jeudi 30 mai 2013

EN ROUTE POUR… L'AVENIR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  L'AVENIR

Demain sera comme aujourd’hui,
En noir et gris, en fumées kystes
Et en ciels lourds où rien ne luit
Qui ne soit électrique et triste.
Le sol ne sera qu’une piste
Où l’on fera
Son petit tour, chiffre sur liste,
Puis l’on mourra.

Demain sera comme aujourd’hui,
En cris et bris, urbain, raciste,
Égoïste,… Le jour, la nuit
Y dépérira l’altruiste.
Et l’enfance, aux joies pointillistes,
Las, y sera
Proie ou poids, victime des ouistes
Et des verrats.

Demain, pas de hautbois, de ciste,…
Mais choléra
Et peste, et le Kabbaliste
L’enfer fera.

mardi 28 mai 2013

EN ROUTE POUR… UNE BRÈVE RENCONTRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN ROUTE POUR… UNE  BRÈVE  RENCONTRE


J’ai l’âme en berne, aux yeux des cernes
Et je ne suis pas un hâbleur.
Mais dans notre monde moderne,
Les filles ont le cul cavaleur
Et le sentiment miauleur.
C’est pas la peine,
D’espérer âme sœur, valeurs,
Durables chaînes,…

Je m’encaserne et me sens terne.
Je ne suis pas un chialeur
Mais, dans notre monde moderne,
Seule la nuit a des couleurs
Qui effacent noires douleurs,
Bleus, coups et peines
De cœurs en quête de chaleur
Ou d’une aubaine…

Tout est passade et balivernes ;
Et rien ne traîne.
C’est, dans notre monde moderne,
La règle reine !

dimanche 26 mai 2013

EN ROUTE POUR… L'EXPLOIT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  L’EXPLOIT

Je cours toujours… après le temps,

Partout où mon travail me mène.
En retard. Je saute pourtant
Des repas, des trottoirs amènes
Où quilles et béquilles traînent,
Vils ophidiens.
Bref, en un mot, je me surmène
Plus qu’un Indien…

Je vole, hiver comme printemps,

D’un rendez-vous à un domaine,
Entre calmants et excitants.
Je ne suis pas un phénomène,
N’ai nulle force surhumaine :
Un doc’ freudien
Vous dirait que je me malmène.
Quel tragédien !

Sans vie ni mie, je me démène

Pour mon gardien,
Au vain prix d’exploits qui emmènent
Mon quotidien…

vendredi 24 mai 2013

EN ROUTE POUR… UNE CATASTROPHE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  LA  CATASTROPHE

La Camarde nous a frappé.

Le jour se fait soudain pénombre,
Et la douleur vient nous happer,
Quand notre ciel, si bleu, s’encombre
De fumées funestes et d’ombres
Pour nous punir.
Demain semble sordide et sombre,
Sans avenir…

Impossible d’y échapper.

Les cris avant les bris, sans nombre,
Disennt tout de l’horreur drapée
Sous ces volutes e, surnombre,
Noirs et insaisissables scombres,
Venus bannir
La Raison, l’Espoir,… faits décombres
Pour en finir.

Cet acte doit, avant la sombre, 

Nous réunir
Et son auteur qui n’est, las, qu’ombres
Est à honnir…

mercredi 22 mai 2013

EN ROUTE POUR… LONDRES (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LONDRES


Londres, ma mie, se cherche une âme ;
Elle fait sa révolution,
Voulant retrouver faste et flamme
Entre habile rénovation,
Viles réhabilitations,
Elle transforme,
Las, ses pulsions en soumission,
Se chloroforme.

Londres snobe ses amalgames :
Pour les pauvres c’est expulsion,
Pour l’étranger le bas de gamme !
Oui, l’Exubérante, en portions,
Fuit excentricité, passions
Et haut de formes
Pour se ranger : la Réaction
La fait informe.

Londres ne fait plus sécession,
En uniforme
Style yankee, sans émotion
Et bien conforme…

lundi 20 mai 2013

EN ROUTE POUR… UNE AUTRE HISTOIRE ? (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN ROUTE POUR…  UNE  AUTRE  HISTOIRE ?

En compagnie de ma mémoire,

Seule, je l’attends, m’abîmant
Dans des pensées, des idées noires,
La cigarette ne calmant
Ni angoisses, ni l’opprimant
Rêve bohème
D’amours plus fortes que diamant,
Ceux des poèmes.

Si les sens étaient illusoires

On reviendrait, et plus aimant,
Mais « l’autre » l’aura sa victoire !
Ce sentiment me consumant,
Je l’attends, pénible moment,
Pour d’énièmes
Colères, dispute d’amants
Et anathèmes.

Je l’aime, de rage écumant,

C’est le problème
Et je l’attends, seule, en fumant…
Celle que j’aime !

samedi 18 mai 2013

EN ROUTE POUR… UNE CERTAINE NOIRCEUR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  CERTAINE  NOIRCEUR

À la rue, aux ghettos acculés

Par des cœurs plus froids que le marbre,
Cagoule blanche et bois brûlé,
D’étranges fruits pendent des arbres.
Ségrégation, labeur sans ambre,…
Pas de mic-mac,
C’est là leur musique de chambre,
Le blues du Black !

Par centaines accumulés,

Sans jus, sans eau, sans job, sans arbre ;
Townships pour nous encelluler.
L’apartheid a gravé dans le marbre
Qu’on est petits, soumis, que membres
Et eux, fric, fracs,…
Et la vraie musique de chambre,
Pas l'blues du Black !

Partout, de novembre à novembre,  

Sans trop d’couacs,
Un sax’ joue sa musique en chambre,
Le blues des Blacks

jeudi 16 mai 2013

EN ROUTE POUR… UNE PETITE CONVERSATION (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  PETITE  CONVERSATION

« Ah, l’argent, l’aisance, Mes chères,
Ne nous offrent que vacuité,
Langueur, paresse et bonne chère 
- Et nonchalance ! - Et fatuité !
- Une vie de divinité…
- Vaine conquête
Entre oisiveté, solennités,…
- Et cent requêtes,…

- Oui, je nous plains fort, Mes Très Chères,
Nous avons la sérénité,
Mais sommes potiches, torchères,…
- Ou, exquise féminité,
Cocottes en toute dignité.
- Pas de goguette !
- Civilités, urbanité,…
- À la baguette !

- Tout n’est, Amies, que vanité
Ayons pour quête
De fuir les mondanités :
La mort nous guette ! »

mardi 14 mai 2013

EN ROUTE POUR… LA ZONE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LA  ZONE

Ici, c’était la zone. Avant.
Les fantômes des bidonvilles,
Ghettos exposés à tout vent
Pour que progresse notre ville.
Se perd dans le ciel, bas et servile,
Si oppressif,
Dans les vapeurs d’automobiles.
L’air du périph’ !

Les fils de la zone et du vent
- Portos, Espingos et Kabyles -
Sont là, et biens las, comme avant.
Leur vie n’fut pas un vaudeville
Pour que prospère notre ville,
À mi-tarif,
Dans les fumées d’usines viles.
Fils des fortifs !

La ville, ici, n’offre que bile,
Brûlants les ifs ;
La ville, ici, nous rend débiles,
Pas combatifs.

dimanche 12 mai 2013

EN ROUTE POUR… LES SOLEILS DE NUIT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LES  SOLEILS  DE  NUIT

Sous les étoiles alignées
Des réverbères sans lacune,
Je déambule, en araignée,
Prêt à m’emparer d’une lune
Égarée, seule dans la brune
Illuminée,
Un satellite sans gêne aucune
D’être biné.

Sous les soleils tout ensaignés
Des boîtes où je cherche fortune,
Une lune d’un soir, baignée
De ces lumières opportunes
Que l’ombre jamais n’importune,
Cocaïnée,
Et qui ne m’aura pas rancune
D’l’embobiner.

Dans le soir par le jour gagné
J’viens badiner
Et, mieux, pour un astre aligner,
Sans lambiner.

vendredi 10 mai 2013

TEMPS D'ICI, TEMPS D'AILLEURS… (Construction, 2012)


TEMPS  D’ICI,  TEMPS  D’AILLEURS…
 Juste  à  temps !

          Temps entêtant, étêtant. Temps trottant tout le temps. Temps distant et agité tant il court, parti à peine imparti ; faux temps fautant d’être flottant et froufroutant. Vrai temps augmentant pour arriver, à la fin des faims, à ses fins… Or, même en s’arrêtant, cet inconsistant si constant n’a pas de fin. Le temps c’est un assistant insistant, contestant plus que consentant, quand on le trouve lui qui est, par instant plus que par instinct, aussi souvent pris que perdu, même complet et ménagé. Le temps se vit au comptant, chuchotant ou chevrotant, se nourrissant et se vêtant, à l’heure du thé comme à celle d’été, de l’air crépitant du temps d’autant qu’il n’a l’air de rien, tant il est libre ce battant abattant… 
     Temps chantant, nonobstant importun important. Temps constant, haletant. Temps d’antan, combattant, couvert d’aiguilles débitant du temps et nous faisant un temps de chien ou de travail, voire un temps bon et beau dans ses tons. Car le temps sans tain, habitant nos jours, dégouttant ou dégoûtant, est de celui qu’on donne ou que l’on prend, charlatan irritant, a des tons et déteint sur notre humeur. De là un certain temps déconcertant, d’arrêt ou de réflexion, fait pour mieux le marquer et ne pas en manquer. Et, pourtant, quand le vent va levant, laisser le temps aux taons c’est tentant, palpitant quoique attristant puisqu’il va partant en protestant… Vive le temps éclatant et résistant se révoltant contre la course du temps virevoltant, chaud ou froid, glacial parfois !
     Temps consistant et éclatant en tout. Temps ergotant, tournicotant itou. Té, temps perdu - c’est embêtant voire éreintant ! - à gagner du temps, envoûtant ou esquintant, en sautant des moments suintants comme on saute des repas, au restant. Rengaine de la perte ou du gain de temps, ce temps long exaltant qu’on trouve trop court tant il est excitant. Alors, étant égrotant, on le qualifie de bon vieux temps, un temps d’il y a longtemps, quand on a le temps de parole adéquat, jamais exorbitant. C’est sans doute ça le temps du verbe car au début du plein temps - Était-ce au printemps ou à sa mi-temps? - était le verbe nous dit la Bible de l’Ancien Temps. À quoi bon, en sultan insultant,  remonter le temps, on le fait déjà des pendules qui le marquent en tas de cicatrices grand teint… que l’on baptise, au restant et à contretemps, souvenirs… que l’on ira exploitant tôt ou tard, sous quelque toit, entourés de têtards avec qui on est à tu et à toi ?

mercredi 8 mai 2013

EN ROUTE POUR… LA RETRAITE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  RETRAITE

Je vais mon train, mes habitudes,
Ma vie, ici, est sans émoi
Tout en télé et solitude.
Pour moi, les instants atermoient
Et, leurres, les heures larmoient
Dans ma retraite
Où le jour, au plus loin de moi,
Bat en retraite…

Je sais mon bien : mes certitudes.
L’envi m’est chameau ou chamois,
Tout est Léthé et inquiétudes
Loin de l’été, de ses charmoies,
Je reste sur mon quant-à-moi,
Dans cette retraite
Car j’existe, excusez-moi !,
Pour ma retraite !

Traînent les jours, s’enfuient les mois,
Dans ma retraite,
Mais tout fout le camp, même moi,
À la retraite !

lundi 6 mai 2013

EN ROUTE POUR… EN FACE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


 EN ROUTE POUR… EN FACE

Traverser la rue sur ses pas,

Sans hésiter, oser un peu,
Là, juste en face, à quelques pas.
Je le voudrais mais ne le peux.
Lui parler sans être pompeux
Et le lui dire
Sans être fade… ou sirupeux,
Ce qui est pire.

Sauter le pas, qu’ça plaise ou pas :

Aller de l’autre côté, peu
À peu, un peu pas à pas,
- Tout plutôt qu’un sauve-qui-peut ! -
Le pied lourd, le gosier râpeux,
Pour le lui dire
Que je l’aime et, vrai, pas qu’un peu
C’est ça le pire…

On est d’la même Terre, y’a pas,

Ça va sans dire,
Mais, las, du même monde pas ;
C’n’est pas ça l’pire ?!

samedi 4 mai 2013

LA FONTAINE À FANTINE (Construction, 2012)


LA  FONTAINE  À  FANTINE

          J’ai, dans un coin de cette mémoire éléphantine aux survivances églantines mais incertaines, en évocations fretines mais aussi aimantines qu’adamantines, conservé par devers moi une laborantine et plaisantine création qui réjouit la rétine et égare par des sentines serpentines l’esprit des Titines lointaines. Mon esprit qui, de sa voix argentine, tant me baratine et à la folie me destine, conserve tout de mon passé depuis la scarlatine jusqu’à l’arrière-goût des clémentines ou des ballottines, en passant par des réminiscences de chocolatines ou de galantine et des souvenances de cantine fleurant les sonatines de l’enfance et ses tantines ; je sais, cette barbotine reste cantonnée au niveau de l’estomac et à ses tontines, mais ce sont mes tétines et turlutaines. J’ai aussi, enfoui dans cette gâtine où s’enfoncent les bottines du passé, le souvenir germinant d’objets insolites, inutiles comme « la fontaine à Fantine » (avec antenne), création crétine et quasi-enfantine, à rendre sous huitaine, sans queue ni tête, et donc byzantine et inutile à souhait. Donc mise en quarantaine depuis, Mon capitaine !
     Pourquoi ce nom évoquant certaine littérature palatine pas si crétine pour  couventine - chez les Feuillantines, les Bénédictines ou les Observantines ?  - ? Pourquoi cette chose chryséléphantine aux prétentions florentines ? Pourquoi se rappeler ce bibelot comme de ma première Valentine, d’une brigantine ou de l’âge de la brillantine ? Je ne sais. Mais elle est là, sobre relique gréco-latine d’une sombre vision estudiantine, source sans charme et sans attrait d’une élévation levantine lors de quelque mâtine embrumée, rappel d’une idée oubliée un soir où la térébenthine remplaçait la nougatine et que le temps patine, stigmate d’une imagination germanopratine un instant en gélatine… ou d’un travail de latrines. Le temps croquemitaine, tout de comptines en ratine et de ratures clandestines, qui n’aime guère les sit-in, avec ses meules de platine aux effets de chevrotine, se dévoue à la patine de cette chose, la ouatine quand il trottine et me la ressert, ici ou là, comme pour me rappeler que le manque d’inspiration est une tine pareille au tonneau des hautaines Danaïdes si peu libertines. Et je lui en ai éternelle reconnaissance de cette guillotine intestine contre laquelle jamais je ne me mutine : elle fait, sans prendre ni gant ni mitaine, de l’humilité ma routine !

jeudi 2 mai 2013

EN ROUTE POUR… UN COIN DE DÉSERT (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR…  UN  COIN  DE  DÉSERT

L’horizon est d’un jaune sable.
Depuis qu’ici on n’a plus d’eau,
L'éternel même est périssable.
Dans nos villes où tout est cadeau,
On cuit comme des tournedos,
L’air est curare,
Le vent érode les badauds,
Espèce rare.

La terre est sèche comme sable ;
Le Sol, le ciel sont des fardeaux
Impitoyables, insaisissables.
Depuis qu’ici on n’a plus d’eau,
Le bateau terre est un radeau
Où meur’ nos tares
Car pour la vie, bientôt, rideau !,
Dans ce Tartare.

Ôte de tes yeux ton bandeau,
Avare hilare !
Ocre sera l’Eldorado,
Savant ignare !