mercredi 30 janvier 2013

EN ROUTE POUR… UNE VIE À DEUX (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  LA  VIE  À  DEUX

Cela ne fait pas très sérieux

Que de s’épouser à l’automne.
Car ça n’aimerait plus les vieux ?
C’est sûr dans une vie atone,
Que les habitudes encroûtonnent,
Ça va changer
Nos jours, plus que nos nuits gloutonnes,
Tout en dangers.

Cela va faire des envieux

Qu’on connaisse, Ma Cannetonne,
L’amour avant l’ultime adieu !
Dans un monde où le beau détonne,
Le désir de tendresse étonne.
On va manger
Notre pain blanc, des panettones
Sous l’oranger !

Que deux bouts de vie en syntone,

Hier étrangers.
Fuient le fade et le monotone
Va déranger…

lundi 28 janvier 2013

LES GENS SÉRIEUX… (carte postale, 12x21 cm, 2012) - Collection personnelle



LES GENS  SÉRIEUX…

Les gens sérieux sont graves,
Stricts et un peu coincés.
Ils ont le regard crave,
La dent prête à grincer
L’humour un peu pincé
De ceux qui sont margraves.

Les gens sérieux sont graves
Et pas des m’as-t-vu.
Il ne font les zouaves
Que pris au dépourvu
Ou sont de la revue,
Victimes d’une entrave.

Les gens sérieux sont graves,
Réfléchis et sensés.
Le vin qui tout aggrave
Ici, sans  nuancer,
Les rend, sans offenser,
Gris et jamais épaves.

Les gens sérieux sont graves,
Empesés, empoissés,…
Goûtant fort le suave
Il ne faut les froisser,
La parole émincée,
Les façons dans l’octave.

Les gens sérieux sont graves
Et pas que sur leurs vues.
N’aimant qu’on les brave
La bévue, l’imprévu,
L’impromptue entrevue,
Chacun est leur esclave.

Les gens sérieux sont graves,
Enliassés, effacés,…
Mais ces êtres me gavent
Quand ils croient bien penser,
Veulent te rabaisser,
Poucaves et pouraves.

samedi 26 janvier 2013

EN ROUTE POUR… LE PURITANISME (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LE PURITANISME


Dans le temple résonne un chœur,
Pour le Credo créationniste.
Sous les voûtes raisonne un cœur,
C’est celui des Négationnistes,
Manichéens et Nativistes,
Car Dieu est leur
- Sexiste, activiste raciste,… -
Froid et brûleur.

S’élève la voix du Quaker
Puis celle du Mormon puriste,
Du Baptiste tout en rancœur,
De l’Amish, de l’Évangéliste,…
Dans un ensemble œcuméniste
Plaignant malheurs
Et dangers nés des Islamistes,
Des Juifs en pleurs,…

Oui, Il vaincra le djihadiste,
L’athée violeur,…
Comme il l’a fait des communistes,
Gens sans valeurs.

jeudi 24 janvier 2013

EN ROUTE POUR… LE CAFÉ D'Â CÔTÉ (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LE CAFÉ D’À CÔTÉ

Néons blancs, silence apaisé,
Inox, ambiance sabbatique,
Le café semble amenuisé.
Où est passée cette pratique
Nous refaisant, charismatique,
À l’apéro,
Le vrai monde, et le médiatique,
Le verbe haut ? 

Calme, moderne, aseptisé,
Règne du skaï, monde en plastique,
Il s’est dépersonnalisé.
Où sont passés les emphatiques
Et leurs phrases acrobatiques,
Un brin fiérots,
Drolatiques ou dramatiques,
Entre deux rots ?

Sans lieux communs systématiques
Et vieux poivrots,
Sans ta bêtise emblématique,
Tu es zéro !

mardi 22 janvier 2013

AMERICAN WALK (carte postale, 10,5x21 cm, 2012) - Collection personnelle


AMERICAN  WALK

Belle chatte docile, je vis chez Midas,
En lourd collier de strass, toute en membres graciles,
Reine au domicile d’un homme du Trias,
D’un de ces « Pleins aux as », d’un vicieux vieux fossile,…

Je suis codicille,
Pas un oiseau qui passe
Ni une imbécile
Qui n’est que fesse et face,…

J’ai une vie facile où chaque jour oscille
De liasses en glass entre la grâce et le yass,
Élégant ustensile aux cils peu indociles,
Complétant sa first class comme saumon, gambas,…

Je lui suis ancile,
Câline de race,
Caressante ancille,
Classe” et pas salace…

Je lui suis ancile, il me veut soie et madras,
Câline de race, restant scille ou bacile,
Caressante ancille, entre champagne et blanc-cass’,
Classe” et pas salace, mais bombe et, mieux, missile !

J’ai une vie facile,
De liasses en glass,
Élégant ustensile
Complétant sa first class

Je suis codicille à sa vie aux jours fissiles,
Pas un oiseau qui passe et que l’on paie en cash,
Ni une imbécile dont les mots vous décillent,
Qui n’est que fesse et face, en quête d’un blackbass.

Belle chatte docile,
En lourd collier de strass,
Reine au domicile
D’un de ces « Pleins aux as »…

dimanche 20 janvier 2013

EN ROUTE POUR… SORTIR DU TROU (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR…  SORTIR  DU  TROU

Là, vrai, il me faut réagir
Car ce ne peut pas être pire.
Spleen et stress n’ont pas à régir
Mes jours où ils font leur empire,
À boire, comme des vampires
Dans mes pensées,
Mes touts, mes riens et mes rires
Cadenassés.

Il me faut remonter, agir,
Briser les scellés, sceaux de cire
De mon vouloir, mugir, rugir,…
Monter l’escalier sans rien dire,
Sans me plaindre, geindre ou maudire
Ces « pas assez »,
Ces « trop » menant à se détruire,
À l’insensé…

Oui, il me faut me reconstruire
Sans balancer :
Une lueur là-haut va luire…
Sans nuancer !

vendredi 18 janvier 2013

EN ROUTE POUR… POUR LE BOUT DE MA RUE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN  ROUTE  POUR… LE  BOUT  DE  MA  RUE

À mon âge, c’est un périple ;
Un long et pénible voyage,
Qui me conduit, petits pas triples,
De mon chez moi, au nettoyage,
Au boulanger, lieu d’échouage,
Ou au journal,
Quand les jeunes, dans mon sillage,
Courent sans mal…

À mon âge, on devient disciple
De la lenteur sous les feuillages,
Et des arrêts, vains et multiples,
Quand une idée vient au mouillage
Ou soudain fait appareillage.
C’est machinal,
Comme mes mots en bredouillage
Sans vrai final…

La rue est ma route, aiguillage
Au matinal
De jours tout en déshabillage,
Froids et banals…

mercredi 16 janvier 2013

JAPANESE WALK (carte postale, 10,5x21 cm, 2012) - Collection personnelle


JAPANESE  WALK

La soie qui glace, lisse, et puis qui glisse, lasse,
Sur l’ombre d’un corps nu, par d’ambres accords mu…
Une des complices délasse, et se délace,
C’est la belle ingénue aux yeux baissés, émus.

Chacune se livre
 Car le jeu l’aguerrit
Chacun se délivre
Sans bruit mi gai mi gris…

Vibre encore l’estampe, dans le jour qui s’estompe,
D’un vieux soldat halé, d’un jeune gringalet
Épongeant ses tempes ou d’un mari qui trompe
Son épouse en allée, un ennui trop halé…

Chacun cherche cocagne
Ou la femme alarmée
Trouve la compagne
Dans la nuit désarmée…

Chacun cherche cocagne - la fille des campagnes
Ou la femme alarmée dont l’homme est à l’armée -
Trouve la compagne qui, un soir, l’accompagne 
Dans la nuit désarmée par la peur des armées.

Vibre encore l’estampe
D’un vieux soldat halé
Épongeant ses tempes
Son épouse en allée…

Chacune se livre, mieux que garce de livre,
 Car le jeu l’aguerrit plus qu’il ne la guérie
Chacun se délivre, avec du savoir-vivre,
Sans bruit, mi gai mi gris. Le maq’, aux aguets, rit.

La soie qui glace, lisse
Sur l’ombre d’un corps nu
Une des complices délasse
C’est la belle ingénue…

lundi 14 janvier 2013

EN ROUTE POUR… KYOTO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… KYOTO

Un parfum, un goût d’hier

Dans un pays d’acier, de verre,
Souvenirs d’un passé trop fier,
Avec ses grandeurs, ses calvaires,
Que des Historiens, peu trouvères,
Inhument, seul,
Dans quelque livre trop sévère.
C’est votre aïeul !


On y ressuscite un hier
Jamais vraiment mort, un clavaire
Parmi les chrysanthèmes fiers :
Kimono, pagode et théière,…
Qu’enterrent de vains salivaires,
Sans un glaïeul,
La poussière d’un temps larvaire,
Pour tout linceul.

 Les traditions sont primevères,
Fils de l’hangeul,
Et non la proie des archivaires
Qui les font greuls.

samedi 12 janvier 2013

EN ROUTE POUR… LE SAFARI PHOTO (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LE  SAFARI-PHOTO

Qu’importent les vents et les cieux.

Je ne viens que pour les bébêtes.
Qu’importent leurs chants et leurs vieux,
Les sueurs, fatigue et courbettes.
Je les vois pas ces mauviettes.
Ma pellicule
Non plus qui mitraille l’herbette
Ou l’édicule.

Qu’importe les gens et les lieux

Je ne viens là que pour les bêtes
Qu’importent leur sang et leurs dieux,
Qu’ils soient malades, analphabètes,…
Je ne les vois pas. Ni leur diète.
Ma pellicule
Non plus qui prend les arabettes,
Les pipicules,…

Qu’ils mangent cébette ou rabette

S’ils n'ont fécule !
Qui se soucie de mon diabète ?
Ces rididules ?!

jeudi 10 janvier 2013

ENTRE RÊVE & RÉALITÉ (carte postale, 11x19 cm, 2012) - Collection personnelle


ENTRE  RÊVE  &  RÉALITÉ
Autoportrait pour traits…

Pierrot lunaire,

Fendu cœur et corps, sans choir ni avoirs,
Quadragénaire,
Pris entre le vouloir et le pouvoir
En laminaire,
Mon esprit va de falloir en devoir…

Pierrot lunaire,

Rendu entre rêve et réalité
Sans partenaires
Autres que pensers et velléités,
À l’ordinaire,
Je médite tout jour, toute nuitée…

Pierrot lunaire,

Pendu entre hier et demains gouailleurs,
L’âme binaire,
Comme on dit allant du pire au meilleur,
Pierre ordinaire,
Je roule entre l’ici et mes ailleurs…

Pierrot lunaire,

Tendu entre cette terre et cents ciels,
Sans luminaires
Autres que pieds pluriels et vers sériels,
Imaginaires,
Je m’offre aurores et arcs-en-ciel…

 Pierrot lunaire,

Rendu pas loin qu’à mon premier jour,
Pas doctrinaire,
Pris entre vos jamais et mes toujours
En mercenaire
Je suis ma voie, en voix, en ce séjour…

Pierrot lunaire,

Vendu à des peines et à des espoirs,
Sans congénères
Autres qu’écrits du soirs, dits de boudoir,
L’air sanguinaire,
Je stance au mouchoir comme au tranchoir…

mardi 8 janvier 2013

EN ROUTE POUR… UN COUP DE SANG (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LE COUP DE SANG

Tout ici n’est que cris et bris,
Pulsions, jalousie et colère.
Tout ici s’inscrit en débris,
 Paroles en l’air, vocabulaire
De charretier atrabilaire.
Des bleus, des coups,
Voilà mon lot et mon salaire.
Quand tu es saoul !

Quand tu es pris, tout n’est que prix
À payer d’un couple en galère.
Quand tu es gris, tout est mépris,
Poing prêt à frapper, maxillaires
Toujours trop crispées pour salaire :
T’es creux, t’es fou,
Te déchaînes sur mes molaires
De tout ton saoul !

Pleurs et suppliques accélérent
Ton pouls : tu bous !
Et ma soumission - Mais que faire ? -
Te met à bout…

dimanche 6 janvier 2013

EN ROUTE POUR… L'INDE (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… L’INDE

Entre l’ombre de Jinâh, froide,
Et le fantôme de Gandhi,
L’Inde est un rêve en débandade,
 Vite pensé, déjà grandi,
Entre un hier de tragédies,
Mais plein d’Histoire,
Et un demain de comédie,
Ostentatoire…

Entre traditions restées roides
Et un avenir inédit,
L’Inde n’est qu’un monde en myriades
D’espoirs que l’on vit à crédit,
De réalités enlaidies
Et de déboires :
Le progrès s’y paie en taudis
Et en pourboires…

Restent yogis, lamas, cadis,
Sikhs et ciboires ;
Restent les monuments fadis,
Et leurs histoires…

vendredi 4 janvier 2013

VIETNAMIAN WALK (carte postale, 10,5x21 cm, 2012) - Collection personnelle


VIETNAMAN WALK

Les pieds dans la rizière à l’orée des montagnes,
Auprès de la rivière à l’heure des marées,
Par les fondrières des chemins de campagne
Devant une théière, on vient là s’égarer


Rien n’est à corriger.
Rien n’est à négliger.
Leur sablier figé,
Au vrai, sans fustiger…

Au parfum de bruyère, au pays de cocagne,
Le temps d’une prière, au souffle des soirées
« Baguettes & cuillère », on vient à vous narrer
Les mains de l’ouvrière ou la guerre et ses bagnes.

On se sent obligé
D’un regard affligé
Qui n’a rien exigé.
Au diable, rédiger !

On se sent obligé, sans façon, sans décret,
D’un regard affligé, ici, là, d’un sourire
Qui n’a rien exigé, aussi fier que discret.
Au diable rédiger, nul besoin de traduire. 

Au parfum de bruyère,
Le temps d’une prière,
« Baguettes & cuillère »,
Les mains de l’ouvrière…


Rien n’est à corriger, tout ne peut que séduire.
Rien n’est à négliger, l’aveu ni le secret.
Leur sablier figé nous ramène au concret,
Au vrai sans fustiger, au simple sans le dire.

Les pieds dans la rizière,
Auprès de la rivière,
Par les fondrières,
Devant une théière,…

mercredi 2 janvier 2013

EN ROUTE POUR… LE BURUNDI (carte postale, 11,5x17,3 cm, 2012)


EN ROUTE POUR… LE BURUNDI

Les machettes, on les a  fuies,
Là où la mort faisait son aire,
Mais on est revenu, sans bruit,
Là où la mort avait son ère.
C’était chez nous. L’itinéraire
De nos frictions
S’inscrit en tombes séculaires
Et en dictons…

Comment peut-on vivre, aujourd’hui,
Avec les pères, fils et frères,
De ceux qui tuèrent, la nuit,
Nos pères, nos fils et nos frères ?
Leur sang ensemence la terre
Où nous restons ;
Nos pleurs arrosent sol austère
Et voix sans ton…

L’oubli est chose téméraire
Dans nos cantons
Et le pardon, vue littéraire,
Pour nos fistons !