samedi 30 novembre 2013

EN ROUTE POUR… L'ALABAMA (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… L'ALABAMA

Pauvre Vieux Sud, l'Alabama,

Terre de Blancs, a l'âme noire,
Toujours triste, de ces mamas
Que l'on voyait au cinéma,
Nounou ou bonne,
De racistes en pyjama,
Un' gross' bonbonne…

Pauvre vieux Sud, l'Alabama

A cœur nègre dans la mémoire
Des gosses nés dans un climat
De haine digne des grimoires :
Fils d'esclaves qu'on opprima,
Ils sont sans espoir, en amas,
Un peuple aphone
Qu'ils subissent d'autres primats
Ou qu'ils bouillonnent.

Alabama sors du coma,

On t'aiguillonne !
Fais-toi pays en grand format
Et plus Griffonne !

jeudi 28 novembre 2013

EN ROUTE POUR… LE PAYS DES MANGAS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LE  PAYS  DES  MANGAS 

Je suis aimée, voilà ma chance,
Par deux hommes. C’est épuisant !
Entre les deux mon cœur balance :
Le samouraï ? Le paysan ?
Le premier a bel alezan,
Le second des champs, soi-disant.
Nobless’ ? Roture ?
Je dois faire, tout bien pesant,
Un choix mature.

Le paysan est vieux et rance
Et le guerrier fort séduisant.
L’un n’est que paix, faix, endurance
Et manières. C’ets reposant.
L’autre est plaisant mais suffisant,
Court l’aventure,…
J’hésite : riz et faisan 
Ou gross’ pointure ?

Trancher est dur et déplaisant.
Que d’conjectures !
Je serai, c’est bien plus grisant,
À qui m’capture !

mardi 26 novembre 2013

EN ROUTE POUR… LE CHANTIER (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  LE  CHANTIER


Ça ma ville est un vrai chantier :
Tout n’est que plaques et poutrelles,
Aucun immeuble n’est entier,… 
Grues déployées, là, se querellent,
Marteaux-piqueurs font qu’ici grêlent
Ciment, béton,
Sur des gravats faits passerelles,
Des sols mitons.

Oui ma ville est un grand chantier

Que fuient piétons et tourterelles,
Qui mêle hommes et métiers
Sous des strctures en tourelles,
Près de murs aux coulées en brunelles,
Pans, faux plantons,
Treillis jouant à la marelle,
Crochets, pitons,…

Blocs bruts, tour faite à la girelle,
Grise de tons,
Ma ville croît, sans être frêle,
Au ciel breton…

dimanche 24 novembre 2013

EN ROUTE POUR… DE BELLES AMOURS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  DE  BELLES  AMOURS


On s’affiche : ça fait des drames.
Il faut que chacun puisse voir
Qu’aujourd’hui, être une vraie femme
Ne dispense pas d’en avoir
Une. Et nous le faisons savoir
Que ça déplaise
Ou pas ; qu’ça fasse s’émouvoir
Ou crée malaise.

Vouées à Sappho, cœurs et âmes,

Messieurs, quitte à vous décevoir,
Vous n’intéressez plus les dames
Comm’ nous. Allez vous faire voir !
Qu’importent vos us et pouvoir !
Non aux fadaises,
À vos droits, à nos devoirs,… !
À Dieu ne plaise !

Au feu, les balais, le lavoir
Et vos foutaises :
On est libre et faut concevoir
Que ça vous lèse !

vendredi 22 novembre 2013

EN ROUTE POUR… MON NOUVEAU CHEZ-MOI (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  MON  NOUVEAU  CHEZ-MOI


Je suis, de toute éternité,
Prisonnier de ce lieu antique,
Condamné, sans ambiguïté,
À rester un temps identique.
J’y vis comme moine ascétique
Dans un monde toujours statique :
Ici pas d’fair,
Tout est dur, le reste erratique
Ou bois de fer.

Pas d’espoir, d’ingénuité :

On traîne, esprit fantomatique
Confondant journée et nuitée,
Face à l’horizon granitique,
Sous des ciels aux nues chaotiques,
Pieds pris aux fers,
Et mains nues pour, en nos cantiques,
Chanter Lucifer…

Tranchant et monochromatique,
Dur comme fer,
Hostile comme un monde arctique,
Froid est l'Enfer.

mercredi 20 novembre 2013

EN ROUTE POUR… UNE VANITÉ D'AUTEUR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  VANITÉ  D'AUTEUR

Je voudrais tant être un oiseau,
Que ma plume fasse voler 
Les mots, comme toi les ciseaux,
Pour saisir l'instant envolé,
Sensations parties en volées
Vers mon oubli,
Pour des œuvres auréolées
Et anoblies…

Je voudrais tant être un oiseau,
Pour effleurer et survoler,
Léger et doux comme un roseau,
Ces cartes que t’aura volé
Mon objectif olé-olé,
Pour qu’elles puissent convoler,
- Viv’ le chablis ! -
Avec sons et sens accolés
À mon établi…

Ô, que sans jamais m’étioler
Tout affaibli,
Puissions-nous encor’ caboter…
Et qu’on publie !

lundi 18 novembre 2013

EN ROUTE POUR… SUIVRE LA FILLE EN ROUGE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  SUIVRE  LA  FILLE  EN  ROUGE

Ma vie n'est que brume et brouillards,

Trous noirs, blancs transparents, flous gris,…
Ma vie c'est un métier pillard
Et paillard entre fans aigris
Et plateaux morts. Foldingueries !
Et puis j'ai vu, Ventre-saint-gris,
La fille en rouge,
Sortir de cette droguerie…
Et je me bouge.

Ma vie : solitude et billard,

Paparazzis mistigris
Qui me font fuyant et fuyard,
Amis pour mes nuits amaigries,…
Et puis passe, Ventre-saint-gris,
La fille en rouge…
Finies les heures rabougries
Si je me bouge !

Car elle sera mon gri-gri,

La fille en rouge,
Un mot et j'plaque noirs et gris,…
Oui, je me bouge !

samedi 16 novembre 2013

EN ROUTE POUR… UNE JAVA (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  JAVA 

C'est un' java qui se chaloupe,

Tangue à tout va, fait chavirer.
C'est un' java où si tu t'loupes,
Tournes à tout va, tu t'fais virer.
Ça vient, ça va, sois inspiré
Et pas mazette,
À petit pas pour attirer
Quelque grisette…

C'est un' java. Pas d'entourloupe,

Casanova : faut transpirer,
Pas qu'du calva, pour que l'étoupe
Des filles, mon gars, qu't'as désirées,
Flambe adieu-vat dans cett' virée…
Pas de causette,
Car c'est tes pas qu'on va mirer,
Ton épuisette !

Car la java fait soupirer,

Tout' les Louisette
Ou Maëva,… qu'on veut tirer
Au bal musette…

jeudi 14 novembre 2013

EN ROUTE POUR… L'EXODE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  L'EXODE

Partir loin des chars qui s'avancent ;

Échapper aux oiseaux de fer
Qui hurlent et qui nous balancent,
En bombes, des p'tits bouts d'enfer ;
Marcher jusqu'en Provence
S'il le faut. Oui, persévérance !
Peur en bagage,
Gardons confiance, vaillance,…
Pas d'dérapage !

S'en aller malgré l'affluence

Des routes, des chemins de fer,
Pour la campagne. C'est l'échéance.
Il faut fuir le feu, fuir le fer.
Ce n'est pas un choix : c'est une évidence.
Quel que soit l'âge,
Patience : Pas de défaillance…
Aïe, dézingage !

On va par les routes de France,

Sous les largages…
Hagards, abandonné, j'avance,
La vie en gage !

mardi 12 novembre 2013

BALLADE URBAINE (Collages, 43x34, 2013)


BALLADE  URBAINE


La ville est un film d’avant-garde,
Prise entre vitesse et lenteurs.
Silence étouffé, rues braillardes
Sont ses principes fondateurs,
Ses pôles et son équateur.
La solitude est son symptôme.
Tu es proie et non prédateur,
Oui, Toi, le pion, le simple atome,…

La ville est un film d’avant-garde ;

D’assurance en hésitations
Tu restes toujours sur tes gardes :
L’anonymat propagateur
De stress, de spleen et de moiteur
Te fait transparent ou fantôme.
Je n’en suis pas calomniateur,
J’en suis un pion, un atome.

La ville est un film d’avant-garde

Qui échappe à ses créateurs.
 Tu la vois. Elle te regarde ;
Et te garde, cadre ou squatter.
Nos espoirs sont ses rabatteurs,
On devient sujet, non plus homme ;
Progrès ou rêves pour moteurs
On s'en fait un pion, un atome…

Ami, fuis ce lieu défoliateur

Avant avant d’en humer trop d’arômes :
Nul n’en est le triomphateur,
Restant à jamais pion, atome,…

dimanche 10 novembre 2013

EN ROUTE POUR… LA TERRESTRE SOUFFRANCE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN ROUTE POUR… LA  TERRESTRE  SOUFFRANCE



Le soleil me brûle les yeux,

Et le vent gèle plus ma peau,…

Ils étaient si doux aux aïeux

Qui n'portaient que des oripeaux
Quand on voit tous nos merveilleux
Progrès, en tous lieux radieux,
La modernité qui nous fait Dieux.
Va-t-on forfaire,
Et à la beauté dire adieu
Sans rien parfaire ?

Boire de l’eau est périlleux,
Respirer pas de tout repos,…
C’était si bon pour nos aïeux,
Qui ne vivaient pas en troupeau,
Dans des villes et leurs banlieues,
Où richesse rend dispendieux,
Développement, oublieux
De c’qu’il faut faire,
Et l’aisance moins pointilleux
Sur c’qu’on doit faire.

Doit-on de ce mal insidieux
Se satisfaire ?
Peut-on sauver mer, terre et cieux
Sans tout défaire !

vendredi 8 novembre 2013

EN ROUTE POUR… ME FAIRE FAIRE UNE COLÈRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR… ME  FAIRE  FAIRE  UNE  COLÈRE

Les Vieux on en a en surplus

Et en forme, tout en licences.
Nous, les jeunes, on n’en veut plus !
Où sont passées obsolescence,
Décrépitude, incontinence,…
Et les commères
Tout en tremblements, en absences
Ou en chimères.

Oui, des Vieux, nous, on n'en peut plus ;

Faut les tuer à la naissance !
Tous les jours, même quand il a plu,
Ils courent, tout effervescence,
La ville ; rient, jouent sans décence,
Comme épéhémères,
Vivant une autre adolescence,
Bien moins amère…

Oui à la dégénérescence !

Compris, Grand-mères ?!
Crions halte aux réjouissances
De nos mémères !

mercredi 6 novembre 2013

EN ROUTE POUR… MA VILLE BY NIGHT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN ROUTE POUR… MA  VILLE  BY  NIGHT

Ma ville ne vit que la nuit
Qui terrasse jour et lumière,
Tous ses tracas et ses ennuis.
À la lueur des pâles œillères
D'soleils défraîchis de première,
On joue sa vie,
C'est l'activité coutumière
D'un goss' qu'envie.

Ma ville ne vit que la nuit,

Mômes et chiens hors des chaumières
Où, tristes comme un jour de pluie,
Nos Vieux attendent l'infirmière,
L'A.S. ou l'cul de la crémière.
C'est ça, leur vie,
Leurs activités coutumières.
Ça t'donne envie ?!

Ma ville ne vit que la nuit

Ça luit, ravit,
Et nous, à grands cris, avec bruits,
On y survit…

lundi 4 novembre 2013

EN ROUTE POUR… MES CAUCHEMARS (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR… MES  CAUCHEMARS

Mes nuits les plus noires sont blanches,

S'y essouffle un vent vil, mauvais,
Porteur d’une vraie avalanche
De rêves noirs restant gravés,
Le jour, dans ma tête éprouvée
Par tous ces songes
Qui se penchent à mon chevet
Et puis me rongent.

Monstres hideux qui se revanchent,
Masques horribles en couvées,
Corps disloqués ou entravés,…
Qui sur moi, tout le temps, se penchent.
Ainsi mon sommeil est pavé
De choses, d’êtres à braver
Et de mensonges
Que l’Aurore vient délaver…
Parfois, prolonge.

Mes nuits sont un enfer prouvé
Qui me plonge
Dans un désarroi qui, havé,
Me tient en longe.

samedi 2 novembre 2013

EN ROUTE POUR… LE JUGEMENT DERNIER (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR… LE  JUGEMENT  DERNIER

C’est la statue du commandeur,
La seule que je doive craindre,
Sévère jusqu’à la raideur,
La seule qui puisse m’atteindre :
Elle sait erreurs, horreurs, fadeur,
Relents et mauvaises odeurs
Laissés pour compte,…
Tout impudeurs et laideur.
J’ai peur. J’ai honte.

C’est la statue du commandeur
Qui n’aime pas qu’on vienne à geindre.
Quand elle déploie sa grandeur
Et qui pis ne saurait me plaindre :
Les pensées qu’au temps des splendeurs
J’avais enterrées, en fraudeur,
Là, me remontent,…
Regrets, remords jouent les plaideurs,
On fait les comptes.

La Mort me vient avec froideur ;
Je suis géronte.
Je lui confesse tout, candeur ?,
Sans plus de conte.