dimanche 28 mai 2017

EN BUTÉE SUR LE BITUME (“Polaroïd”, 2017)

EN  BUTÉE  SUR  LE  BITUME

Couché dans un  monde qui vit debout,
Je ne plus suis rien ou si peu de choses
Au regard de ces hommes sans tabous
Qui voient dans cet état où je m'ankylose
Une âme à bout, des habits en gribou,…

Visage d'Apollon sur un corps de boue,
Ma vie est sans but, mes heures sans cause,
Je suis un oiseau de nuit, un hibou
Qui effraierait princes et marabouts,
Moi qui viens d'un pays de boubous.

samedi 20 mai 2017

LES PLEUREUSES (“Polaroïd”, 2017)

LES   PLEUREUSES

Défilé de femmes aux bien sombres âmes,
Cortège de larmes, douleurs et drames.
La jeune veuve, toute en blanc, bonne âme,
Attend, là, sans alarme qu'on la blâme
De n'être pas morte, comme une dame,
Dans le bûcher qui répand feu et flammes
Avec son époux décédé, un infâme
Joueur de coup de poings et de lame.
Cette mort, les us d'ici la réclament,
Noir sur blanc, au fil encré des calames…

dimanche 14 mai 2017

ERRANCE ? (“Polaroïd”, 2017)

ERRANCE  ?

Que fais-je là et qu'est-ce que j'attends ?
À cette heure je ne saurais le dire…
J'espère que passe un bus ou le temps,
J'veux voir venir sans rien m'interdire.
Quoi ?… Qui ?… Je ne sais pas plus à vrai dire !
Peut-être qui ma gigolette attend
Arpentant elle aussi, t'as à redire ?,
Ce bout de bitume en excitant
Le badaud, le chaland que vont maudire
Les vertueuses aimant à médire.

lundi 8 mai 2017

L'ALCOOL (“Polaroïd“, 2017)

L'ALCOOL

L'alcool, verre à verre, m'allume la tête :
Il me fait oublier tous mes défauts,
Mes faiblesses et les autres casse-tête
Il me fait parler vrai et penser faux,
Ne voir en toi, saoule, que con et tettes
Jetant honte et pudeur aux oubliettes.

L'alcool, verre à verre, m'embrume la tête
Je marche comme allant à l'échafaud,
Zombie toujours à court d'un épithète,
La parole plus tranchante que faux,
Aimant comme le pitre des esthètes,
Agissant avec toi comme un zétète.

jeudi 4 mai 2017

SONGEUSE (“Polaroïd”, 2017)

SONGEUSE

Comment, au soir, ne pas rester songeuse
Quand la ville qui ne dort ni se tait
Rend l'esprit gourd et l'âme courageuse
À qui ne vit qu'heures détricotées
Au fil de ces jours où il faut trotter.
Comment, au soir, ne pas rester songeuse
Quand certains ont le bitume pour taie,
Les néons pour couverture fangeuse
Et que je vais le haut talon flûtet,
Le tailleur ras, né de haute futaie.