mardi 26 avril 2016

CI-GÎT LA VIGIE (Collages, 2016)


CI-GÎT  LA  VIGIE

Sur ce toit, seul, j'observe vos turpitudes.
Ici, je m'abandonne à la solitude.
L'isolement ne m'est pas une attitude :
Fuyant la cécité de nos cités
Pas veuf de tours à neuf, toutes en altitude,
Je me mets volontiers, sans lassitude,
En exil volontaire. L'opacité
De l'ombre me cache à la voracité
Des appétits des foules en multitude
Dévorant leurs jours sans excentricité,
Depuis ma retraite sans facticité
D'où je domine votre indiversité…

Loin de votre bruit, de votre multitude,
Perché, je me cloître dans la solitude.
Je prends tout de haut avec la latitude
Qu'offre le silence sans rapacité
De ce coin de nuit où j'ai mes habitudes.
Ma quarantaine met à mal vos certitudes,
À vous  tous qui êtes cette adversité
Toute en nécessités et perversité
Dont je m'isole, tout à votre hébétude,
Sans camisole, sur l'université,
Délaissant votre course et vos densités,

Ce vain, ce vil qui vous semblent intensité.

lundi 18 avril 2016

EN ROUTE… POUR LE MUSÉE (carte postale, 2016)


EN  ROUTE  POUR…  LE  MUSÉE

Élite cultivée, esthètes
Jaugeant cafards, jugeant sans fard,
Des références plein la tête,
Nous voilà vieillards babillards
Devant un nu par trop paillard,
Fût-il athlète
Ou nymphe au regard égrillard,…
Nos mots t'entêtent ?

Notre bon avis d'agonothètes
Vous fera riche à milliards
Ou bon pour l'oubli. Diétètes
Du beau, du bon, du bien dans l'art
Pour protéger garce et pouillard.
Vœu d'nomothètes,
Bonnes mœurs et pensers sans lard
Il faut qu'ils tètent…

Élite cultivée, donc esthètes
Plein d'épithètes,
Notre bon avis d'agonothètes,
Vaut-il liard ?

mardi 12 avril 2016

EN ROUTE POUR… VENIR À LA VILLE (Carte postale, 2016)


EN  ROUTE  POUR…  VENIR  À  LA  VILLE

Le ballot au ballot, c‘est moi !
Je viens chez vous avec mes hardes,
Hère qui erre, crée l’émoi,…
Je ne suis pas cette avant-garde
D’une horde criarde, hagarde,…
Depuis des mois,
Vous êtes avec moi sur vos gardes.
Excusez-moi…

L’envahisseur, ce n’est pas moi,
L’envahissant qui grapillarde,
Non plus. Je ne veux qu’un chez-moi,
Sans rien prendre, sauf par mégarde,
Sans gêner et rien ne vous farde :
Par devers moi,
Je garde, quoi que l’on vous farde,
Un quant-à-moi…

Le ballot au ballot, c‘est moi,
Mine fendarde,…
L’envahisseur, ce n’est pas moi :
J’veux pas qu’ça barde !

vendredi 8 avril 2016

LA NUIT PORTE SOMMEIL (Collages, 2016)

LA  NUIT  PORTE  SOMMEIL

La nuit porte sommeil
Mais notre ville veille,
Entre joie et bouteilles,
Entre noir et vermeil,
Moteurs et bruits d'abeille,
Nul n'y baille aux corneilles.

Qu'importante les conseils,
Que l'on claque l'oseille !
Pour vivre ici, on veille !
Tout est toujours éveil
En presse sans pareille :
Un rien te meut, t'éveille…

Avec ou sans soleil,
Ici toute arche est treille,
Magie, salsepareille,
Semblable pas pareil,…
Gaffe aux yeux, aux oreilles
Que la dope réveille…

Et gare à tes orteils
On file et fonce, ma vieille,
Dilapidant nos payes
Jusqu'à ce vil réveil
Où on jette en corbeille
Démons et merveilles.

samedi 2 avril 2016

EN ROUTE POUR… LA BONNE NOUVELLE ? (Carte postale, 2016)


EN  ROUTE  POUR…  LA  BONNE  NOUVELLE  ?

L'archange est là. Son bras se tend,

Il va parler, nimbé de grâce.
La plèbe des fidèles attend ;
L'élite des prêcheurs se lasse.
Livre en main va-t-il faire classe ?
Vient-il l'instant
De payer fiel et audaces ?
La fin des Temps ?!

Qui l'envoie, Dieu ou Satan ?

Le nimbe une auréole trace.
Ma foi, attendre est inquiétant :
Car là tout est bien en place
Pour qu'il entame la préface…
Et on l'entend
Dire la Vérité en face,
Le cœur battant.

L'archange est là. Son bras se tend,

Pour notre race
Toute en disgrâce.
Qui l'envoie, Dieu ou Satan ?