mardi 18 octobre 2011

AU JEU DU JE (Acrylique sur toile & collages, 110x92 cm, 2008)

 AU  JEU  DU  JE

  De l’autre côté de l’absence, sur les rives pavées de violence, des jours asymétriques de turbulence s’écoulent de lune en lune, en partance pour un demain aux contours géométriques qui ne vient jamais. Pourtant, il me relance et étrique une vie banale aux ombres envahissantes, canalise à l’envie mes desseins excentriques. L’incertitude glacée d’un avenir aux formes abstraites et pourtant si nettes invite, en dessin d’arabesques macabres, des regrets croque-morts et, en cauchemars tantriques, des remords vinaigrés.
  Jeton jeté sur le damier des souvenirs stéréotypés et des souvenances stériles, entre fond et forme, je tente ici-bas ma chance, sous les traits d’un présent trop présent, au backgammon des espérances fanées où se lézarde l’aplat des espoirs, masses tenaces de rêves fugaces. Voyant dans l’errement une perspective de mouvement et dans l’impression d’une ligne l’illusion d’une courbe, je me hasarde aussi sur l’échiquier de l’utopie sans âge et des mirages impies sous les auspices d’étoiles sans éclat et sans sillage. 
  Mais, ponctuellement, notre monde avili et déstructuré, ordonnancé sans rime ni raison depuis les fenêtres salies de l’enfance jusqu’à un mot fin pâli, en passant par la fusion d’une effusion, les bleus sableux et les cieux soucieux de l’insomnie, compose parfois un coin de paysage à la Vasarely.

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