mardi 8 février 2011

LA CLAQUE DES CLICS (Pastel à l'huile, 31x24 cm, 2005)

LA  CLAQUE  DES  CLICS



          Penchée à quelque fenêtre ouverte sur un site imprenable, derrière son écran protecteur, elle attend du serveur le menu, avant de jouer au chat’ et à la souris car de Babel-web elle cause la langue.
     Cette icône boutonneuse des temps modernes, assise face à son bureau, palette et micro bien en main, appuyée sur ses dossiers, s’pâme ou s’lâche en pianotant à l’envi. Parfois, elle se fichier de bits en virus sans sortir de sa bogue sauf si, dans un accès de colère, ses e-mails s’emmêlent. Alors elle copie ses colles ou colle ses copies puis cesse de te taper sur les nerfs pour frapper sur son clavier. D’un déclic, elle y numérote une clé numérique et enregistre toutes ses impressions, ravie d’être enlevée à la rationalité du réel par la virtuosité de l’univers virtuel, tout en surveillant une police pas assez policée pour se justifier elle-même quand elle intègre des cellules formatées à force d’outils manipulés du bout du doigts, d’accents qu’elle ne prononcera jamais et de raccourcis qui font durer son travail, de mots de passe qui vous dépassent… à moins qu’elle n’espère un renvoi à quelque blog opératoire. 
     Le logiciel en soit loué et le forfait vendu, cette abeille infatigable (Buz, Buz,…) est là, déesse, elle, divinité des bugs. Notre Bunny girl, quoiqu’isolée, reste en lien avec le monde, et surfe, à nouveau, de vague en vogue, sur une toile que d’autres - appelés à régner - ont tissé pour elle sans que cela lui tape sur le système. Par connexion, elle veut que tout y soit plus au Net, des C.D. bien vifs aux C.D-Rom d’Europe centrale, en passant par ces contacts sans franche connexion, amis en réseaux - en tout homme sommeille un port… U.S.B. ! -
     C’est là une modem solitude où seule est vive la mémoire, gonflée à blogs, et où l’on ne sauvegarde que ce que l’on édite soi-même à force d’un corps-à-corps où les caractères, pris au pied de la lettre, voire de la page, se justifient quand ils s’alignent ou n’en font qu’à leur en-tête, donnant un relief standard au gras souligné !

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