

Grelotte, égrenne ses sautes.
Ell’ flottent, flattent et fautent
Pour allumer l’air du soir.
La trompette, alerte, experte
Se joint, offerte, sans perte,
Au trio qu’on donne à voir…

Alors on sifflote,

Car ça devient hot
Et puis ça dépote,
Ni doigts, chère Loth,
Ni mains ne mégotent.
Là, on a du jazz
En phrases, en phases,
Oui, on a du jazz,
Nous sortant d’not’ vase,
Sous nos becs de gaz.

Embouchée par un grand Noir,

Nous jase une clarinette
Sans emphase, claire et nette ;
Elle brille dans le soir.
Quand le trombone se donne,
Coulisse à la bonne, et tonne…
Y’a à entendre et à voir !

Prolos ou népotes,

Deux-chevaux et yacht,
Ont la ‘zique en glotte :
 - “Bœuf”, “jam” ou bien “spot” -
La joie se sirote !
Car on a du jazz
Qui rase les nases,
Oui, on a du jazz,
Quel que soit son blaze,
Sous nos becs de gaz,
On a du jazz, jazz,…

jeudi 2 février 2017

JEU, SET & MATCH (Acrylique sur bois, 2002)

 JEU,  SET  &  MATCH

Ah, il le veut son tennis. Va, il l’aura !
Ce vieux beau qui nous joue les bravaches,
Il va voir ce que sont des vrais coups en vache,
Revers lifté, coup droit enrobé au ras
Du filet… Du grand art, c’est une cravache
Que ma raquette, ‘va devoir s’incliner
Le bon gros Tonton et plus la ramener.

Allez service. Ace. Tu as vu, le Babache
Comment le p’tit jeunot il te l’a mise, eh !
Ta grande forme, hélas, tu peux la remiser.
T’as aucune chance, vieille ganache !
Où elle est la ball’ ?!… Je vais l’atomiser
L’ancien champion qu’a la grosse tête.
En deux coups, je le renvoie chez lui, l’athlète !

La balle, enfin. Et, c’est à moi, le service !
Aïe, ça a craqué !… C’est quoi c’piège-là ?!
Je me suis juste baissé et voilà
Que mon dos est bloqué… Et l’autre écrevisse
S’fend la poire à ma grimace et mes houla !
Il est sans cœur, c’vieux con !… Je suis forfait,
Le voilà gagnant… et sans m’avoir défait !