samedi 30 juin 2012

EN ROUTE POUR… SAINT-PIERRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… SAINT-PIERRE

Le siècle avait à peine éclos,
Prometteur mais bonimenteur,
Qu'il nous abreuvait de sanglots.
Sous ces doux cieux tout en moiteur.
La montagne, toute en hauteur,
Nous a punis
De nos joies et de nos bonheur,
Nous, les Vernis.

Cendre en brume, flammes en flots,…
Rien ne nous fut plus destructeur
Car les pierres étaient du complot.
Un ciel d'enfer, blasphémateur,
Suait colère et puanteur ;
La mer ternie,
Bouillait, grouillait de déserteurs,
Tous démunis…

Ainsi, Créoles et planteurs
Ont tous fini,
À la droite du Créateur,
Hier béni !

jeudi 28 juin 2012

EN ROUTE POUR… SARAJEVO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  SARAJEVO

Ici, un pays métissait
Des religions qu’on dit hostiles,
Des peuples qui se haïssaient
Au nom d’un passé si utile
Quand on retient ce qui mutile,
Blesse et punit ;
Les hiers fertiles en futile,
Bénis, bannis,…

Ici, une cité hissait
La tolérance versatile
Et un respect qui renaissait
Au plus haut des vertus, subtile.
Depuis l’aversion infertile
À tout terni,
Bruni : même l’âge infantile
Finit honni !

Le temps, ce vorace reptile,
Si raccorni,
Offre aux haines des projectiles
Qu’on rajeunit…

mardi 26 juin 2012

EN ROUTE POUR… LES TAUDIS DE BUCAREST (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LES TAUDIS DE BUCAREST


Il en a fait, il en a dit
L’humain, depuis le premier Homme.
Il en a chassé et maudit
Depuis les Croqueuses de pommes
Celui qui fonda Byblos, Rome
Et son forum :
Le dernier sauvage à la gomme,
Le premier Rom,…

Il en a fait, il en a dit
Attribuant le titre d’Hommes
Ou bien jetant le discrédit
Sur les gens différents, leurs mômes,
Tous les barbares en somme
- Et l’Oncle Tom ! -
Créant des camps sur quelques tomes
Et des pogroms.

Aujourd’hui, mort à un sous-homme :
Le dernier Rom,
Ce gnome, sans raison, sans psaume
Ni verr’ de rhum…

dimanche 24 juin 2012

MAUVAISE PASSE POUR UN CŒUR À MARÉE BASSE (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)


MAUVAISE  PASSE
POUR  UN  CŒUR  À  MARÉE  BASSE

Quand la mer qui écume de regrets et s’étire à son gré, se retire en dentelles de plumes et de remords, elle laisse après son départ, épars, des amas de larmes et de pleurs en flaques flottant à fleur d’un ciel à l’amarre. Ces mares de la mémoire, plaques d’impressions au fragile vitrage, où s’esquisse et s’efface un reflet de visage oublié, où affleurent des couleurs aux éclats d’instants, brillent au loin et, mirages chargés d’images et de parfums d’embruns, nous attirent, miroirs aux mouettes. Mais ce n’est que de l’eau…
Ces morceaux de moments né des éléments, ces soupçons de souvenirs pris aux vents s’évaporeront lentement, laissant parfois une ride fugace au cœur du sable, une marque de surface gravée tendrement sur la face de la grève perturbée que lisse, d’éternité, le perpétuel va-et-vient de l’onde sur un rythme que rien ne perturbe, et qu’asséchera un nouveau soleil.
Ainsi va la mer de la vie sur l’arène des temps, ainsi sont nos vies amères dans la traîne du temps…

vendredi 22 juin 2012

ÉCHOS DE L'ÉCO-QUARTIER (acrylique sur bois, dimensions à mentionner, 2008)


ÉCHOS  DE  L’ÉCO-QUARTIER

Par ici, ma ville s’est mise au vert
S’est mise nue à à fleur de ciel, respire :
Par ici, ma ville est à découvert ;
Elle transpire. C’est fini l’empire
Du bitume et du béton, ces vampires :
Ma ville a pris des couleurs,
Elle joue l’arlequin, le bateleur,
En aplats de façade ou en caissons,
Pour répondre au malheur, fuir la douleur,…
Là, ma cité a un nouvel hameçon !

Par ici, ma ville n’aura qu’entrouvert
Ses rues aux autos qui l’obstruent ou pire…
Par ici, ma ville nous prend à revers,
Prend son temps et perd ses bruits, elle inspire
Libérée, à pleins poumons ; elle aspire
Au calme, à la chaleur et à l’ampleur
Se refuse à l’urbaniste ciseleur,
À l’architecte attaché aux tronçons
De voies rapides, aux blocs entôleurs,…
Là, ma cité a un nouvel hameçon !

Par ici, ma ville est cols blancs, colverts
Mais pas cols bleus qui, un peu trop, transpirent ;
Par ici, ma ville est l’été, l’hiver,
Faite pour bobos joggers qui respirent
Maux en volutes pour des mots en spires,
Et  fêtes pour ceux qui ont des valeurs,
Votent bien et ont la bonne couleur :
Les coulées vertes, de toutes façons,
Ce n’est pas fait pour les singes hurleurs,…
Là, ma cité a un nouvel hameçon !

 Par ici, ma ville a ses charmes à fleur
De peau, comme en son centre et ses frissons,
Autant de vitrines faites pour l’heur
Où les Indésirés n’ont pas leurs chaussons,
Ma cité n'ayant pas d'autre hameçon !

mercredi 20 juin 2012

PIÉMONT TOURMENTÉ (Acrylique sur bois, dimensions à mentionner, 2005)


PIÉMONT TOURMENTÉ
Cycle pyrénéen

Un jour calamiteux
Où, lourd, l’air est laiteux
Dans un été douteux
Sous les cieux  graniteux 
Aux nuages schisteux,
Sous les vents vaniteux,
Hurleurs et maupiteux,
Qui se feront quinteux

Dans l’air tourmenteux,
Mais parfois comateux,
Où les esprits pesteux
Rendent les mots pâteux
Et les enfants péteux,
Des parfums capiteux
De mets d’ici, goûteux
Mais pas vraiment coûteux
Servis pour pain croûteux.

Sur les monts graphiteux
De chemins caillouteux,
En vieux chaos boiteux,
Quelque peu marmiteux,
Entre verts duveteux
Et les ocres miteux,
Des champs et des motteux
Bloqués au sol, piteux.

Puis au soir raboteux
Venus des monts venteux,
Des coteaux sarmenteux,
Où des bosquets kysteux,
En remparts loqueteux,
Des souffles velouteux 
Pousseront au juteux
Nuages filamenteux
Éther bien grisouteux.

Un temps à rebouteux
Où râlent les goutteux
Aux gros nez pituiteux,
Pestent les souffreteux
Contre le temps honteux,
Le soleil disetteux
Aux traits nécessiteux,
Dieu devenu gâteux,…

lundi 18 juin 2012

LE SOLEIL DE NOS VACANCES (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)


LE SOLEIL DE NOS VACANCES

Effleuré d’un souffle instable,
Le soleil de nos vacances,
A juste doré le sable
Qui n’en avait pas, par chance,
Grand besoin, de loin en loin.
Mais pas Nous, dans notre coin.

Caressant l’écume, à peine,
Le soleil de nos vacances
A réchauffé quelques veines
Des voiles qui se balancent
Au ciel chafouin et sans soin.
Mais pas Nous, dans notre coin.

Touchant un horizon triste,
Le soleil de nos vacances
A tiédi de vieux touristes
Qu’un rien vous met dans l’ambiance,
Rire au groin et tifs de foins.
Mais pas Nous, dans notre coin.

Frôlé par de rares ailes,
Le soleil de nos vacances
A réconforté l’oiselle,
Nymphe pleine de vaillance,
Au moins, et devant témoin.
Mais pas Nous, dans notre coin.

Souriant après six heures,
Le soleil de ces vacances
Aura pourri - c’est gageure ! -
L’été avec bienveillance
Ce point rallie tous au moins,
Même Nous, dans notre coin.

samedi 16 juin 2012

EN FARFOUILLANT DANS LE COFFRE À JOUETS (Diptyque, Acrylique sur toile, dimensions à mentionner, 2007)


EN  FARFOUILLANT
DANS  LE  COFFRE  À  JOUETS


En farfouillant un peu dans le coffre à jouets,
J’ai ressuscité un peu de mon passé,
Des bouts de mon enfance en couleurs fanées,
Souvenirs cassés et sons mal oubliés
Tout de parfums d’insouciance incrustés.
Nostalgie de ces temps heureux jamais
Reconquis, en bonheurs floués retrouvés.
D’un horizon quitté, jamais regagné,
D’un paradis perdu et pendu aux limbes,
Et que le banal d’une vie bancale nimbe
D’une mélancolie, en nous, tatouée.

 En farfouillant encor' dans le coffre à jouets,
J’ai retrouvé ma liberté, ma gaieté,…
Mes deux mains avides redécouvraient
Des matins d’hier qui, en moi, dormaient,
Morceaux de mémoire que je croyais
Morts au fond de moi, histoires inachevées,
 Fragments de moments, un instant, déterrés.
Quand j’ai clos, à nouveau, le vieux coffre à jouets.
La parenthèse s’est refermée, les limbes
Ont repris leur trésor que mes rêves nimbent
Ce passé jamais passé, ni renoué…

jeudi 14 juin 2012

LE CIRQUE (Acrylique sur bois, dimensions et date à mentionner)

LE  CIRQUE

Sous le ciel éclairci, hédoniste,
Où en touches impressionnistes
L’été saoul de lui-même, échauffé,
Un azur trop sûr, déploie son zèle
Et le soleil l’ampleur de ses ailes.
La lumière y est un trophée.

Il flotte des poissons de lumière
Et des couleurs de roses trémières.
Sous le mirage de vagues d’eau
Où quelques ifs, faits algues, ondulent
Éclats, clarté, modifient et modulent
Les formes aux yeux plissés des badauds.

Les rayons caressent ou fouettent
Plats des près, rochers en silhouettes
Et l’astre flatte les géraniums,
Aux gradins du cirque de verdure
Tout en tons et couleurs d’aquarium,
Une clique de crique qui ne dure…

Clin d’œil aux instants surréalistes,
Aux sensations si peu formalistes
Nés de la violence de ce jour,
Où le cru de la lumière est sons,
Formes, couleurs,… tout à l’unisson,
Tout en clairs et fugaces contours.

mardi 12 juin 2012

PARESSE DANS LA PRESSE (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)



PARESSE  DANS  LA  PRESSE

Ne rien faire, ne plus penser…
Après d’être posé là, attendre
Et de tout effort se dispenser,
Au milieu d’anonymes s’étendre.
Ne plus stresser et ne plus courir
Face à ces flots venus, las, mourir.
Ne rien vouloir, un temps, entreprendre,
Laisser l’été nous récompenser
Et ne plus chercher à tout comprendre
Sous un ciel de nues ensemencé.

Ne rien faire, ne plus penser ;
Le regard vide, ne rien entendre,
La tête en friche ne recenser
Que les mouettes qu’on peut surprendre.
Cesser quelques jours de concourir,
De se dépenser, de discourir.
Fuir les doutes et les maux qu’engendrent
Les coups bas censés vous offenser,
Tous les mots que l’on a cru comprendre.
Et finir d’y toujours repenser.

Ne rien faire, ne plus penser :
Aux souffles chauds ses rêves suspendre
Pour, qu’un jour, le rythme cadencé
Des aiguilles du temps puissent tendre
À broder une heure à parcourir,
Non pas à subir, pour nous nourrir
De dentelle blanche et de soies tendres
Comme cette écume qui dansait
À mes pieds qui vont tout réapprendre…
Mes congés viennent de commencer !

dimanche 10 juin 2012

MERCI POUR L'ÉCLAIRCIE (Pastel à l'huile, dimensions à mentionner, 2006)


MERCI  POUR  L’ÉCLAIRCIE…

Merci pour l’éclaircie et ce soleil qui luit,
Après un jour de pluie, au miroir dépoli
D’une mer qui, sans bruit, déplie ses flots, les plie,
Sous un ciel obscurci, de gris, de blancs, enduit.

Merci pour l’éclaircie, petit clin d’œil fortuit
D’un été éconduit qui, toujours, nous oublie
Sans même avoir séduit nos pauvres mélancolies
Lassées de cette scie que joue l’azur détruit.

Merci pour l’éclaircie qui, chaque jour, réduit  
Le plaisir d’être ici, en repos, hors-circuit,
Surtout qu’on nous instruit qu’il fait beau sur Orly !

Merci pour l’éclaircie qui, peu à peu, s’enfuit
À l’horizon bleui, à l’orée de la nuit,
Et vient rompre l’ennui d’un jour sans embellie.

vendredi 8 juin 2012

EN ROUTE POUR… PORT-AU-PRINCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE POUR… PORT-AU-PRINCE

Pleins feux sur notre pauvreté :
Ici-bas, le monde ne bouge
Que si le sol, sans tendreté,
Tremble et fauche comme une vouge,
La terre rouge
Où poussent, en se bousculant,
Misère et bouges,…
Au long d’un jour, au gré d’un an.

Images de cris arrêtés
D’amas tourmentés à la gouge,
De pleurs, de peurs, de saleté,
De morts mutilés,… et corps rouges,
Dans l’air qui bouge
Sous un ciel de linges ballants,
Nourris de rouge,
Pour de longs jours et autant d’ans.

Oui, nos vie valent moins que pouges :
Rire et allant !
La terre, ici, jamais ne bouge
Au fil de l’an !

mercredi 6 juin 2012

EN ROUTE POUR… POUR LA DÉROUTE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN ROUTE … POUR LA DÉROUTE

Il fait tristesse et solitude,
Sous ce ciel à l’azur radin.
La ville, toute en lassitudes,
N’est que victimes et gredins,
Ombres et rêves de jardin
Que saucisssone
L’esprit badin des baladins
Et joies bessonnes…

Il fait mollesse et platitude
Quand le temps vous est un gourdin.
La ville, toute en foultitudes,
N’est plus que blondins et gandins,
Merveilleuses et muscadins,
Qui se façonnent
Courses, gadins, eau-de-boudin
Et polissonnent.


Qu’importe, pour le citadin,
L’heure qui sonne
Quand, anonyme et anodin,
Il n’est personne…

lundi 4 juin 2012

EN ROUTE POUR… HIER (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… HIER

Ce monde où je vis n'est pas mien.
Il y manque le sens du rêve,
Des caravelles, des Bohémiens,
Des parfums crus et de la sève,
Des silences pendus, sans trêve,
Des ciels nus
Et les rondeurs cachées des Ève
Au corps charnu,…

Ce monde où je vis n'est pas mien.
Il y a manque des heures brèves
Et la sagesse des Samiens,
L'aventure qui vous enlève,
Des espoirs fous qui vous soulèvent
Jusques aux nues,
Des sentiments qui vous élèvent
Vers l'inconnu,…

Dans un aujourd'hui où je crève,
À pieds menus,
Je me sens seul, loin de la grève,
Noyé et nu…