mardi 12 avril 2011

VUE DU CIEL (Acrylique sur bois, 83x67 cm, 2010)


VUE  DU  CIEL

Boulevards bavards balisant, sans art ni hasard,
Des vieux quartiers balafrés, lacérés qu’ils fracturent,
Que l’on abreuve d’essence, nourrit de voitures
Voraces rapaces bâfreurs d’espace, busards ;
Des promenades en arcades et colonnades,
Point d’embuscades, de barricades qui cascadent,…
Oui, vue du ciel,
Ma ville sans voix met la vie de ses voies à nu,
S’offre en balades entre aubade et sérénade ;
Depuis ce ciel,
Où sont les sens uniques et les voies sans issue,
Enfilades et bousculades qui cavalcadent ?

Une artère austère, autre cratère de mystères,
Une avenue méconnue fourmillant d’inconnus,
Qui conduit du cours, où l’on court sous des arbres nus,
Jusqu’au square de la gare où s’égare un parterre ;
S’y écrasent des rues courues où tousse un fumeur,
Aux passages voués aux pas sages ou charmeurs,…
Oui, vue du ciel,
Ma ville est asile, prête pour l’aventure,
Toute en froideur, en crasse, en casse et en tumeurs…
Depuis ce ciel,
Qui sait qu’un gitan agité gîte sans toiture,
Que, derrière la clôture, un giton gît, se meurt ?

À l’automne les parcs, les jardins perdent leur ventre,
Courant en allées où vont s’emballer les balais ;
Ces ruelles mal pavées et ce marché dallé,
Lieux hier déliés de la ville, sont des centres
Nouveaux où des carrefours, un rond-point se percutent,
En trottoirs plats où seuls les pieds des passants discutent,…
Oui, vue du ciel,
Ma ville, lierre et pierres, s’est partout étalée,
Manque et banques, elle n’est plus qu’échos qui se répercutent…
Depuis ce ciel, 
Tout n’est plus qu’impasses, accolées comme acculées,
Nul n’envie, nul ne voit qui la Cité persécute !

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