mercredi 30 octobre 2013

EN ROUTE POUR… LE VIEILLUM (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN  ROUTE  POUR…  LE  VIEILLUM

J'ai été gamin agité
Puis, normal, un jeune rebelle.
Après avoir ingurgité
Des jours, des ans en ribambelle,
Sans le vouloir, le cogiter,
Sans le voir et sans l'ébruiter
Me voilà vieux.
La rouille m'a court-circuité,
Un soir pluvieux.

Après avoir régurgité,
Grandi, bu, bouffé de plus belle,
Me voilà à dégurgiter
Sur les gosses qui braient et bêlent
Ou les jeunes toujours cuités
Et ne pensant qu'à leurs nuitées
En vieil envieux.
Colère tout en gratuité.
Dires obvieux.

T'es râleur à perpétuité,
Un brin bilieux
Quand tu n'es que velléités
Et ennuyeux !

lundi 28 octobre 2013

EN ROUTE POUR… UN VOYAGE IMMOBILE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN  ROUTE  POUR… UN  VOYAGE IMMOBILE

Comme d'autres, je reste là,
Planté et mon regard, seul, voyage
D'un horizon à l'autre, las
De voir des choses d'un autre âge
Ou des gens restés au mouillage
Pris dans les lacs
D'habitudes faites grillages
Et youpala.

Au fond, je suis un impala
Qui a peur du moindre effeuillage
De son confort, ce kamala
Qu'est un quotidien sans brouillage,
Sans tourment et sans cafouillage,
Sans falbala,
Éclat de cœur ni gaspillage
Ou tralala.

Je reste dans mon coquillage,
Grand échalas
Perdu dans ses enfantillages,
Un chalala !

samedi 26 octobre 2013

EN ROUTE POUR… UN TANGO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR… UN  TANGO

Froissé, fripé ridé, il tire

Un air de son bandonéon :
Le soufflet lentement s'étire,
Sous les doigts prestes de Léon,
Puis doucement il se retire
Soupire un chant qu'il lui soutire
Pousse à danser,
Les regards et les corps s'attirent,…
Pas cadencés.

Tous les marins se font satyres

- Adieu l'amer Poseïdon ! -
Langoureux, leurs gestes s'étirent
Sur la piste, sous les néons,
Le pas se pose, se retire
Revient, repousse puis attire,
En balancé,…
C'est de l'amour une satire,
Un condensé.

Fille ou gars, chacun est martyre,

Puis, fiancés
Par la mélopée on se tire 
Pour romancer.

jeudi 24 octobre 2013

EN ROUTE POUR… TÉHÉRAN (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  TÉHÉRAN

Le Téhéran d’hier regarde,
Dans sa modernité figée,
L’Iran d’aujourd’hui, sur ses gardes,
Burqas aux femmes infligées,
Regards grillagés, affligés,
Les fanatiques
Toujours prêts à vous corriger
Vivants en tiques.

Le Téhéran d’hier regarde
Un Iran coincé, obligé
Par un combat d’arrière-garde,
Par l’archaïsme dirigé,
Prêt encore à tout fustiger,
Barbus antiques
Prompts à vouloir et exiger,
Systématiques.

Désormais, on veut transiger.
Problématique :
Le discours en dogme érigé
Est, lors, chiatique !

mardi 22 octobre 2013

EN ROUTE POUR… LA GUERRE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LA  GUERRE

Mon pays n'est pas un pays :
C'est la guerre. Oh oui, la guerre !
Depuis mon enfance trahie,
C'est ma vie qui ne varie guère,
Mon avenir, comme naguère,
Elle l'était
Pour mon père qui fut vulgaire
Soldat botté !

Au nom de ma terre envahie,
Je me bats, pour de meutrières,
Idées qui sont, chez vous, vieillies.
Pour de vrai, c'est pas la guéguerre
Tribale pour gens à œillères
Qui se battaient,
Sots enrôlés, pour des bruyères
Et des futaies !

Nous on n'est pas des va-t'en-guerre,
Sans nul étai,
Ballottés dans un’ poudrière,
Nous, Maputais !

dimanche 20 octobre 2013

EN ROUTE POUR…L'EXTRÊME-ORIENT ? (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE…  POUR  L'EXTRÊME-ORIENT  ?

Où est le Japon de mes rêves ?

Tokyo est un extrême-occident
Qui a perdu son attrait, sa sève
Et ce n'est pas par accident !
Entre folie et trépidant
La ville vibre,
Étouffée de gaz oxydants,
En équilibre.

La banalité lui est un glaive

Qui menace, c'est évident,
Ses caractères que relève
Un vieux paravent dissident
Ou un kimono se ridant,
Dans la rue, libre.
Il passe comme un incident
Petit calibre.

Est-il un Japon intimidant,

Gardant sa fibre,
Loin d'un progrès outrecuidant,
L'esprit félibre ?

vendredi 18 octobre 2013

EN ROUTE POUR… LA TRISTESSE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LA  TRISTESSE

Je vis dans un monde de lignes,

D'ombres noires et de tons beiges,
Un monde où je suis bien insigne,
Où, las, s'égrainent les arpèges
De la mélancolie qui neige
Sur mon esprit,
Où les regrets se font manège,
Qui que l'on prie.

Je vis dans un monde sans signe

D'espoir, sans lueur, sans cortège,…
Un monde dont je suis indigne
Où réfléchir est sortilège
Et penser un éternel piège
Où l'on est pris !
Oui rien cette chape n'allège,
Quoi que l'on prie.

Ma tête n'est qu'un florilège

De maux épris
D'une âme aux questions sacrilèges !
Un' piperie !

mercredi 16 octobre 2013

EN ROUTE POUR… MA LIBRAIRIE PRÉFÉRÉE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR… MA  LIBRAIRIE  PRÉFÉRÉE

Je lui dois tout, moi, le métèque !

Ça sent le bouquin poussiéreux
Et la vieille bibliothèque,
Mais la fille au sourire heureux
Qui est là vous rend amoureux
De la lecture,
Vous conduit, le verbe fiévreux,
Vers l'aventure…

C'est bien mieux que vos médiathèques,

Ces rayons et ces murs lépreux
Où vit, sans peur ni hypothèque
Tout ce qui, beau ou affreux,
 Se raconte, un rien généreux.
Ça vous capture
L'univers calme et chaleureux
Des couvertures !

Ici le curieux est fiévreux :

Tout est culture ;
Les livres ont leurs amoureux

En devanture !

lundi 14 octobre 2013

EN ROUTE POUR… LA GUERRE DES MONDES (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  LA  GUERRE  DES  MONDES

Mon Dieu, Wells avait donc raison !
Quoique certains encore feignent,
Ils sont déjà à la maison,
Ces êtres d'ailleurs, oui, ces teignes
Venus pour établir leur règne.
Ici, chez nous,
Sous nos cieux , déjà ils repeignent
Tout, tout de nous !

Venus en bande, en cargaison,
Les envahisseurs, oui, ces teignes
Dont nous serons la venaison
Ou bien les serfs aux mains qui saignent,
Rusés comme des musaraignes
Voudront qu'on leur enseigne
Tout, tout de nous
Et détruiront jusqu'aux duègnes,
Tout, tout de nous…

Chasse ces vaisseaux, leurs enseignes,
Peuple à genoux,
Ou faudra qu'on les serve et craigne,
Pauvres de nous !

samedi 12 octobre 2013

EN ROUTE POUR… UNE INTENSE REFLEXION (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)


EN  ROUTE  POUR…  UNE  INTENSE  RÉFLEXION


Je me perds, me sonde et ne sais :
Qui je suis ? D'où viens-je ? Où vais-je ?
Et, dépassé par mes pensées,
Dans ces songes que rien n'allège,
J'erre, des questions en cortèges
Et en bastions ;
Labyrinthe est ce florilège
De cent questions !

L'interrogation est angoissée
Quand se mêlent, comme en un piège,
L'instant, l'avenir, le passé,…
Je suis bien là mais, sacrilège,
Ne m'y retrouve pas. Manège
Puis congestion
Dont rien, jamais, ne vous protège ;
Indigestion !

Mon esprit n'est plus que le siège
De suggestions
Et ma tête n'est plus que neige
En combustion !

jeudi 10 octobre 2013

EN ROUTE POUR… FUKUSHIMA, MON AMOUR (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  FUKUSHIMA,  MON  AMOUR

L'ire du ciel et de la mer
Grands Dieux, ne nous suffisaient elles
Que l'usine aux relents amers
Devait se faire, en plus, mortelle ?
Une explosion accidentelle.
L'explication
Lave une faute et éteint, telle,
Débats, passions.

L'ire du ciel et de la mer
A fait de nos vies, sans dentelle
Depuis que l'on a des steamers,
Trois fois rien, une bagatelle,
Prises dans cette tarentelle
Toute en pulsions,
L'Histoire, maîtresse immortelle
de la Nation. 

Qui ou quoi, pour l'État cautèle,
Que nous fussions,
Nous ne vivrons, pauvres atèles,
Qu'humiliations !

mardi 8 octobre 2013

EN ROUTE POUR… QUÉBEC (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN  ROUTE…  POUR  QUÉBEC

Port d'attache de notre Histoire,
Passé et parler français,
Face aux Anglais, c'est méritoire,
Québec est un pays d'excès,
Une ville bien balancée,
Un univers,
Un bel essai, plein de succès,
Au cœur d'l'hiver.

Et, monde en mode transitoire,
Québec est comme un pont lancé
D'ici à l'ailleurs illusoire,
D'hier à demain, angoissé
De se savoir cerné, pressé,
Terre de vair,
Par un Canada peu doucet
Et moins divers.

Québec résiste sans forcer,
En mots, en vers,
Sans espoir mais sans se lasser,
Espace ouvert…

dimanche 6 octobre 2013

EN ROUTE POUR… RIO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN  ROUTE…  POUR  RIO

Accrochées à son pain de sucre,
Des maisons aux vies incertaines,
Près de là où règne le lucre,
Abritent des gens par vingtaines,
Vivant du crime, sans mitaine
Ni cœur, ni goût,
Pour la loi ni l'eau des fontaines,
Tout en bagout…

Protégés par le pain de sucre,
Vols, drogue et filles, par centaines !
Les gangs se la jouent, dans l'air mucre,
Genre mafia napolitaine :
La rue fait d'un chien un 'pitaine,
Sans nul dégoût,
Quand, avec les Samaritaine,
Dieu est grigou.

Tes valeurs, pour nous, sont lointaines :
Tout fait ragoût.
Et la police, si hautaine,
Est notre égout !

vendredi 4 octobre 2013

EN ROUTE POUR… POUR LE COUP DE TROP (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2013)

EN ROUTE POUR…  POUR  LE  COUP  DE  TROP


Mon coup de pied ?… Un coup de tête !
Un coup pour rien ; un coup pourri.
Un qui n'valait pas le coup. Bête.
Un coup à se faire souris
Ou à finir aux oubliettes.
Un truc pas beau ni très honnête.
Un coup de con,
Qu'on fait comm' ça, quand on tempête,
Qu'on est bougon.

Mon coup de pied ?… Un coup d'arpète,
De rancœurs, de non-dits nourri.
Un coup qui ne fait pas recette,
Quand t'es sans vice et sans rouerie.
Un coup à finir sous l'herbette
Au trou sans liquette et chaussettes,
L'teint rubicond,
Parce qu'on est pas un' lavette
Mais un pauv' con !

Mon coup de pied à moi, la carpette,
Geste infécond,
Fait d'moi un dur pour les gazettes
Et les Ducon…

mercredi 2 octobre 2013

EN ROUTE POUR… UN CLIN D'ŒIL (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)

EN  ROUTE…  POUR  UN  CLIN D'ŒIL


Si le jour, ma foi, aime à rire
Au pays du soleil levant,
La nuit, calme, y est un sourire
Qui, joie, atténue bien souvent
Le sérieux dans lequel inscrire
Ces mœurs qu'on aime à nous décrire
Si solennelles,
 D'où certains vieux veulent proscrire
Les ritournelles.

L'humeur n'est pas, il faut l'écrire,
À l'humour et aux bons vivants.
Le plaisir est à circonscrire
Dans ce pays de paravents
Où le dessin ne doit transcrire
D'enfantine euphorie, prescrire
L'irrationnelle
Allégresse à qui voudrait, sire,
Vie fraternelle.

Dans une vie où tout fait frire,
Impersonnelle,
La gaieté est à retranscrire,
Exceptionnelle !