dimanche 16 octobre 2011

NAÏADES À LA BAIGNADE (Pastel à l'huile, 31x24 cm, 2005)


NAÏADES   À   LA   BAIGNADE

  Sans emblème ni faconde, un jour blême vient au monde. Dans leur ronde féconde, problèmes et dilemmes que l’aurore qui pérore n’a pas endormis, s’évadent vers des cieux anxieux où les matins importuns n’offrent pas de trêve au rêve, où l’écume qui abonde cache la profondeur de la mer vagabonde. 
  L’océan qui gronde et inonde dans ses habits de vent, bat et inhume la plage hantée, comme les songes mon esprit tourmenté : désirés, ils s’avancent et se meurent à mes pieds mais quand je crois m’en saisir, ils se retirent laissant filer entre mes doigts ridés des bulles amères et salées comme des embruns.
  Dans l’opale des lames ogresses et furibondes germent, du roulis rageur des rouleaux ravageurs, des naïades girondes aux yeux de gemme, au corps de brume et aux cheveux d’écume que personne ne voit. Pudibondes, elles ne laissent que des traces brèves sur la grève que balaie le ballet des flots en allés.

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